Salon de l'agriculture : Paris, une vitrine de choix pour la filière roquefort

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  • Jean-Pierre et Emmanuel Laur de la maison Coulet, entourent le maître-fromager Roland Barthélémy.
    Jean-Pierre et Emmanuel Laur de la maison Coulet, entourent le maître-fromager Roland Barthélémy.
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Aurélien Delbouis

Ouvert depuis samedi, le Salon international de l’agriculture marque une occasion en or pour vanter les mérites du roi des fromages.

Grand-messe des territoires et de ceux qui les subliment, le rendez-vous du Salon international de l’agriculture - dont la 60e édition a ouvert ses portes samedi -, revêt à chacune de ses éditions une saveur particulière pour les centaines d’exposants qui s’affairent dix jours durant pour mettre en valeur les produits.

Parmi eux, plusieurs Aveyronnais et la filière roquefort qui est cette année encore particulièrement bien représentée. "Plusieurs maisons seront en effet présentes en leur nom propre sur le salon, notamment Carles, Coulet, Société, valide Sébastien Vignette, secrétaire général de la Confédération générale du roquefort. Toutes seront par ailleurs représentées sur le salon du fromage et des produits laitiers qui se tient en parallèle jusqu’à demain".

L’érosion des ventes et des volumes

En baisse depuis plusieurs années, valide la Confédération, du fait notamment de l’inflation, la vente de roquefort s’étiole sans pour autant inquiéter outre mesure les professionnels de la filière. Les producteurs tentent néanmoins de redresser la barre en tentant de séduire à nouveau les jeunes générations qui se détournent des produits laitiers à fort caractère sur un marché européen et mondial des plus concurrentiels. « Le Gorgonzola ou le Stilton qui fait la fierté de l’Angleterre arrivent sur le marché des fromages bleus français, explique Delphine Carles. L’amalgame est donc vite fait. Il faut donc rappeler que le Roquefort est un produit avec du lait de brebis dont les diététiciens ou les nutritionnistes reconnaissent aujourd’hui les vertus. Expliquer, se faire connaître et sortir de sa campagne où personne ne viendra chercher votre fromage. » Le poète Pierre Reverdy l’avait bien compris : « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. »

Pour certains, une habitude

Fréquenté en 2023 par pas moins de 615 200 visiteurs, avec des "embouteillages", les week-ends, le rendez-vous est un incontournable de la "ferme Aveyron" confirme Jean-Pierre Laur pour la maison familiale Gabriel Coulet. Habituée du concours général dans lequel elle s’illustre régulièrement elle occupera pour la première fois de son histoire un stand, Pavillon 7.1 fréquenté en majorité par des particuliers.

"Une pierre de plus à l’édifice familial", se réjouit le directeur général dont les attentes sont "évidemment très fortes". Commercialement d’abord mais aussi et peut-être surtout en termes de notoriété. Savoir et faire savoir. "Au-delà du volet purement commercial, nous profitons du salon le plus important de France pour asseoir un peu plus notre notoriété", abonde le DG qui avec ses souriantes hôtesses aveyronnaises s’apprête à faire déguster un large éventail de la gamme Gabriel Coulet pour séduire des Parisiens désormais avertis : "On va mettre le paquet." 

Mieux rodée au rite agricole de la capitale, Delphine Carles, directrice de la marque de Roquefort éponyme, est fidèle au rendez-vous "depuis 8, 9 ans".

"Une histoire d’amour"

"Cela nous permet de faire connaître le roquefort, l’artisanat, la tradition… Il y a aussi beaucoup d’Aveyronnais à Paris. On leur manquerait si nous n’étions pas là", s’amuse Delphine Carles qui n’hésite pas à parler "d’histoire d’amour" qui se doit d’être "cultivée" au quotidien.

Comme chez Gabriel Coulet, la maison Carles mise aussi beaucoup sur le volet dégustation. "On s’adresse aussi à ceux, sans doute moins avertis, qui n’ont pas l’habitude de faire leurs courses dans le réseau traditionnel, préférant la grande distribution et qui ne connaissent pas encore le roquefort Carles". Une "nécessité" pour le Petit Poucet de l’appellation qui ne représente que 1,54 %, du volume total de la troisième AOP de France qui en 2022 a produit plus de 15 000 tonnes du "roi des fromages", 26 % de ce tonnage annuel étant voué à l’export.

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