Oiseaux et mammifères marins n’ont pas de secret pour le Flagnacois Joris Laborie

Abonnés
  • Joris Laborie est chargé d’études oiseaux marins au sein de Bretagne vivante.
    Joris Laborie est chargé d’études oiseaux marins au sein de Bretagne vivante. L'Aveyronnais
Publié le
Rui DOS SANTOS

Originaire de Flagnac, où il est un acteur fidèle du spectacle estival Hier un village, le jeune homme de (bientôt) 30 ans est ornithologue en Bretagne. L’amour pour la biodiversité est une seconde nature...

Il connaît le moindre centimètre carré du pré pentu de La Garrigal. Et il a arpenté tous les bois de la vallée du ruisseau de Limou. Joris Laborie a ainsi deux passions : le spectacle son, lumière et gestes "Hier un village" à Flagnac, "qui fédère tout un village et toutes les générations", dont il a été, plus jeune, un fidèle acteur et où son père a été régisseur lumière durant près d’un quart de siècle, et la biodiversité.

La première coule toujours dans ses veines ("J’y tiens beaucoup", confirme l’intéressé) et la deuxième, il en a fait son métier. Sur sa carte de visite, il est ornithologue. Plus précisément "chargé d’études oiseaux marins" à Auray, dans le Morbihan (56), au sein de l’association Bretagne vivante, depuis décembre 2020.

Joris Laborie est né à Decazeville, le 30 août 1993, mais il a grandi sur les terres flagnacoises, d’où sont originaires sa mère, aide soignante, et son père, électricien, travaillant dans un bureau d’études de Capdenac-Gare. Dès son plus jeune âge, une seule démangeaison l’animait, partagée, notamment, avec Jean-Claude, son oncle côté paternel : "J’aimais traîner dans les bois. Mon plaisir était de soigner les approches pour photographier les mammifères qui viennent là (sangliers, cerfs, chevreuils...). J’étais donc motivé pour choisir une orientation autour de la faune sauvage".

Après le collège Paul-Ramadier à Decazeville, il a opté pour le lycée La Roque à Onet-le-Château et ce qui lui a été présenté comme "le parcours le plus adapté" : STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant), option management du territoire. Il a enchaîné avec un BTS GPN (gestion et protection de la nature) et deux années à Aubenas. Il y a rencontré des passionnés, adhérant à la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux) de l’Ardèche avec l’étude, en particulier, des busards cendrés et des milans royaux.

Il n’a pas oublié : "J’avais trouvé ma voie". Un stage en tant que fauconnier au Rocher des Aigles à Rocamadour a confirmé cet élan pour les oiseaux. "Mes parents et mes amis proches m’ont toujours soutenu, se réjouit-il, avec du recul. Pour eux, c’était aussi un "vrai métier", même si j’avais du mal, à l’époque, à expliquer ce coup de foudre. C’était naturel, très instinctif. J’avais besoin d’être dehors, au plus près de la nature. C’était l’environnement que je voulais. J’aurais pu être bûcheron, mais j’aimais trop les animaux".

Technicien dans l’environnement

Rugbyman depuis l’adolescence (formé à Rugby Bassin, passé par Decazeville en Reichel et Crabos, avant de porter le maillot d’Aubenas en Fédérale 1 au centre des lignes arrière), Joris Laborie se dit volontiers "militant" : "J’adore mon métier pour ça. On est là pour tirer le signal d’alarme, avec la possibilité d’alerter sur ce qui se passe autour de nous. L’être humain ne mesure pas aujourd’hui les méfaits de son comportement sur l’environnement".

Le futur trentenaire ne manque pas d’engagement. La découverte de la biodiversité est devenue une quête quasi quotidienne... "Je souhaitais être proche des animaux pour les manipuler pour les étudier", souligne-t-il. Après son séjour ardéchois, l’Aveyronnais a pris la direction de Montpellier pour une licence professionnelle Eden (études et développement des espaces naturels).

Le paradis pour lui ! Il développe : "Cette licence était réputée pour devenir technicien dans l’environnement". Dans l’Hérault, un professeur rentrant des îles Kerguelen lui a donné goût aux oiseaux et mammifères marins, l’encourageant d’ailleurs à candidater pour des missions lointaines. "Je l’ai fait et, à ma grande surprise, j’ai été pris dès la première année, glisse l’ornithologue, avec fierté. Je n’ai pas réfléchi une seconde, j’ai foncé".

Il a ainsi intégré ce laboratoire de recherches basé dans les Deux-Sèvres fin 2014, normalement pour une année, mais l’aventure a duré jusqu’à fin 2019, dont un volontariat service civique de quinze mois. Durant cette activité de suivi, il a été chargé, notamment, du comptage des colonies et de la pose de bagues aux oiseaux marins.

Créateur de L’Outre vert à Flagnac !

Depuis décembre 2020, Joris Laborie a donc rejoint les effectifs de l’association Bretagne vivante, qui compte 70 salariés. Avec un master "biodiversité et gestion de l’environnement" en poche. Cette vie dans le Morbihan ne l’empêche pas de rester fidèle au pays.

"Mon attache est, en effet, très forte, sourit-il, avec un accent qui traduit la couleur des racines. Il y a ma famille, il y a mes amis d’enfance et il y a Hier un village. Je ne manquerai ce spectacle identitaire pour rien au monde". Du coup, il revient "idéalement" trois fois par an, dont l’incontournable séjour de fin juillet-début août pour le pèlerinage au pré pentu de La Garrigal, sur les pas de Jeannou.

Le Flagnacois est tellement attaché à sa terre natale que, avec quelques potes, il a donné naissance, début 2023, à L’Outre vert. Il est intarissable sur le sujet : "Cette association a pour vocation de s’intéresser à la biodiversité avec un fort engagement à l’échelle locale. Nous essayons d’apporter notre pierre à la sauvegarde avec des actions simples mais qui peuvent porter leurs fruits, comme la construction d’une mare ou la réalisation de nichoirs".

Joris Laborie n’a donc pas fini d’arpenter, en long et en large, les bois de la vallée du ruisseau de Limou. Comme à l’époque...

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Flagnac

24000 €

Terrain à bâtir, viabilisé d'une superficie de 1395 m². le terrain est bois[...]

Toutes les annonces immobilières de Flagnac
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?