Plan Rail : les Aveyronnais ne voient pas le bout du tunnel

Lancé en 2010, le doublement des voies entre Toulouse et Saint-Sulpice -un chantier de 802 millions d'euros financé pour moitié par l'Etat et la Région- a permis de "fluidifier" le trafic et de faire gagner quelques minutes aux voyageurs aveyronnais.  Mais le chantier à peine achevé -les trains circuleront normalement à partir du 15 décembre-, la CGT Rodez, syndicat majoritaire chez les cheminots, dénonce "de nombreuses incohérences qui font que ce plan qui était très attendu ne répond au final pas vraiment à nos espérances".

Frais d’exploitations trop élevés

Comme le promettait Charles Marziani, conseiller régional en charge des transports, ces travaux auraient permis "un saut qualitatif à partir de 2014". L'objectif avoué étant de "concurrencer la route" en mettant Toulouse à moins de deux heures de Rodez grâce à des trains "rapides" ne s'arrêtant que dans quelques gares. 

Or dans les faits, la Région et la SNCF ne se sont pas entendues sur le montant des frais d’exploitation engendrés par la circulation de ces nouveaux trains et sur l'enveloppe espérée par les gares en dédommagement de l'éventuel manque à gagner. "Un coût supplémentaire de plusieurs millions d’euros" évalue Charles Marziani. Bien trop cher pour la SNCF qui explique que "dans un contexte où les contraintes financières pèsent de plus en plus sur les collectivités territoriales, les conditions ne sont aujourd’hui pas réunies pour le développement d’une nouvelle offre TER en 2014".

La ligne Rodez-Toulouse fermée pendant 5 mois

Si les travaux effectués peinent à convaincre le voyageur aveyronnais, ceux à venir ne vont certainement pas lui faire plaisir. Sur la ligne Rodez-Toulouse, un nouveau "contre-temps" repousse les travaux de réfection du viaduc du Viaur à 2014. Six mois après la réalisation de la dernière tranche du plan Rail.

En raison d’une réglementation plus stricte concernant le décapage des peintures contenant de l’amiante, RFF (Réseaux Ferrés de France) en charge de ces travaux a dû se résoudre à décaler ce chantier sur 2014, d’avril à septembre. Cinq longs mois au cours desquels l’autocar remplacera le train.  

Un dernier "contre-temps" qui faire dire à Charles Marziani "qu'il est préférable d’attendre la fin des travaux avant de se pencher à nouveau sur la question du Rodez-Toulouse en deux heures de temps".