François Hollande ouvre la 2e conférence environnementale

  • Le président François Hollande entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre de l'Ecologie Philippe Martin le 18 septembre 2013 à l'Elysée à Paris
    Le président François Hollande entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre de l'Ecologie Philippe Martin le 18 septembre 2013 à l'Elysée à Paris Pool/AFP/Archives - Christophe Ena
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AFP

François Hollande ouvre vendredi matin la 2e conférence environnementale, un rendez-vous très attendu par ses partenaires d'Europe Ecologie-Les-Verts, les ONG environnementales et les autres partisans de la transition écologique, qui espèrent du gouvernement davantage de concret, à commencer par la fiscalité.

L'an dernier, lors de son discours au Conseil économique et social (Cese) où se déroule la conférence, le président de la République avait dit vouloir faire de la France "la nation de l'excellence environnementale" et annoncé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) d'ici fin 2016.

Il avait suscité de grands espoirs du côté de ceux qui souhaitent amorcer dès maintenant une transition vers un modèle économique moins gourmand en énergie, plus soucieux des réserves naturelles limitées et moins polluant.

"La déception a été à la mesure de nos espoirs", a confié cette semaine le porte-parole de France Nature Environnement Benoît Hartmann.

Pascal Durand, le secrétaire national d'EELV, a qualifié jeudi le rendez-vous de "capital" mais, après la polémique du début de semaine au sein des Verts, réfute poser un "ultimatum" au gouvernement. "C'est là qu'après des mois de paroles doivent être posés les actes, définis les objectifs et les calendriers", estime-t-il toutefois.

Même dans le camp socialiste, des impatiences sont apparues: en revenant "devant les Français" lors de la deuxième conférence, "ne les bercez pas de mots ! Donnez leur le vrai visage du changement", a écrit mercredi le député Jean-Paul Chanteguet dans une lettre publique.

Si le gouvernement a des actifs à inscrire dans son bilan "vert" (débat sur la transition énergétique, fermeté sur l'interdiction de la culture des OGM et de la fracturation hydraulique, soutien aux énergies renouvelables, travaux préparatoires à une loi sur la biodiversité), de gros chantiers restent à concrétiser.

A commencer par la réforme fiscale: dans un contexte de contraintes budgétaires fortes et de "ras-le-bol fiscal", le verdissement des impôts (taxer davantage les activités polluantes pour ré-orienter les comportements) est un exercice compliqué.

Taxe carbone version 2013

Après l'annonce le 21 août par le ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Philippe Martin, de la création d'une "contribution climat-énergie" (taxe carbone), des précisions ont filtré dans la presse cette semaine, mais les mesures de compensation restent à préciser.

Selon Le Monde, cette taxe serait de 7 euros la tonne de CO2 émise en 2014 (environ 400 millions d'euros), puis passerait à 14,5 euros en 2015 (2,5 milliards) et à 22 euros en 2016 (4 milliards). Elle s'intégrerait aux taxes déjà existantes sur l'énergie (carburants, fioul, gaz, charbon), ainsi qu'à la TGAP payée par les entreprises sur les activités polluantes et à la taxe sur les véhicules de société.

Tout en louant "la progressivité sur trois ans qui donne de la visibilité", Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, a indiqué à l'AFP "attendre avec impatience les mesures d'accompagnement pour les ménages".

Elles pourraient prendre la forme d'un chèque-énergie ou d'un crédit d'impôt.

Sur la transition énergétique, la présentation de la loi de programmation a été repoussée au printemps 2014, mais François Hollande devrait néanmoins livrer sa vision des travaux menés pendant six mois entre patronat, syndicats, élus et ONG.

Autre grand chantier du quinquennat, la rénovation thermique a fait l'objet jeudi du lancement opérationnel des aides fnancières et des 450 "Points rénovation info service" vers lesquels les citoyens peuvent se tourner pour décider de travaux. L'objectif est très élevé: atteindre 500.000 logements rénovés par an en 2017 contre environ 150.000 actuellement.

Dans son discours, le président pourrait préciser le crédit d'impôt rénovation thermique, annoncé dimanche dernier. Une TVA à 5% sur ce type de travaux est aussi espérée par les professionnels.

Après cette introduction, les travaux de la conférence environnementale s'organiseront autour de cinq thèmes (économie circulaire, politique de l'eau, biodiversité marine, emploi, éducation à l'environnement).

Quatorze ministres et des centaines de participants (ONG, syndicats, patronat, élus) travailleront jusqu'à samedi midi et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault conclura la conférence.

Source : AFP

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