Les parents désarmés face à l'impact de la qualité de l'air sur la santé des enfants

  • Les parents américains se disent de plus en plus préoccupés quant à l'impact de la qualité de l'air sur la santé des enfants, révèle un sondage.
    Les parents américains se disent de plus en plus préoccupés quant à l'impact de la qualité de l'air sur la santé des enfants, révèle un sondage. Phynart Studio / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les spectaculaires incendies de forêt survenus en Amérique du Nord et en Europe cet été, couplés aux épisodes de canicule, ont nettement contribué à dégrader la qualité de l'air. Un phénomène qui préoccupe les populations, et tout particulièrement les parents qui n'ont aucune idée des mesures à adopter pour protéger la santé de leurs enfants, comme le révèle un récent sondage mené aux Etats-Unis.

Fermer les portes et les fenêtres, porter un masque respiratoire, éviter les activités intenses en extérieur : les recommandations destinées à se protéger des effets de la pollution de l'air sont nombreuses, mais sont-elles suffisantes à une époque où ladite pollution de l'air ambiant survient de plus en plus fréquemment. Un nouveau sondage mené par le C.S.Mott Children's Hospital de l'université du Michigan, aux Etats-Unis, auprès de 2.044 parents d'enfants âgés de 18 ans et moins, souligne leur inquiétude face à la dégradation de la qualité de l'air et l'impact que ce phénomène peut avoir sur la santé des plus jeunes.

Près des trois quarts des parents interrogés (73%) affirment être préoccupés par les effets des problèmes de qualité de l'air sur la santé de leur enfant, et considèrent qu'elle se dégrade essentiellement du fait des incendies de forêt (81%), des épisodes caniculaires (42%) et des changements saisonniers (34%). Seuls 14% et 11% des sondés pensent que les niveaux élevés d'ozone et la pollution industrielle, respectivement, sont responsables de cette mauvaise qualité de l'air. Lorsqu'ils y sont confrontés, les parents disent mettre en place les mesures adéquates - et à leur portée - pour protéger les plus fragiles, à savoir maintenir les fenêtres fermées (69%), limiter le temps passé à l'extérieur (68%), éviter les activités intenses en extérieur (47%), ou demander aux enfants de porter un masque (11%). Mais plus d'un parent sur dix (14%) affirment également n'avoir pris aucune mesure, apparaissant démunis face à une telle problématique.

"Notre rapport suggère que la mauvaise qualité de l'air est un problème courant pour les familles. Les nouvelles locales et les bulletins météorologiques peuvent aider les parents à évaluer la qualité de l'air de leur communauté, mais beaucoup ne semblent pas savoir comment protéger leur enfant lorsque la qualité de l'air se dégrade", confirme Susan Woolford, pédiatre au C.S.Mott Children's Hospital et co-directrice du National Poll on Children’s Health, dans un communiqué. Et de préciser : "Les organes des enfants sont encore en développement, ce qui les rend plus sensibles aux risques sanitaires liés à l'exposition à l'air pollué par la fumée des incendies de forêt et d'autres polluants. Il est donc essentiel de prendre des précautions pour protéger leur bien-être lorsque l'air est malsain".

Faire du sport en intérieur à l'école ?

En quête de solutions pour préserver la santé des enfants et adolescents, les parents s'adaptent au rythme des bulletins météorologiques, mais doivent également composer avec les mesures prises - ou non - à l'école. A ce titre, seulement un cinquième du panel (21%) déclare savoir que l'établissement scolaire de leur enfant dispose d'une politique définissant les précautions à prendre en cas de pollution de l'air. Plus de six parents sur dix (61%) n'en ont en revanche absolument aucune idée ; ce qui n'est pas sans accroître leur inquiétude en cas de pollution atmosphérique.

Lorsqu'on les interroge sur les mesures que devraient prendre les écoles dans de telles circonstances, la plupart des parents (74%) estiment qu'il faudrait "déplacer" les récréations et l'éducation physique à l'intérieur, voire tout bonnement annuler le sport et autres activités en plein air (66%). Une moindre proportion (45%) considère que chaque parent devrait pouvoir choisir de laisser ou non son enfant faire du sport ou des activités physiques en plein air, tandis que 27% des sondés soumettent l'idée d'encourager les enfants à porter un masque à l'extérieur à l'école. Notons que 8% des parents n'envisagent aucune action à mettre en place à l'école.

"Le fait d'être à l'extérieur est généralement bon pour la santé physique et mentale des enfants, mais les parents doivent également prendre en compte les risques d'exposition à la pollution. Lorsque les problèmes de qualité de l'air sont censés être temporaires, il peut être justifié de déplacer les activités à l'intérieur ou de planifier les événements extérieurs en début de journée, lorsque la qualité de l'air tend à s'améliorer, afin d'éviter des niveaux d'exposition élevés", souligne Susan Woolford.

Mais la pédiatre suggère également aux responsables politiques de mettre en place des mesures préventives plus larges, aux niveaux local et national, comme, par exemple, éloigner les poids lourds des établissements scolaires, ou installer des filtres destinés à améliorer la qualité de l'air dans les écoles et les crèches. "Les décideurs politiques devraient tenir compte de l'impact sur les bébés et les jeunes enfants, en particulier des sources de pollution à long terme telles que les usines et les raffineries", indique-t-elle.

En 2022, l'Organisation mondiale de la Santé rappelait que "la pollution de l’air extérieur [était] un problème majeur de santé environnementale qui [touchait] tout le monde dans les pays à revenu faible, intermédiaire et élevé". Si l'on se fie aux chiffres présentés par l'autorité sanitaire, pas moins de 99% de la population mondiale se trouvait "dans des endroits où les seuils préconisés (...) n'étaient pas respectés" en 2019. Un phénomène associé à plus de 4 millions de décès prématurés par année, dus pour une grande partie à des maladies cardiovasculaires et respiratoires, et des cancers.

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