Decazeville. L’histoire singulière de la rue de la IVe République

  • Paul Ramadier, debout, a été maire de Decazeville près de 40 ans.
    Paul Ramadier, debout, a été maire de Decazeville près de 40 ans. Photo fonds Aspibd.
  • L’histoire singulière de la rue de la IVe République
    L’histoire singulière de la rue de la IVe République
Publié le
D.L.

La rue de la IVe Républiques est intimement liée à Paul Ramadier.

Jean-Paul Desprat, historien, romancier et propriétaire du château de Gironde, qui partage son temps entre Paris et le Bassin, nous a fait part d’une singularité nominative : Decazeville est l’une des rares villes en France qui possède une voie appelée rue de la IVe République. Nous en avons trouvé notamment à Thenon (Dordogne) et Rezé (Loire-Atlantique).

Cette évocation urbaine nous ramène à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France, libérée de l’occupation allemande et du régime collaborationniste du maréchal Pétain, se dote en 1944 d’un gouvernement provisoire. Il est composé des diverses opinions politiques qui animent la Résistance. Le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) pose les bases d’une société progressiste et pluraliste. L’établissement d’une nouvelle constitution pour fonder une IVe République (1946-1958) est également décidé, permettant de tourner définitivement le dos au régime de Vichy.

La IVe République sera un régime parlementaire. Elle se caractérisera par la prédominance du pouvoir législatif détenu par le Parlement sur le pouvoir exécutif, incarné par le président du Conseil, le président de la République n’ayant qu’un rôle protocolaire, de représentation. Le déséquilibre des pouvoirs et l’absence de majorité au Parlement empêcheront le déroulement d’un gouvernement uni et stable.

La IVe République ne survivra pas aux crises provoquées par la guerre d’Algérie. Revenu au pouvoir dans ce contexte, Charles de Gaulle instaure par voie référendaire la Cinquième République, en 1958, dans laquelle nous vivons.

Paul Ramadier

À Decazeville, la rue de la IVe République se trouve entre la route de Bonissard et la route de Vialarels (dominant la rue Gambetta). Paul Ramadier et sa famille y avaient leur imposante maison. De la terrasse, l’illustre Decazevillois avait vue sur le centre-ville. Cette bâtisse est quelque part un symbole car Paul Ramadier joua un rôle fondamental dans la politique de la IVe République. "Premier président du Conseil désigné par le président Auriol en janvier 1947, il crée le précédent de la ‘double investiture’, englobant celle du président du Conseil investi sur son programme, puis celle du gouvernement sur sa composition, alors que la Constitution ne prévoyait que la première. En mai 1947, les ministres communistes ayant voté contre la confiance au gouvernement auquel ils appartenaient, Paul Ramadier met fin à leurs fonctions", explique l’historien Serge Berstein. Après son retrait en novembre 1947, Paul Ramadier exercera encore d’importantes fonctions ministérielles. On le retrouve comme ministre d’État, ministre de la Défense, avant que son échec aux élections législatives de 1951 le contraigne à une semi-retraite. Réélu en 1956, il retrouve le poste de ministre de l’Économie et des Finances dans le gouvernement Guy Mollet de 1956-1957.

Son nom y restera attaché comme le créateur de la "vignette automobile", taxe destinée à financer un fonds national de solidarité. La victoire du Front populaire auquel Paul Ramadier avait adhéré lui avait déjà ouvert la porte des responsabilités gouvernementales.

Il fut successivement sous-secrétaire d’État aux Travaux publics (1936-1938), puis ministre du Travail jusqu’au 21 août 1938. Outre ses fonctions nationales, il a été maire de longues années et député.

Il a refusé de voter les pleins pouvoirs à Pétain, le 10 juillet 1940. Il laisse une trace indélébile à Decazeville.

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