Kem One: le fonds OpenGate retire son offre de reprise

  • Des salariés de Kem One manifestent le 18 décembre 2013 devant le tribunal de commerce de Lyon
    Des salariés de Kem One manifestent le 18 décembre 2013 devant le tribunal de commerce de Lyon AFP - Jeff Pachoud
  • Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg en visite dans l'usine chimique de Kem One à Balan, le 19 décembre 2013
    Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg en visite dans l'usine chimique de Kem One à Balan, le 19 décembre 2013 AFP - Jeff Pachoud
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AFP

Faute de pouvoir fusionner leurs offres, comme ils l'avaient annoncé mercredi à la surprise générale, les candidats à la reprise du groupe chimique Kem One ont finalement décidé jeudi que le fonds américain OpenGate retirait la sienne, l'industriel français Alain de Krassny restant seul en lice.

"Cela ne change rien parce que les deux repreneurs se sont mis d'accord", a affirmé le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, en visite dans une usine Kem One à Balan (Ain) et "confiant" dans l'issue de la procédure judiciaire en cours depuis neuf mois.

Vendredi, une ultime audience est prévue au tribunal de commerce de Lyon, qui doit décider, le temps de délibérer, de l'avenir de 1.300 salariés de la branche amont de Kem One (chlorochimie et production de PVC) en désignant un repreneur ou en prononçant la liquidation.

Un scénario-catastrophe auquel personne ne veut croire, car 10.000 emplois seraient impactés dans la filière pétrochimique selon le gouvernement, jusqu'à 25.000 selon les syndicats.

Ce changement de stratégie des repreneurs coïncide avec la position du parquet de Lyon, qui avait prévenu mercredi, à l'annonce de la fusion de leurs offres devant le tribunal de commerce, que cette solution n'était "pas possible".

"C'est une question technique. Les repreneurs ne peuvent pas fusionner leurs offres et OpenGate doit retirer la sienne pour la réintégrer ensuite après la décision du tribunal de commerce", a expliqué jeudi une source proche du dossier, comparant la situation à "un jeune couple qui fusionne sa déclaration d'impôts après s'être marié".

"Il n'était pas possible de présenter au tribunal une nouvelle offre car les délais n'étaient pas suffisants, en termes de consultation notamment", a confirmé à l'AFP Me Lionel Spizzichino, l'avocat d'Opengate.

Opengate, qui négocie parallèlement le rachat d'usines de transformation de PVC au groupe belge Solvay, participera à une fusion ultérieurement, si le tribunal de commerce de Lyon désigne M. de Krassny comme repreneur.

"Un projet commun avec deux actionnaires"

"La volonté de s'associer n'est pas remise en cause, c'est un problème uniquement technique, une réponse juridique pour que l'offre soit recevable par le tribunal", a tenu à rassurer également une porte-parole de la direction de Kem One.

"L'offre restante va être améliorée avec l'entrée au capital de celui qui s'est retiré, on garde le principe d'une fusion dans l'intérêt stratégique et industriel de Kem One", a-t-elle ajouté.

Il se fera toutefois en plusieurs étapes. La première devrait être concrétisée vendredi, si le tribunal de commerce en décide ainsi, avec la cession à M. de Krassny de la partie amont des activités de Kem One, directement concernée par la procédure de redressement judiciaire.

La deuxième sera l'acquisition des activités aval (fabrication de tubes et profilés en PVC) que l'actuel propriétaire de Kem One, le financier américain Gary Klesch, s'est engagé à céder, pour un euro, au repreneur désigné par le tribunal.

"Celle-ci ne pourra intervenir immédiatement, les nouveaux actionnaires souhaitant auparavant examiner la situation", a précisé l'avocat d'OpenGate, assurant que "les deux actionnaires resteront actionnaires des deux parties".

Le maintien d'une activité intégrée, de l'amont à l'aval qui est plus rentable, est essentielle aux yeux des syndicats.

Après neuf mois d'incertitude, ce dernier revirement déconcertait ces derniers, qui s'étaient prononcés mercredi matin sur les deux offres d'OpenGate et de Krassny.

"Le premier sentiment, c'est qu'on a été pris en otage. Avant, on avait le choix entre deux, maintenant on a le choix entre la nouvelle offre ou la liquidation, donc c'est très limité", a déploré jeudi Jérôme Guillemin (CGT), secrétaire du comité d'entreprise de l'usine de Saint-Fons (Rhône).

"Nous sommes en train de sauver Kem One. Au départ, personne n'y croyait", a assuré de son côté M. Montebourg, en visite jeudi chez FagorBrandt dans le Loiret avant Kem One dans l'Ain. "Ces deux cas sont la démonstration que l'Etat peut agir sur l'économie. La résistance économique est en marche", a dit le ministre.

Source : AFP

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