A Espalion, le projet de gymnase validé sous les huées et la colère

  • Si la salle du conseil était pleine à craquer, le maire Éric Picard, lui, n’a pas craqué.
    Si la salle du conseil était pleine à craquer, le maire Éric Picard, lui, n’a pas craqué. JAT
  • D. Delpérié et Ch. Vernerey mains levées dénonçant «une pantalonnade».
    D. Delpérié et Ch. Vernerey mains levées dénonçant «une pantalonnade». JAT
  • Le projet a été voté hier soir devant un public d’une centaine d’Espalionnais hostiles.
    Le projet a été voté hier soir devant un public d’une centaine d’Espalionnais hostiles. JAT
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O.C.

Conseil municipal. Le projet a été voté hier soir devant un public d’une centaine d’Espalionnais hostiles. L’opposition, de droite comme de gauche, s’est retirée avant le vote. Trois de son camp se sont abstenus.

De mémoire d’Espalionnais, jamais la salle du conseil n’avait accueilli autant de monde. Les chaises prises d’assaut, c’est (vent) debout et dans les couloirs de l’hôtel de ville que le collectif des riverains a suivi le conseil municipal. Si la salle du conseil était pleine à craquer, le maire Éric Picard, lui, n’a pas craqué, malgré un visage blême et hagard qui en disait long sur la tension bien plus que palpable à la vue des sourires crispés. Et l’opposition, de gauche comme de droite, n’a pas attendu longtemps pour se faire entendre.

D’emblée, Christine Vernerey a mis la pression au maire sur l’absence de ses deux questions écrites à l’ordre du jour bien que données à temps. David Delpérié enchaînant alors dans une opération de déstabilisation. Une épreuve de force à laquelle Éric Picard a répliqué par «des rumeurs infondées permettant à certains de souffler sur les braises». De la tension au tutoiement, l’affrontement a porté sur la présentation du projet. Trois selon le maire qui sépare le gymnase, des réseaux d’eaux pluviales et de la voirie, tout en admettant «trois projets qui peuvent être liés».

"Scandaleux"

Il n’en fallait pas plus pour (re)donner du grain à moudre à l’opposition. David Delpérié, fulminant, main levée pour montrer une note de la majorité bien maigre à ses yeux pour entériner, en l’état, un projet. «Si ça les lie, cela les lie dans la prise de décision !». Et de s’emporter, regardant la majorité, haranguant la foule : «Mais enfin, réveillez-vous! C’est scandaleux! On n’a ni plan ni document, des changements ont été opérés, forcément cela impacte, je ne voterai pas». Un tonnerre d’applaudissements s’en est suivi dans la salle. David Delpérié et son équipe se sont retirés, non sans déclarer : «Je ne participe pas à cette pantalonnade !» 

Christine Vernerey a aussi quitté la salle du conseil en disant : «J’ai trop de respect envers mes électeurs pour agir à la légère». Le projet a été voté et validé, non sans encore amoindrir la majorité avec trois abstentions dans son propre camp. Une fronde qui est loin d’être finie puisque deux porte-parole du collectif du Plateau de la Gare ont été reçus quelques heures avant le conseil municipal par Jean-Claude Anglars, président de la communauté de communes, porteuse du projet de gymnase… Ces derniers ont ressenti «du malaise» et le président de l’intercommunalité leur a confié «rester très vigilant sur ce dossier». Un dossier qui doit être débattu au sein du bureau de l’intercommunalité dès aujourd’hui.

Le projet a été voté hier soir devant un public d’une centaine d’Espalionnais hostiles.
Le projet a été voté hier soir devant un public d’une centaine d’Espalionnais hostiles. JAT

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