Aveyron : l’enseignement catholique s’empare de la question du harcèlement scolaire

Publié le , mis à jour

Ce mercredi 3 avril, tout au long de la journée au sein de l’Athyrium à Onet-le-Château, les enseignants, directeurs d’établissements étaient invités à partager leur expérience avec l’intervention de Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie et pionnier en France de la lutte contre le harcèlement scolaire.

Comment faire face aux cas de harcèlement scolaire ? Quelles réponses y apporter ? Comment protéger les victimes ? Quelle position doit adopter l’enseignant et l’équipe de direction ? Tout autant de questions qui ont pu être posées lors d’une journée consacrée au harcèlement scolaire et mise en place par l’enseignement diocésain de l’Aveyron et du Lot, mercredi 3 avril, à l’Athyrium d’Onet-le-Château. Près de 350 enseignants et directeurs d’établissements étaient présents, et tout autant en visioconférence, pour assister à la conférence de Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie. Il est, avec Bertrand Gardette, l’un des pionniers de la lutte contre le harcèlement scolaire.

Il a créé avec lui en 2006 le site harcelement-entre-eleves.com et fondé l’année suivante l’APHEE. À partir du début des années 2010, il a introduit en France la Méthode du Suédois Anatol Pikas qui permet de traiter avec efficacité les situations de harcèlement scolaire par des entretiens avec les élèves harceleurs.

Selon les résultats de l’enquête nationale publiée lundi 12 février et menée à partir des questionnaires remplis au mois de novembre 2023 par les élèves du CE2 à la terminale, 5 % des élèves du CE2 au CM2 en sont victimes, ainsi que 6 % des collégiens et 4 % des lycéens. Ramenés à un effectif de plus de douze millions d’élèves, ces pourcentages révèlent un phénomène important : en moyenne, plus d’un élève par classe est concerné.

"Libérer la parole sur ces sujets"

"Nous n’avons pas entendu la publication de ce type d’enquête pour prendre en compte le harcèlement scolaire, explique Nicolas Sènes, directeur de l’enseignement diocésain de l’Aveyron et du Lot. Mais aujourd’hui, le besoin d’informations et de formation sur ce sujet est plus que jamais nécessaire. En plus de la conférence, nous avons organisé l’après-midi en ateliers : santé, mise en situation, cyberharcèlement, législation. L’idée est de libérer la parole sur ces sujets, d’échanger, de partager les expériences."

Dans son propos, Jean-Pierre Bellon a tenu à rappeler que l’effet "de groupe détruit l’empathie". "La courtoisie et la fermeté doivent guider ceux qui se retrouvent face à des cas de harcèlement", poursuit le conférencier qui a longuement détaillé sa méthode devant une audience particulièrement attentive. La méthode dite "de la préoccupation partagée" consiste en une série d’entretiens individuels avec les élèves ayant pris part au harcèlement et au cours desquels on recherche avec eux ce qu’ils pourraient eux-mêmes mettre en œuvre pour que le harcèlement cesse. "On doit faire appel à leur intelligence", souligne Jean-Pierre Bellon qui assure : "Les taux de réussite de cette méthode sont élevés."

Reste également à traiter les cas de harcèlement de professeur à élève, sans oublier le rôle pervers joué par les réseaux sociaux. Se pose également la question de protéger l’élève au-delà de l’enceinte de l’établissement. "L’environnement doit être d’abord sécurisant à l’intérieur de celui-ci", répond Jean-Pierre Bellon.

Pour Fabienne Valentin, chargée de mission auprès de l’enseignement diocésain, cette journée "est l’occasion d’entamer la réflexion au sein de chaque établissement. En impliquant tous ceux qui y travaillent. Nous devons ainsi établir des protocoles, apporter des réponses rapides et des outils efficaces. Le harcèlement doit être la préoccupation de tous".

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