Rugby : Jérôme Accorsi mange son pain noir

  • RUGBY SRA RODEZ BOE BON ENCONTRE JEROME ACCORSI BUTEUR
    RUGBY SRA RODEZ BOE BON ENCONTRE JEROME ACCORSI BUTEUR Archives Jean-Louis Bories
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Par Mathieu Roualdés

FÉDÉRALE 1.  À l'heure où le Département votait un non ferme pour une subvention exceptionnelle au SRA, l'ouvreur Jérôme Accorsi nous confiait son mal-être de ne pas avoir assez de temps de jeu cette saison. Mais le joueur l'assure, il veut rester à Rodez. Entretien.

Comment appréhendez-vous la rencontre capitale de demain face à Agde ?
On n'a plus le droit de perdre à la maison ! Donc, qu'on gagne 3-0 ou 30-3, c'est pareil. Il faut continuer à espérer et se servir du match aller où nous avions fait un bon match malgré la défaite (37-35). De plus, vos affrontements avec Agde sont très tendus depuis quelques saisons.

Alors, la motivation est-elle décuplée ?
C'est clair qu'il y a un lourd passif ! Cette saison, ils (les Agathois, NDLR) nous ont battus après de nombreuses défaites alors on s'attend comme toujours à se faire marcher dessus. Il faudra imposer un gros combat que ce soit devant mais également derrière.

Avez-vous peur de mauvais gestes comme il a pu y en avoir lors du match aller ?
Non, ce n'est plus l'équipe d'il y a 2-3 ans. Ils ont quasiment que des nouveaux maintenant. Et le match est chez nous en plus.

Comment voyez-vous l'avenir et l'objectif du maintien ?
Ça va être dur jusqu'au bout. Il va falloir prendre au moins deux points sur nos trois matches à l'extérieur et tout gagner à la maison. Dans ce cas-là, ça devrait passer…

Regrettez-vous les nombreuses rencontres où on a dit que Rodez devait gagner et a finalement perdu ?
Moi je dis qu'on a que ce qu'on mérite. Si on ne gagne pas ou qu'on perd d'un point, c'est qu'il y a des raisons. C'est sûr, on joue bien et tout mais on ne gagne pas. D'ailleurs on disait que la roue allait tourner et finalement ça n'a pas été le cas. La poule est très compliquée. Tout le monde peut gagner contre tout le monde. Il n'y a que Bourgoin qui sort du lot.

Cette saison n'a pas été un long fleuve tranquille que ce soit au niveau sportif mais surtout au niveau extra-sportif. Vous attendiez-vous à cela en tant qu'ancien du club ?
C'est vrai que c'est une saison compliquée. C'est vraiment dommage que ça se passe comme ça. Il y avait vraiment de quoi faire mieux ici. Nous joueurs, on avait des doutes avant le début de saison. On en avait fait part aux dirigeants et ces derniers (l'ancienne équipe, NDLR) nous avaient gentiment répondu qu'on était joueur et bon qu'à jouer… Ce n'est pas ma perception.

Depuis quand un joueur doit se taire bêtement ?
Qu'il y ait maintien ou pas, l'important c'est que le club vive. On a tellement été refroidi par ce qui est arrivé…

Cela a-t-il joué dans vos performances sportives ?
Oui. Du moment où il y a eu tous ces problèmes, on a commencé une série de défaites. C'est un ensemble qui fait qu'à un moment tu tombes dans la sinistrose et c'est très difficile de s'en sortir. Il a fallu cette trêve hivernale pour nous faire beaucoup de bien. De plus, on vous a demandé de réaliser beaucoup d'efforts en tant que joueur.

Cela n'a-t-il pas été difficile à gérer également ?
On n'avait pas le choix. C'était ça où la porte. Donc, on a fait les efforts. Et heureusement, ils ont été collectifs… Quant à vous, vous êtes souvent remplaçant ces derniers temps. Comment vivez-vous cela ? Je ne le vis pas bien. J'avais les clés du camion les saisons précédentes et là on me les a retirées. C'est difficile. Même si je sais très bien que j'ai fait de mauvais matches. J'ai envie de jouer. Je suis toujours dans le groupe. Mais voilà, c'est compliqué et c'est un tout par rapport à ce qui s'est passé ces derniers temps.

Êtes-vous démoralisé ou êtes-vous encore à 100 % ?
Déjà, je suis à moitié blessé (entorse à la cheville). Je serre les dents, je fais tout pour jouer. Et ce n'est pas le cas donc c'est difficile. Il y a un autre temps où je n'aurai pas fait tous ces efforts. En plus, je travaille à côté. Le rugby prend beaucoup de place dans ma vie. Mais, quand je suis sur la pelouse, je suis à 100 % malgré tout cela.

Au vu de votre statut et de votre aura à Rodez, est-il possible d'accepter ce rôle de remplaçant ?
Je dirais que je mange mon pain noir après quatre saisons fabuleuses où tout allait bien. J'ai l'impression qu'on ne me fait plus confiance. C'est difficile à gérer. Mais voilà, il faut faire avec. Si je joue 10 minutes par-ci, par-là, ce sera compliqué à l'accepter longtemps. Mais il est de bon ton de respecter les choix des entraîneurs.

Est-ce la fin d'Accorsi à Rodez et allez-vous faire vos valises à la fin de la saison ?
J'ai nullement envie de partir de Rodez ! J'ai tout construit ici. J'ai 31 ans, je n'ai pas envie de partir à l'autre bout de la France. Déjà à Toulouse, ça me dérangerait alors… Je ne partirai pas mis à part si on me met à la porte.

On vous annonce de plus en plus du côté de Figeac...
On verra, j'ai d'abord une saison à terminer ici. On fera les comptes dans trois mois. Ça va vite arriver… Mais, comme je l'ai dit, je ne partirai que si on me met dehors.

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