Handball : entre Mende et Saint-Affrique, l'après-match bascule dans la violence jusqu'à la plainte

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  • La photo de la victoire de l'équipe de Saint-Affrique, après avoir battu Mende, samedi 16 décembre.
    La photo de la victoire de l'équipe de Saint-Affrique, après avoir battu Mende, samedi 16 décembre. Repro CP
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Samedi 16 décembre, dans le cadre du troisième tour de la coupe de France régionale de handball, l'équipe fanion féminine de Mende (N3) accueillait celle de Saint-Affrique (Prénationale). Une joueuse sud-aveyronnaise aurait été victime d'une agression physique par un jeune Lozérien dans le vestiaire, selon son club, ce que réfute l'association mendoise se disant victime. Des plaintes vont être déposées. 

Dans la soirée de samedi 16 décembre, le parquet du complexe sportif de la Verdène à Mende était sous tension. L'équipe fanion féminine locale (Nationale 3) recevait celle de Saint-Affrique (Prénationale) pour disputer le troisième tour de la coupe de France régionale de handball. Au bout des 60 minutes, les Sud-Aveyronnaises se sont imposées 17-22 et un incident est venu couper leur euphorie. Mais entre les deux camps, les versions divergent. 

Pour Saint-Affrique, une joueuse victime, pour Mende, un entraîneur coupable

Dans un article paru dans l'édition du 19 décembre de Midi Libre Millau, Julien Chaillou, l'entraîneur de la formation saint-affricaine et également directeur sportif du club, a révélé que "un supporter de Mende est venu agresser physiquement une de [ses] joueuses dans le vestiaire". La scène s'est déroulée après le match, lorsque les visiteuses célébraient leur succès. Et l'entraîneur adjoint sud-aveyronnais est intervenu. 

Une version des faits que le club mendois, par l'intermédiaire de sa présidente Anne Delmas-Jarousse, "réfute", ainsi que le fait que le jeune homme impliqué soit entré dans le vestiaire. Elle précise : "Une fois le match terminé, les filles (de Saint-Affrique) ont fait leur photo et sont rentrées au vestiaire, et ont commencé à taper sur les murs. Ce jeune (licencié de 16 ans) a voulu fermer la porte du vestiaire. Et la N° 6 l'a rouverte pour se faire entendre. Puis le coach adjoint de Saint-Affrique a attrapé le jeune par le cou en l'insultant." La dirigeante ajoute que ce sont les faits décrits par une des arbitres dans son "rapport", qui est en fait un commentaire inscrit sur la feuille de match pour étayer l'ouverture d'un rapport, car "l'arbitre était derrière" lorsque c'est arrivé. 

"Le public mendois est nauséabond. J'ai 45 ans et c'est la première fois que je vois ça"

Julien Chaillou, arrivé en Aveyron cet été, a également indiqué que ses joueuses "se sont fait insulter tout le match." En ajoutant : "En tant qu'ancien entraîneur de l'équipe de filles de Nationale 3 de Mende, j'ai déjà eu à manager des matches à huis clos dans cette salle tellement le public mendois est nauséabond. J'ai 45 ans et c'est la première fois que je vois ça. Je suis vraiment en colère, j'ai mal pour notre sport. Ce que j'ai vécu samedi soir est indigne." 

Après la publication de l'article de Midi Libre sur son site internet, la situation s'est envenimée entre les deux camps. De nombreux commentaires ont été publiés, dont un grand nombre accusait l'entraîneur saint-affricain de "régler ses comptes" avec son ancien club. La joueuse aveyronnaise, défendant la version de son coach, a quant à elle été prise à partie et accusée d'être de "mauvaise foi". Ce qui lui a fait envisager, mardi 19 décembre, de porter plainte. 

Et elle n'est pas la seule. Car Julien Chaillou dit se réserver le droit d'engager des poursuites judiciaires. Et Anne Delmas-Jarousse indique porter plainte contre lui, ainsi que contre nos confrères de Midi Libre, pour "diffamation publique".  Les arbitres officiant lors de la rencontre vont maintenant rédiger un rapport. Et le litige sera examiné par la commission de discipline de la Ligue d'Occitanie de handball via une instruction. 

Déjà des soucis avec le public à Mende

Comme le mentionne l'entraîneur de Saint-Affrique, Julien Chaillou, anciennement sur le banc de Mende, le club a déjà eu des soucis avec son public. À la fin de la saison 2021-2022 et au début de l'exercice 2022-2023, le club a écopé de matches à huis clos. La formation évolue en Nationale 3 depuis plusieurs saisons, comme le Roc dont la capitaine Amélie Fixe nous livrait : "Là-bas, c’est toujours un peu compliqué au niveau de l’ambiance", avant le déplacement des siennes à Mende pour la 4e journée de la saison 2022-2023, le 8 octobre 2022.

Anne Delmas-Jarousse, la présidente du club lozérien, précise : "Nous avions eu deux matches à huis clos parce que deux jeunes du foot, qui venaient de jouer un match, étaient dans les tribunes et ont... ils n'ont pas proféré des insultes mais des encouragements pas positifs." La dirigeante réfute le fait que les joueuses de Saint-Affrique aient été victimes d'insultes, comme l'indique leur entraîneur, mais elle reconnaît "qu'un jeune (dans le public) a branché une joueuse."

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