À Rodez, Point Bâches toutes voiles dehors

En passant de la route de La Roquette à Onet-le-Château à la zone de Bel-Air en 2009, l’entreprise Point Bâches a opéré un changement de cap radical, qui va bien au-delà, en tout cas, que le simple déménagement. Les anciens établissements Roualdès ont carrément changé de dimension pour s’afficher aujourd’hui comme une belle petite PME innovante, qui compte dans le paysage économique ruthénois. Cyril Klauska, 31 ans, n’est pas étranger à cette mue, même s’il a pu s’appuyer sur le savoir-faire de son oncle, Claude Roualdès, de 20 ans son aîné. Il faut dire que l’artisan installé à Onet était reconnu, et quiconque avait besoin d’une bâche ou d’une toile sur mesure savait qu’il pouvait compter sur lui. L’arrivée à plein-temps de son neveu, avec qui il est désormais en cogérance, a donc permis d’élargir le champ d’action. Oubliés les 200 m2 d’atelier, pour un beau bâtiment de quelque 800 m2 dont 700 d’atelier. Un bâtiment que la société vient d’ailleurs d’agrandir de 200 m2, preuve de sa forme ascendante.

Compétences techniques

En fait, Cyril Klauska, qui connaissait par cœur l’entreprise et le travail de son oncle pour y avoir passé quelques heures dans son enfance, a pris en main toute la partie commerciale, fort d’un BTS. Logiquement, le chiffre d’affaires s’en est ressenti, puisque de 250 000 €, il est passé aujourd'hui à près d’un million d’euros, et l’entreprise s’appuie désormais sur une dizaine de salariés.

Si Cyril Klauska a endossé le rôle de technico-commercial, Claude Roualdès est resté dans l’atelier pour une belle complémentarité. Spécialisé dans la bâche, mais aussi le store ou tout autre type de toile, Point Bâches fait valoir une réelle compétence technique dans la confection sur mesure. Outre Albigès, dans le sud du département qui travaille sur le même secteur, elle est la seule à proposer ce service, de la confection à l’assemblage jusqu’à la pose, qu’il s’agisse de particulier (25 % de l’activité) ou du professionnel.

"Le printemps est une période de l’année où nous travaillons beaucoup pour les particuliers", explique Cyril Klauska, qui énumère les produits : de la toile de store sur mesure à la bâche de bateau en passant par la housse pour moto, la bâche de piscine, de remorque ou l’habillage de pergola, en toile, tissu ou PVC. "On fabrique comme on sait faire. Sinon, on ne fait pas", prévient toutefois le jeune patron, qui met en avant la qualité du travail comme gage de réussite dans une niche où la réputation compte pour beaucoup.

Mais Point Bâches s’appuie également sur des clients professionnels et a réalisé, par exemple, l’habillage en série de près de 4 000 terrasses de mobile-home. Le loisir de plein air est ainsi le secteur sur lequel intervient principalement cette PME, ce qui, selon Cyril Klauska, permet d’éviter un tant soit peu les méfaits de la crise économique : « Les gens partent toujours en vacances ! », assure-t-il. Évidemment, d’autres secteurs sur lesquels intervient Point Bâches sont plus regardants : c’est notamment le cas du transport, où les entreprises changent moins fréquemment les habillages des semi-remorques.

Près de 300 clients

Il n’en reste pas moins que le travail de prospection mené par l’entreprise, ainsi que son positionnement, lui permettent d’intervenir beaucoup sur le pourtour méditerranéen, mais aussi peu à peu vers l’Espagne et l’Italie, selon une politique d’export que tente de pérenniser Point Bâches. La côte atlantique fait aussi partie des débouchés que vise l’entreprise. On le voit, les défis ne manquent pas pour cette jeune entreprise qui compte aujourd'hui près de 300 clients. Le recrutement en est un de taille dans la mesure "où notre métier, bâchiste, n’existe pas". "Il n’existe pas de formation et les gens qui nous rejoignent l’apprennent ici. Cela demande des concessions", conclut Cyril Klauska, pour qui la satisfaction du travail bien fait apparaît comme un incontournable préalable.