Colère des agriculteurs : face aux critiques, le Grand débat voulu par Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture tombe à l'eau
Face à la colère des agriculteurs, le chef de l'Etat qui voulait rencontrer tous les acteurs de la crise agricole, paysans, distributeurs, industriels et écologistes. Face à la fronde, il a fait marche arrière.
Emmanuel Macron a annulé ce vendredi 23 février le grand débat prévu pour tenter d'apaiser la colère du monde agricole à l'ouverture du Salon de l'agriculture (du 24 février au 3 mars), face à la vive opposition des principaux syndicats du secteur. "Les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas 'un salon comme les autres'. Ils avaient voulu un 'débat' ouvert. Ils en demandent aujourd'hui l'annulation. Dont acte", a déclaré le président de la République sur le réseau social X.
Emmanuel Macron entend cependant inviter samedi matin "tous les syndicats agricoles avant l'ouverture officielle du salon" et aller "au contact de tous ceux qui veulent échanger comme je le fais chaque année". Les modalités de l'invitation ne sont pas précisées.
Depuis le premier jour, je suis engagé aux côtés des agriculteurs et pour la souveraineté agricole et alimentaire de la France.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 23, 2024
Dès le début de la crise actuelle, j’ai demandé au gouvernement d’apporter des réponses concrètes avec un suivi méthodique. C’est ce qui est en cours.…
La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) avait refusé ce vendredi 23 février de participer au grand débat du président, une initiative qualifiée de cynique par le premier syndicat du secteur alors que la "tension est grande". Le patron des Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a de son côté qualifié le grand débat voulu par Emmanuel Macron d'"annonce foireuse" et de "coup de com'".
Par ailleurs, une information selon laquelle le collectif des Soulèvements de la Terre avait été convié à débattre a suscité la colère d'Arnaud Rousseau qui a dénoncé jeudi sur X une "provocation inacceptable" et d'autres syndicats agricoles. Emmanuel Macron comptait en effet débattre pendant plusieurs heures samedi matin au parc des expositions de la porte de Versailles avec des agriculteurs, des distributeurs, des industriels et des organisations de défense de l'environnement.
"Attendu de pied ferme"
Le gouvernement a multiplié ces dernières semaines les annonces de mesures de soutien au monde agricole qui manifeste, en France comme en Europe, pour des revenus plus élevés et de meilleures conditions de travail. Les agriculteurs français ont levé début février les barrages qu'ils avaient dressés sur les grands axes routiers de l'Hexagone mais ils continuent de vouloir faire entendre leurs revendications et des actions sont prévues lors de la visite d'Emmanuel Macron au Salon, vitrine annuelle d'une profession inquiète pour son avenir.
Une cinquantaine de tracteurs ont entamé ce vendredi matin une opération escargot sur le périphérique parisien et des agriculteurs manifestaient déjà porte de Versailles à la veille de l'ouverture du Salon.
Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, a jugé qu'Emmanuel Macron allait recevoir "un accueil musclé". "Nous sommes là pour discuter, échanger avec les Parisiens et puis surtout attendre de pied ferme Emmanuel Macron qui a joué dans la provocation. Aujourd'hui on est sereins mais on attend vraiment des réponses concrètes."
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