Retraites: vers un vote plus large grâce à un geste du gouvernement

  • Manifestation contre la réforme des retraites, à Paris le 26 novembre 2013
    Manifestation contre la réforme des retraites, à Paris le 26 novembre 2013 AFP - Thomas Samson
  • Le ministre du Travail Michel Sapin à l'Assemblée nationale, auprès du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 19 novembre 2013
    Le ministre du Travail Michel Sapin à l'Assemblée nationale, auprès du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le 19 novembre 2013 AFP/Archives - Eric Fefferberg
  • Le député UDI Philippe Vigier lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale le 19 novembre 2013 Le député UDI Philippe Vigier lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale le 19 novembre 2013
    Le député UDI Philippe Vigier lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale le 19 novembre 2013 AFP - Eric Fefferberg
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AFP

La réforme des retraites, sur laquelle vote de nouveau l'Assemblée mardi, devrait recueillir une majorité plus large qu'en première lecture grâce à des mesures de dernière minute destinées à contrer l'opposition de nombreux députés de gauche au report de la revalorisation des pensions.

A l’appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, une manifestation contre cette réforme prévoyant un allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans mais aussi un compte pénibilité devait arriver devant l’Assemblée en début d'après-midi.

Epilogue d'un feuilleton à rebondissements, le scrutin devrait néanmoins déboucher sur une adoption de la réforme plus confortable que mi-octobre -où le texte était passé avec 270 voix pour et 49 abstentions-, grâce au dénouement lundi d'une crise interne à la majorité. Le gouvernement n'a eu de cesse de clamer sa volonté d'allier responsabilité et justice pour garantir l'avenir d'un système de retraite financé par les actifs mais en grand déficit.

Les écologistes, qui avaient envisagé de voter contre, vont finalement s'abstenir comme en première lecture, tandis que les radicaux de gauche, qui s'étaient abstenus voteront pour cette première réforme d'un gouvernement de gauche depuis la retraite à 60 ans. Le Front de Gauche campera sur son refus d'une "régression" et d'"une mèche lente sur un bâton de dynamite" vu le nouvel allongement de la durée de cotisation.

Même si le recours du gouvernement au vote bloqué sur l'ensemble du projet de loi, y compris l'article litigieux, restait peu apprécié notamment du Front de Gauche, les satisfecit étaient globalement de mise à gauche mardi après l'annonce de mesures visant à compenser pour des retraités modestes le report de six mois de la revalorisation annuelle des pensions.

Ayrault a tranché

L'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé sera revalorisée d'une cinquantaine d'euros pour les plus de 60 ans (disposant d'une retraite inférieure à 967 euros) et le minimum vieillesse revalorisé deux fois en 2014. La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine en a fait l'annonce dans la nuit lors du débat sur le projet de budget de la Sécu, où la première de ces mesures a été votée via un amendement.

Ces mesures qui ont été obtenues auprès du Premier ministre Jean-Marc Ayrault lundi soir, ont souligné les radicaux de gauche. "Ce n'était pas réglé hier à 18 heures. C'est Jean-Marc Ayrault qui a tranché", selon un élu PS.

La communiste Jacqueline Fraysse a regretté nuitamment qu'il ait fallu que l'article contesté "soit repoussé deux fois", en première puis en nouvelle lecture à l'Assemblée, pour "prendre en compte cette demande évidente".

Le gouvernement, "en train de paniquer", "cherche à amadouer son propre camp" avec les annonces d'un "coup de pouce" pour les petites retraites, a estimé mardi le porte-parole de l'UDI Philippe Vigier, continuant à réclamer le retrait de la mesure "injuste".

L'UMP a ironisé, par la voix de Denis Jacquat dans les débats nocturnes, sur une ministre selon lui "obligée de jouer l'acrobate pour recoller les morceaux de la majorité".

Tant l'UMP que l'UDI voteront contre ce texte, qui ne revient pas notamment sur l'âge légal de départ à la retraite, maintenu à 62 ans.

Le gouvernement avait décidé jeudi de recourir au vote bloqué sur l'ensemble du texte pour passer outre l'opposition de nombreux députés de gauche au report de six mois de la revalorisation annuelle des pensions. Ce report avait été supprimé une nouvelle fois mercredi soir, par un vote de cinq des six groupes de l'Assemblée (UMP, UDI, EELV, radicaux de gauche et Front de gauche), en supériorité numérique, mais dont les socialistes ont contesté la régularité sur le nombre de voix UDI.

Le projet de loi garantissant l'avenir et la justice du système de retraites va désormais repasser entre les mains des sénateurs, qui devraient à nouveau le rejeter, puis les députés auront le dernier mot, le 18 décembre.

Source : AFP

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