La Sévéragaise Eve Capitaine sur le devant de la... selle à Saumur !

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  • Eve Capitaine (rang du haut, 3e à partir de la droite) est en deuxième année d'une double licence, DEJeps et management des entreprises équestres, à l'Institut français du cheval et de l'équitation de Saumur.
    Eve Capitaine (rang du haut, 3e à partir de la droite) est en deuxième année d'une double licence, DEJeps et management des entreprises équestres, à l'Institut français du cheval et de l'équitation de Saumur. Reproduction - L'Aveyronnais
  • Chez les Capitaine, l'amour pour l'équitation est un virus familial avec, de gauche à droite, Virginie, la maman, Estelle (12 ans), jeune cavalière émérite, Marc, le papa, Eve (19 ans), en piste à l'IFCE de Saumur pour sa deuxième année, et Eugénie (23 ans), enseignante et maréchal-ferrant depuis peu. Sans oublier la chienne Noria et la jument Issis.
    Chez les Capitaine, l'amour pour l'équitation est un virus familial avec, de gauche à droite, Virginie, la maman, Estelle (12 ans), jeune cavalière émérite, Marc, le papa, Eve (19 ans), en piste à l'IFCE de Saumur pour sa deuxième année, et Eugénie (23 ans), enseignante et maréchal-ferrant depuis peu. Sans oublier la chienne Noria et la jument Issis. Reproduction L'Aveyronnais
  • A Saumur, une matinée classique se passe à cheval avec le travail de dressage, de saut d'obstacles et de cross. A Saumur, une matinée classique se passe à cheval avec le travail de dressage, de saut d'obstacles et de cross.
    A Saumur, une matinée classique se passe à cheval avec le travail de dressage, de saut d'obstacles et de cross. Reproduction L'Aveyronnais
Publié le
Rui Dos Santos

Née à Rodez, en 2004, mais originaire de Sévérac-le-Château, où ses parents Virginie et Marc, enseignants à Saint-Affrique, ont créé l'Ecurie des Grands Causses, la jeune femme de 19 ans effectue sa deuxième année à l'IFCE (institut français du cheval et de l'équitation), près d'Angers, dans le site prestigieux du Cadre noir. Elle veut devenir entraîneur de haut niveau et décrocher, également, le diplôme de management des entreprises équestres.

"Oui, il a fallu cravacher". La jeune Eve Capitaine a, assurément, le sens de la formule.Celle-ci traduit, en tout cas, son parcours du combattant et le niveau d’exigence, avant d’atteindre son objectif : intégrer le prestigieux institut français du cheval et de l’équitation, situé à Saumur, au même endroit que le Cadre noir.

L'IFCE, seule structure à proposer ce cursus

Avec ses neuf camarades de promotion, elle est en deuxième année d’une double licence : diplôme d’Etat Jeps (jeunesse, éducation populaire et sport) et management des entreprises équestres. L’IFCE est le seul à proposer ce cursus à travers l’Hexagone, à savoir la combinaison d’une formation universitaire et professionnelle. L’Aveyronnaise affiche une certaine fierté, légitime au demeurant, mais elle (re)connaît le prix à payer, notamment en matière d’investissement personnel.

Née à Rodez, en 2004, Eve Capitaine a grandi à Sévérac-le-Château, et plus précisément au lieu-dit Les Fonds, à quatre kilomètres du bourg, là où ses parents, Virginie et Marc, actuellement enseignants à Saint-Affrique, ont donné naissance à l’écurie des Grands Causses. Ce centre équestre propose la pratique de l’équitation, tout au long de l’année: promenade, pension, enseignement..., "dans le respect de l’animal et du cavalier".

Championnat du monde, en 2022, aux Pays-Bas

Dans la famille, les trois filles ont été piquées par le virus : Eugénie, l’aînée, 23 ans, est enseignante et, depuis peu, maréchal-ferrant, tandis que Estelle, la benjamine, 12 ans, est une cavalière promise à un bel avenir.

Après primaire et collège à Sévérac-le-Château, Eve, la cadette, a choisi le lycée La Roque à Onet-le-Château pour la seconde, avant d’opter pour le lycée agricole de La Cazotte à Saint-Affrique en première et terminale. Elle y a décroché un bac série STAV (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant), option équitation.

Elle n’a pas fait le déplacement toute seule puisque Cazalys, sa jument Selle français, achetée à l’âge de 6 ans, à Pierre Capitaine, son oncle, cavalier pro à haut niveau en complet, s’est retrouvée en pension au centre équestre municipal saint-affricain. Elles ont ainsi pu travailler ensemble tous les jours.

Après avoir suivi une formation dédiée aux Young Breeders, qui l’a menée, avec brio, jusqu’au championnat du monde, en juillet 2022 aux Pays-Bas, avec l’équipe de France juniors, Eve Capitaine a donc tenté sa chance à l’IFCE à Saumur... Avec réussite !

Elle n’a pas oublié : "J’ai ressenti beaucoup de stress le jour des tests d’entrée. Il y avait des oraux, de la pédagogie, un questionnaire de culture générale sur l’équitation, un face-à-face avec un vétérinaire et, bien sûr, des épreuves à cheval. Avec le panel complet, à savoir dressage, saut d’obstacles, cross. Je m’y sens bien, malgré la charge de travail, et je ne m’attendais pas à ça. Il y a une grande solidarité et mon évolution à cheval a été très rapide. J’ai ouvert les yeux".

Devenir instructeur à court terme

Pas de doute, Ève Capitaine a la flamme pour l’équitation, mais celle-ci brûlera-t-elle durant toute sa vie ? L’intéressée a sa petite idée : "Je n’ai pas, pour l’instant, un projet défini pour quand je serai grande, mais, en revanche, ce qui est certain, c’est que je monterai à cheval. Et puis, j’ai également très envie d’enseigner. Non pas en club ou en centre équestre, mais plutôt comme entraîneur de haut niveau».

Une ambition qui passe par des diplômes et la jeune Sévéragaise a déjà commencé à se projeter. Elle lorgne ainsi, lors de sa quatrième à Saumur, vers le DESJeps pour devenir instructeur. Ce sésame ouvre de multiples portes : directeur d’établissement, directeur sportif, directeur technique, coordinateur de formation, cadre technique et, donc, entraîneur cadre.

Toujours un pied à terre en Aveyron

Ève Capitaine est "très investie", tout en gardant les pieds, pardon les… sabots, sur terre. Cet équilibre, elle reconnaît volontiers qu’elle le doit, entre autres, à Axel, son chéri depuis quatre ans. "Il me soutient très fort, mais il ne baigne pas dans le même univers que moi. Du coup, on ne parle pas de cheval en permanence", se réjouit-elle. De son côté, il étudie, en alternance, la gestion d’entreprise avec l’école à Saumur et l’immersion en Aveyron.

Une terre où elle peut compter, également, sur ses parents. "Si j’ai toujours gardé la tête sur les épaules, c’est grâce à eux, confirme-t-elle. J’ai conservé un lien très fort avec le pays. J’ai hâte de rentrer chaque fois que mon emploi du temps le permet. C’est une autre ambiance qu’ici, davantage “esprit rugby”, comme j’aime. Je suis plutôt attirée par le brut, le rustique, le lâcher-prise, tandis que, à Saumur, c’est un peu plus précieux".

Dès qu’elle arrive à l’Ecurie des Grands Causses, elle avoue un rituel : "Je saute sur le dos d’un cheval !". Son père Marc lui a également transmis la passion de l’élevage. Il n’est pas exclu d’ailleurs que son avenir s’écrive dans cette discipline. En attendant, elle suit de près le fonctionnement de la structure familiale d’élevage dans la Creuse.

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