Les antiracistes descendent dans la rue

  • Alain Jakubowicz, président de la Licra, le 24 mars 2013 à Paris
    Alain Jakubowicz, président de la Licra, le 24 mars 2013 à Paris AFP/Archives - Pierre Verdy
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AFP

Des milliers de personnes sont attendues dans la rue samedi pour défiler contre le racisme, lors d'une centaine de manifestations organisées dans toute la France par le monde associatif et syndical, en réaction aux attaques contre la Garde des Sceaux Christiane Taubira.

Quelque 600 personnes, selon la police, ont bravé samedi matin une pluie glaciale dans le centre de Toulouse, appelant "à reprendre en main la République", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Des verrous ont sauté" et "les discours de l'extrême droite sont repris, plus ou moins atténués, dilués, par des artistes, des hommes politiques, parfois sur le registre de l'humour", s'est inquiété le secrétaire général adjoint de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Jean-François Mignard, dans le cortège toulousain.

A Lyon, entre 200 à 300 personnes se sont rassemblées place Bellecour, derrière une banderole proclamant : "pour la dignité, contre le racisme". Les organisateurs ont dénoncé un "climat de violence qui s’est instauré, ces derniers mois, à Lyon et dans le département du Rhône, où de nombreux actes racistes, xénophobes et d’intolérance sont constatés quotidiennement".

Des manifestations étaient prévues samedi dans plus de 80 villes de métropole et d'Outre-Mer.

Le principal cortège devait défiler dans l'après-midi à Paris entre la place de la République et Bastille. Les organisateurs espèrent des "dizaines de milliers de participants".

'Climat nauséabond'

L'initiative de cette marche revient à des collectifs d'ultramarins, CollectifDom et CM98, fortement affectés par les insultes racistes essuyées par la ministre de la Justice, comparée à une guenon à plusieurs reprises.

Ils ont ensuite été ralliés par les quatre grandes associations antiracistes (SOS Racisme, LDH, Ligue contre le racisme et l'antisémitisme et Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), par les six grandes centrales syndicales (CFDT, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, UNSA), par des mouvements de jeunes (Fidl, Unef, UEJF...)

Au final, 101 organisations ont signé l'appel à manifester contre le "climat nauséabond" qui "s'installe dans notre pays". Le Parti socialiste et le Parti de gauche ont également indiqué qu'ils soutenaient l'initiative.

"Malgré nos différences, nos histoires diverses, nous avons su nous rassembler et nous espérons une grande mobilisation citoyenne", a déclaré Pierre Tartakowsji, président de la LDH.

Pour toucher le plus grand nombre, les signataires se sont mis d'accord sur un mot d'ordre très général - la condamnation de toute dérive raciste - qui ne nomme aucun responsable et ne porte aucune revendication concrète. "Il s'agit juste de dire ça suffit", selon Vincent Réberioux de la LDH. "Il y a des moments où on ne peut pas rester chez soi", a renchéri Alain Jakubowicz, président de la Licra.

Mme Taubira, une Guyanaise, a été insultée à la mi-octobre par une candidate du Front national aux municipales (suspendue depuis), puis par une adolescente en marge d'une manifestation hostile au mariage homosexuel, avant que le journal d'extrême droite Minute ne la compare à un singe en Une.

Début novembre, elle avait déploré la tiédeur des réactions face à ces attaques.

Depuis, les initiatives de soutien se sont multipliées avec, notamment, un meeting du PS "contre les extrémismes", une soirée d'artistes au théâtre du Rond-Point prévue lundi soir et une autre marche "des républicains" dimanche 8 décembre à l'appel de jeunes militants de tous les partis politiques.

Source : AFP

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