La Castonétoise Marion Marre baigne dans son élément à l’Arena porte de la Chapelle, à Paris

Construite entre 2021 et 2024, pour un coût total de 125 millions d’euros, inaugurée le 11 février à l’occasion de la rencontre de Betclic élite Paris basket - Saint-Quentin, l’Adidas Arena est sortie de terre à Paris, précisément dans le 18e arrondissement.

Sur une surface de 20 000 m2, elle comporte deux gymnases destinés aux clubs locaux, ainsi qu’à la population, mais surtout une grande salle polyvalente, avec une jauge de 8 000 places pour la configuration sportive (elle est la résidence du Paris basket) et de 9 000 personnes pour les concerts... Voilà les grandes lignes de la fiche technique de cette nouvelle infrastructure.

Cet immense paquebot des temps modernes est également le bureau de Marion Marre. Avec vue sur le Stade de France d’un côté et la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre de l’autre. La jeune Aveyronnaise est, en effet, responsable adjointe des opérations pour Paris-2024. L'Adidas Arena deviendra alors l’Arena Porte de la Chapelle et va héberger les épreuves olympiques de badminton et de gymnastique rythmique (27 juillet au 10août), puis paralympiques de paralifting et de parabadminton (29 août au 8 septembre).

"Je voulais intégrer une école de commerce"

Née à Amiens, le 27 avril 1999, comme d’ailleurs son frère Samuel, là où ses parents ont décroché leur premier poste d’enseignant. Ils sont redescendus au pays quand leur fille avait quatre ans. Natacha, sa mère, est aujourd’hui directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques au lycée Foch à Rodez, tandis que Stéphane, son père, enseigne l’éducation physique et sportive au collège de Pont-de-Salars.

Marion Marre a grandi à Onet-le-Château, avec une scolarité classique : primaire à Saint-Félix, collège Jean-Moulin et lycée Foch, où elle a décroché un bac série ES (économie et social). "J’avais horreur des matières scientifiques, au grand désespoir de maman, reconnaît l’intéressée. C’était un peu vague mais je savais que je voulais intégrer une école de commerce. Dans ma tête, il était très clair que le sport était mon objectif, mais je cherchais sous quelle forme".

Pratiquant la natation en compétition au club du Grand Rodez, elle assure : "Je souhaitais vraiment baigner dans cet univers". Déterminée...

Un stage chez Keneo qui a compté

Tandis qu’un stage d’observation en 3e l’avait incitée à "devenir journaliste", elle avait réfléchi ensuite à revêtir la robe d’avocate. Son parcours professionnel a débuté à Intersport à Rodez. Tout d’abord comme assistante à la cellule "clubs et collectivités" ("J’ai énormément observé car nous étions l’équipementier, par exemple, du Rodez Aveyron football en Ligue 2"), puis en tant que conseiller des ventes.

Elle n’a pas oublié : "J’ai effectué là mes premiers pas dans le sport business. J’ai pu goûter à la vente directe aux clients et à la relation B to C". Elle a alors rejoint Clermont-Ferrand pour une prépa ECE (filière économique et sociale) au lycée Blaise-Pascal. Avant d’intégrer l’IAE clermontois. "J’ai eu beaucoup de chance car j’ai pu m’inscrire dans une promo bilingue pour suivre une licence en management international", reconnaît-elle.

Après un Erasmus en Finlande, "une expérience incroyable" et une fin de L3 en plein Covid-19, passant alors ses concours sur dossier, sans oraux, elle a choisi Audencia, à Nantes, pour un master spécialisé en management du sport. Avec une année de césure : six mois en tant que chargée des partenariats sportifs et de la communication au sein du groupe La Poste à Issy- les-Moulineaux, six mois chez Keneo.

Ce semestre au service de cette agence d'événementiel sportif l’a transformée : "Cela m’a été très fortement recommandé pour découvrir, en profondeur, le monde de l’entreprise. J’ai rencontré les bonnes personnes au bon moment ! Comme mon maître, de stage Jean-Raphaël Gaîté, ou encore Tatiana Beun. Cela a été un énorme tremplin. J’ai fait un grand pas d’un seul coup...".

Qui l’a menée aux Internationaux de badminton 2021 au stade Pierre-de-Coubertin, pour "gérer les salons VIP et la visibilité des partenaires, à la télévision et auprès du grand public". Trois ans après, elle se réjouit encore : "J’ai adoré ce travail autour de l’événementiel sur le terrain. Une semaine décisive. J’ai su que c’était ça que je voulais faire !".

"Je suis amoureuse de mon boulot"

Postulant à plusieurs endroits, elle a rejoint, en avril 2023, l’Adidas Arena, tout d'abord comme coordinatrice des opérations, où elle a d’ailleurs retrouvé Tatiana Beun, nouvelle directrice du site pour les JOP. Si elle vit à L’Oustal, à Bercy, dans le 12e arrondissement, elle a donc pris ses quartiers dans le 18e.

Sur sa carte de visite : responsable adjointe des opérations. Elle en parle avec une immense banane qui éclaire son visage : "Je travaille au sein d’une équipe de cinq personnes, au contact de tous les corps de métier, de tous les services. Je suis amoureuse de mon boulot. Et il le faut, car c’est beaucoup d’énergie, de temps". Ce CDD de dix-huit mois court jusqu’en octobre 2024. "C’est la classe quand même de commencer sa carrière par les JO", sourit-elle.

Et après ? "Il faudra justement se méfier d’une frustration, d’une déception, conclut Marion Marre. Je me projette sur les Jeux d’hiver prévus en France en 2030. En attendant, je vais regarder toutes les opportunités à Paris. Peut être Roland-Garros ou bien d’autres événements sportifs internationaux". Affaire à suivre...