Somnolence excessive : ces signes qui doivent vous alerter en voiture

  • Ouvrir la fenêtre, boire du café, et chanter comptent parmi les stratégies utilisées au volant par certains conducteurs pour ne pas tomber dans les bras de morphée, et ils pourraient indiquer un trouble du sommeil spécifique.
    Ouvrir la fenêtre, boire du café, et chanter comptent parmi les stratégies utilisées au volant par certains conducteurs pour ne pas tomber dans les bras de morphée, et ils pourraient indiquer un trouble du sommeil spécifique. metamorworks / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Baisser la vitre, boire du café, ou chanter… Nombreux sont les conducteurs qui usent de stratagèmes aussi divers que variés pour rester vigilants au volant. Mais si vous avez recours à plus de trois de ces subterfuges, cela peut signifier que vous souffrez de somnolence excessive due à l'apnée obstructive du sommeil, et que vous êtes davantage exposés aux accidents de la route. C'est ce que révèle une nouvelle étude menée par des chercheurs britanniques.

D'après l'Inserm, "le syndrome d’apnées du sommeil se manifeste par des interruptions répétées et incontrôlées de la respiration pendant le sommeil. Elles entrainent des micro-réveils incessants dont le patient n’a pas conscience". L'organisme de recherche scientifique précise que ces interruptions peuvent durer entre 10 et 30 secondes, voire plus, qu'elles peuvent se répéter au moins cinq fois par heure de sommeil, et que l'âge constitue un facteur de risque. Plus de trois personnes de plus de 65 ans sur dix seraient ainsi concernées, contre 7,9% des 20-44 ans. Ce trouble n'est pas sans conséquences puisqu'il induirait des ronflements, une fatigue chronique, et une somnolence diurne. D'où l'importance de diagnostiquer les personnes concernées pour éviter de les exposer à certains dangers, notamment sur la route.

Une équipe de chercheurs du St James’s University Hospital à Leeds (Royaume-Uni) s'est justement intéressée aux diverses ruses employées par les conducteurs pour rester alertes au volant. L'idée ? Déterminer si cela peut leur permettre de repérer plus facilement les personnes souffrant du syndrome d'apnées obstructives du sommeil. "Jusqu'à un cinquième des collisions sur la route peuvent être causées par la fatigue ou la somnolence. De nombreux patients souffrant d'apnée obstructive du sommeil conduisent pour des raisons personnelles ou professionnelles et il y a de bonnes raisons de penser que certains d'entre eux courent un risque accru de collision sur la route", indique le Dr Akshay Dwarakanath, qui a dirigé ces travaux, dans un communiqué.

Mieux identifier les patients

Les recherches ont porté sur 119 personnes souffrant d'apnée obstructive du sommeil et ne prenant aucun traitement, que les scientifiques ont comparées à 105 personnes non atteintes de ce trouble. L'ensemble des participants ont été conviés à répondre à un questionnaire sur leur somnolence en général, leur somnolence au volant, le recours à d'éventuels subterfuges pour rester vigilants en voiture (boire du thé ou du café, ouvrir la vitre, allumer la radio, chanter, manger, parler tout seul, ou mâcher du chewing-gum), et leurs antécédents en termes d'accidents de la route. Publiés dans la revue ERJ Open Research de l'European Respiratory Society, ces travaux suggèrent que les personnes souffrant d'apnée obstructive du sommeil sont plus susceptibles de se tourner vers ces stratégies pour rester vigilants au volant que les autres participants.

Dans le détail, près de trois personnes souffrant de ce trouble sur dix (29,4%) ont indiqué avoir recours "fréquemment" à plus de trois de ces subterfuges pour rester éveillées. A titre de comparaison, aucun des participants du groupe témoin n'utilisait plus de trois de ces stratégies dites d'adaptation. "Nos recherches suggèrent que les patients [concernés] non traités utilisent souvent des stratégies d'adaptation qui pourraient être des marqueurs de substitution de la somnolence. Poser des questions sur ces stratégies en clinique pourrait aider les médecins à identifier les patients qui présentent un risque d'accident de la route et à les conseiller de manière appropriée", souligne le principal auteur de l'étude.

En France, 4% de la population souffrirait d'apnée du sommeil, d'après l'Assurance Maladie. Au-delà des ronflements et d'une somnolence diurne excessive, les personnes concernées pourraient également souffrir d'endormissements incontrôlables, ou de troubles de la mémoire, de l'humeur et de la concentration, et pourraient être plus susceptibles à long terme de développer des maladies cardiovasculaires.

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