A Rodez, l'Esat cultive l'ouverture au monde

  • Michel est l'un de ceux qui encadrent le travail dans les serres de Saint-Marie.
    Michel est l'un de ceux qui encadrent le travail dans les serres de Saint-Marie. Salima Ouirni/Centre Presse
  • Eric Tarroux et les travailleurs de Sainte-Marie organisent une grande vente de fleurs au public.
    Eric Tarroux et les travailleurs de Sainte-Marie organisent une grande vente de fleurs au public. Salima Ouirni/Centre Presse
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Salima Ouirni

L’établissement médico-social emploie 76 travailleurs suivis en psychiatrie. Des travailleurs qui ne demandent qu’à rencontrer leurs clients et à s’insérer dans un monde qui les rejette parfois.
 

L’Esat (établissement et service d’aide par le travail) de Sainte-Marie organise ses portes ouvertes dans les serres, vendredi 10 mai (à Bel-Air). Une date attendue et qui connaît un certain succès depuis de nombreuses années. Lors de cette journée portes ouvertes, il y est notamment question de vente de plants, fleurs et autres arbustes auprès des jardiniers amateurs. Cet événement ne met en scène qu’une partie des activités de l’établissement rattaché à l’hôpital Sainte-Marie et où sont employés 76 "travailleurs".

Travailleurs comme vous et moi

Des travailleurs atteints d’un trouble psychiatrique et donc incapables de fonctionner dans une entreprise dite "normale". Des travailleurs comme vous et moi qui ont un jour basculé. "À l’Esat, nous avons des personnes souffrant de dépression chronique, de troubles de bipolarité, d’angoisses... mais aussi des agoraphobes ou des pathologies psychotiques. Des maladies qui peuvent toucher n’importe qui d’entre nous", explique Eric Tarroux, directeur de l’établissement. Des malades comptabilisés dans les 20 % de la population aveyronnaise suivie en psychiatrie (ce qui correspond peu ou prou à la moyenne nationale).
Des mains gantées et blouses bleues de travail, le personnel de Sainte-Marie s’affaire ce matin- là sous un soleil radieux. Tandis qu’un groupe s’active dans les serres à la mise en place des fleurs, sous l’œil bienveillant de Michel - moniteur d’atelier et 40 ans de maison - d’autres préparent des commandes en ferronnerie ou en bois.

Objectif : l’insertion

À quelques pas de là, un autre groupe s’occupe de l’élevage de poussins qui, trois mois après leur naissance, seront abattus dans un atelier sur place et conditionnés pour être livrés aux grandes surfaces du Grand Rodez (et parfois jusqu'à Baraqueville et Espalion).
"On abat des poulets au quotidien et des pintades en saison. Entre ce qu’on reçoit de l’extérieur et notre élevage, on est à 250 volailles abattues au quotidien", souligne Éric Tarroux, pour qui le travail est d’abord un support, un prétexte à but médical.
Ces activités médico-sociales reconnues par l’Agence régionale sanitaire, ont un objectif d’insertion.

Prétexte à la relation sociale

Que ce soit la torréfaction, le pliage de documents, la reliure pour des institutions comme la préfecture ou des entreprises comme Burlat impression ou Graphi12, le travail de ferronnerie essentiellement en direction des particuliers, la taille de la vigne dans le Vallon, du collage pour Valmont… "Tout est prétexte à la relation avec le client. Le livreur de poulets est parfaitement autonome, quand d’autres doivent être accompagnés par des moniteurs pour inspecter un chantier avant la réalisation d’un devis. Cela permet aux travailleurs de discuter avec le client, de sortir", relève Éric Tarroux, avant de regretter que "certains commerçants ne comprennent pas ce qu’on fait ici". Raison de plus donc pour aller visiter les serres le 10 mai et acheter de quoi garnir son jardin, pour justement mieux comprendre ce monde qui ne demande qu’à s’ouvrir.

 

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