Les stéréotypes de genre ont la dent dure sur le marché de l'emploi

  • Les stéréotypes de genre continuent d’influencer les décisions d’embauche, d'après une récente méta-analyse.
    Les stéréotypes de genre continuent d’influencer les décisions d’embauche, d'après une récente méta-analyse. dusanpetkovic / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Les inégalités entre les hommes et les femmes persistent sur le marché de l’emploi, et ce, dès l’embauche. Mais une étude affirme que les salariées ne sont plus autant discriminées qu’auparavant, lorsqu’elles se lancent dans des carrières réputées très masculines.

Les auteurs de cette étude, publiée dans la revue Organizational Behavior and Human Decision Processes, sont arrivés à ce constat après avoir suivi l’évolution des discriminations à l’embauche fondées sur le genre entre 1976 et 2020. Ils ont analysé 361.645 candidatures en prenant en compte différents facteurs, afin de voir si les stéréotypes de genre continuent d’entraver l’évolution des carrières des femmes et des hommes.

Il s’avère que les femmes ont moins de difficultés à se lancer dans des secteurs d’activité à dominance masculine. De nos jours, elles ont quasiment autant de chances que leurs homologues masculins que leur candidature soit retenue pour des métiers dits "d’hommes". Or, avant 1991, ce n’était pas le cas. Les recruteurs avaient à l’époque une vision très genrée du monde du travail, ce qui empêchait les femmes d’investir toutes les professions.

Mais les chercheurs affirment que cette époque est désormais bel et bien révolue. "La discrimination à l'encontre des femmes postulant à des emplois historiquement occupés par des hommes a diminué de manière significative et n'est plus observable depuis une dizaine d'années", écrivent-ils dans leur étude.

Les hommes, les autres victimes de discrimination à l'embauche

Cependant, l’équipe de recherche a constaté que les discriminations à l’embauche basées sur le genre persistent quand elles sont à l’encontre… des hommes. En effet, ces messieurs peinent encore à investir des professions très féminisées, comme celles de l’assistanat ou des ressources humaines. Leurs candidatures ne sont généralement peu voire pas retenues par les recruteurs, même si leurs compétences ou leurs précédentes expériences professionnelles sont en adéquation avec la fiche de poste.

Ce type de discrimination repose sur l’idée que les hommes ne disposeraient pas des qualités émotionnelles requises pour évoluer dans des domaines professionnels "féminins", ou qu’ils ne seraient pas suffisamment compétents pour exercer une profession "masculine".

Tout porte à croire que les stéréotypes de genre continuent d’influencer les décisions d’embauche, bien que des progrès aient été réalisés en faveur de l’égalité hommes-femmes sur le marché de l’emploi. "Dans l'ensemble, les résultats confirment la thèse de l'atténuation des préjugés pour les emplois masculins et les emplois équilibrés (c'est-à-dire les emplois non féminins), et la thèse de la persistance des préjugés pour les emplois féminins", concluent les chercheurs.

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Les commentaires (1)
Anonyme12076 Il y a 1 année Le 03/03/2023 à 07:23

on va pas s'arrêter d'y aller non plus...