Etes-vous favorable à la réduction à 80 km/h de la vitesse sur les routes ?

On comprend que le blackout soit total sur cette information. Pas question de fâcher l’automobiliste, électeur par ailleurs, avant que ne s’achève la période électorale en cours. Car même si tout un chacun déplore le nombre de tués sur nos routes, qui sera toujours trop élevé, il n’empêche que l’automobiliste, lui, pourrait très mal prendre la mesure qui consisterait à limiter la vitesse à 80 km/h sur l’ensemble du réseau secondaire. On sait en tout cas qu’une telle mesure est dans les tuyaux, du moins à titre expérimental, et qu’elle pourrait être mise en œuvre dès cet été dans certains, voire tous les départements…

On sait d’ailleurs que le comité scientifique du même conseil national planche actuellement sur la question et que c’est fort probablement en fonction de l’avis que rendra cette instance technique que le délégué interministériel de la sécurité routière indiquera la route à suivre.

Mauvaise année 2013 en Aveyron

Restera in fine au gouvernement à prendre la décision, consistant donc à appliquer ou pas une telle limitation à tous les départements. Soit, plus vraisemblablement, du moins selon les quelques infos qui ont circulé ces derniers temps, décider d’appliquer une telle mesure dans les départements les plus accidentogènes, en particulier en termes d’accidents mortels. Voilà pourquoi sont souvent cités les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, mais aussi, plus près ce chez nous, la Lozère, le Gers et le Lot-et-Garonne. Quand on sait que notre département a connu une très mauvaise année 2013, avec 34 tués, contre moins de la moitié en 2012 qui fût il est vrai une année exceptionnelle au regard de la décennie, la question reste ouverte...

Cependant que selon certaines simulations établies à partir du nombre d’accidents mortels, une hypothèse de travail s’appuierait sur la médiane nationale en dessus de laquelle les départements seraient désignés. Dans ce cas, l’Aveyron ferait du coup bel et bien partie de ceux qui seraient concernés (voir la carte ci-dessus).

Avoir une approche pragmatique

Certes, nous n’en sommes pas là. "Nous n’avons aucune information à donner à ce sujet", nous ont répondu les services de la préfecture que nous avons sollicités. Idem du côté du délégué départemental de la Sécurité Routière, Jean-Pierre Escassut, qui se refuse à tout commentaire, se contentant de nous inviter à attendre que s’achève cette période électorale qui impose aux représentants de l’État un devoir de réserve. Quant au directeur du comité départemental de la Prévention Routière, Bernard Stasiowski, il nous à renvoyé vers la position que défend cette association sur le plan national, et qui a déjà été diffusée vers tous les comités départementaux. "Pour notre association, qui a toujours eu une approche pragmatique dans ce domaine, cette expérimentation doit être menée en premier lieu sur les portions des routes départementales ou nationales posant un problème de sécurité routière, souvent bien identifiées au niveau local." Tout en admettant sans aucune difficulté que "la vitesse excessive ou inadaptée est à l’origine de nombreux accidents et elle est toujours un facteur aggravant, quelles que soient leurs causes."