VIDEO. Aveyron : découvrez le musée du charroi rural, la mémoire de la vie paysanne d’autrefois

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  • Le musée du charroi, la mémoire de la vie paysanne d’autrefois
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Centre Presse

La riche et originale collection du musée du charroi rural, à Salmiech, invite à remonter au temps où les campagnes n’étaient pas encore mécanisées… Visite guidée avec le président Thierry Palazetti.

Au siècle dernier, la planète a connu un surprenant changement de mode de vie. En comparant le début et la fin de ce siècle, un bouleversement est intervenu sur de nombreux points, améliorant ou entravant le mode de vie. "Face à cette accélération de notre monde, faisons un arrêt sur image, rembobinons le film et prenons le temps, ce temps si précieux. Imaginons l’intemporel, discernons d’où l’on vient pour ne pas oublier que notre monde n’est pas uniquement virtuel. C’est l’évocation que propose la visite du musée du charroi rural, à Salmiech", met en exergue son président, Thierry Palazetti.

Le bâtiment, construit sur les ruines d’un ancien château, est en lui-même l’essence d’un passé. Un acte mentionne son existence au Xe siècle : propriété des comtes de Rodez, il est transmis, au XIIIe siècle, aux seigneurs de Landorre, famille à laquelle appartient Béranger de Landorre, futur archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, né en 1262 dans ce château.

Au fil des siècles suivants et après différentes appartenances, le château tomba en ruine à la fin du XVIIIe siècle. La démolition, aux alentours de 1860, de la chapelle Saint-Firmin élevée le long du Céor, crée un grand désarroi dans la population. Aussi, face à cet acte, les habitants en font édifier une nouvelle à l’emplacement de la chapelle castrale. L’évêque de Rodez refusa de la consacrer et cet édifice devint bâtiment communal.

"C’est un savoir-faire doté d’un "savoir-être"…"

"Ce lieu atypique regroupe des traditions ancestrales liées à des métiers artisanaux, transmises en héritage aux générations, et aujourd’hui disparues de notre monde moderne." Et le président d’ajouter : "Quand on s’immerge dans la substance de l’exposition, on discerne autre chose que de simples objets matériels. En effet, on découvre le savoir-faire des femmes et des hommes, leur ingéniosité pour concevoir, fabriquer ces engins et ces outils afin d’améliorer le travail, le déplacement, en un mot la vie quotidienne de leurs semblables. C’est un savoir-faire doté d’un "savoir-être" que je nommerai l’intelligence humaine." Le visiteur pourra ainsi découvrir la richesse matérielle, l’activité faisant apparaître l’homme en train de créer son univers matériel. "Nous pouvons dans cet espace nous poser une multitude de questions telles que "comment fabrique-t-on une roue ?", "quelle est l’utilité de cet outil ?" ou bien d’autres encore. L’intérêt que nous porterons à cet ensemble, qui reflète la diversité technique d’une civilisation s’effaçant avec le temps, la maintiendra en vie."

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les outils de transport du début du siècle dernier en Aveyron est au musée du charroi. Mais pas seulement : l’étage accueille également une évocation, à travers leurs outils, des sabotiers, bourreliers, couvreurs, menuisiers et cordonniers qui donnaient corps à l’univers quotidien des campagnes.

On sera surpris de découvrir le nombre d’instruments nécessaire au charron pour confectionner un attelage, charrette, tombereau ou calèche, dont tout un ensemble de modèles, à deux ou quatre roues, la plupart "dans leur jus", stationnent au rez-de-chaussée.

On s’arrêtera sur un rare diable ("trinqueballo"), char à deux roues surmonté d’un timon et tiré par deux bœufs pour transporter un tronc d’arbre, de la forêt vers la scierie. Auparavant on aura pu admirer le "phaéton tabatière", de cuir et de bois, voiture d’un médecin de Salmiech dans les années 1920. Et bien d’autres encore. Moyeux en fer ou moyeux en bois, les charrettes mobilisaient scieurs, menuisiers et forgerons et l’on peut en mesurer l’évolution au fil des années. La construction des rayons qui composaient la roue est à elle seule un monument d’ingéniosité.

Jougs et harnais voisinent avec les outils du maréchal-ferrant car les animaux, surtout bœufs et chevaux, étaient la seule force de traction en vigueur à l’époque. Le charroi s’évade parfois de sa fonction première en donnant au berger sa roulotte pour garder les troupeaux dans les estives ou encore en se transformant en rouleau à pierres ou en traîneau à neige, le tout en bois comme il se doit.

Dans une vitrine, des miniatures expliquent par le détail la constitution des attelages et leur fonction : une approche pédagogique fort réussie pour mieux comprendre le rôle indispensable du charroi.

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