Aveyron : la tension monte aux urgences

  • Les urgentistes ont suivi des formations pour gérer l'agressivité de certains patients.
    Les urgentistes ont suivi des formations pour gérer l'agressivité de certains patients. Archives José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

L’Aveyron n’est pas Marseille et les violences en milieu hospitalier, notamment aux urgences restent rares. Mais l’incivilité des patients, qui va en s’aggravant, pèse sur le personnel hospitalier.

Le quotidien des médecins urgentistes n’a rien d’évident. En plus de traiter les pathologies graves ou plus bénignes, ils ont désormais en plus à gérer les humeurs des patients ou les problèmes plus difficiles qui relèvent de psychiatries. Car même en Aveyron, qui jusque-là avait été relativement épargné, beaucoup de médecins urgentistes se trouvent confrontés à l’agressivité de certains patients « qui ne supportent plus l’attente », lâche le docteur Pierre Cayrel, responsable du service des urgences de l’hôpital Jacques-Puel à Rodez. « Les réactions violentes font désormais partie du quotidien », poursuit-il. Même s’il s’empresse de rajouter : « Les violences physiques sont exceptionnelles ».

441 incidents en 2012

Dans un rapport annuel, commandé par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, l’Observatoire national des violences en milieu de santé assure qu’en 2012 les actes de violence recensés contre les médecins ont légèrement baissé. Mais ils restent largement supérieurs à la moyenne des dix dernières années.
En Midi-Pyrénées, 441 incidents ont été recensés dans les 16 établissements déclarants. L’Ile-de-France arrive largement en tête de ce classement avec 3 458 incidents relevés dans 53 hôpitaux. Ces violences toucheraient principalement les médecins généralistes puis les services psychiatriques des hôpitaux et enfin les urgences. Mais, compréhensif, le responsable des urgences de Rodez explique que l’hôpital est aussi, par nature, un lieu hors du commun où l’angoisse, la tension, l’émotion sont toujours très présentes.

Pourtant, ici et ailleurs, le temps d’attente au service des urgences reste raisonnable. Il est « même plutôt bon », rajoute Pierre Cayrel. Alors face à cette montée de l’incivilité des formations ont été mises en place à destination des praticiens. Les médecins ont ainsi appris à gérer la colère des patients et à calmer leurs angoisses. Pour les cas les plus compliqués : « Nous avons un service de sécurité qui peut intervenir. Nous sommes également en relation avec les services de polices qui peuvent intervenir très rapidement », rajoute-t-il.

Campagne d’affichage

Les urgences sont également amenées à prendre en charge, du moins dans un premier temps, des patients qui relèvent de la médecine psychiatrique. Des cas parfois difficiles que François Jacob, responsable du service des urgences de l’hôpital de Millau, et son équipe de huit médecins ont l’habitude de traiter. « Mais certains patients sont parfois plus difficiles que d’autres. Notamment ceux qui nécessitent une hospitalisation, car bien souvent, ce sont les urgences qui prennent en charge en premier ces patients-là », explique le Dr Jacob.
Son équipe a également suivi une formation pour gérer l’agressivité des patients. Une campagne d’affichage de la Fédération hospitalière de France a été organisée avec pour objectif de désamorcer les situations de violence dues au stress chez les patients. « Mais rien n’y fait », déplore-t-il Et face à la baisse du nombre de médecins généralistes, les services d’urgences se retrouvent « encombrés de bobologies. Nous appelons les patients à tout simplement plus de civisme », conclut M. Jacob.
 

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