Plan nitrate : "un acharnement bureaucratique" pour la FDSEA

  • Sur son exploitation, à Rullac, Jean-Luc. Albinet (au centre) a pu entre autres exposer toute la problématique liée à l’interdiction de la fertilisation des terrains en pente.
    Sur son exploitation, à Rullac, Jean-Luc. Albinet (au centre) a pu entre autres exposer toute la problématique liée à l’interdiction de la fertilisation des terrains en pente. PR
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Philippe Routhe

Agriculture. Une manifestation aura lieu vendredi matin à Toulouse, contre la directive régionale sur les nitrates qui vise à réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole. 

Ce matin à Toulouse, des agriculteurs venus de toute la région Midi-Pyrénées vont polluer le trafic de la ville rose. Avec parmi eux quelques Aveyronnais. La raison de leur colère : le renforcement du programme régional nitrate qui vise à réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole. Un renforcement  réclamé par les instances européennes et qui doit être signé par le préfet de Région.

Piéger les nitrates

Ce plan vise les communes classées en zones vulnérables, dont dix Aveyronnaises qui se situent dans le Ségala et l’ouest (1). "Tout est fait en dépit du bons sens" s’agace Dominique Fayel, le président de la FDSEA, pour qui cette directive constitue avant tout un "acharnement bureaucratique." 

Parmi les mesures préconisées, on note entre autres un allongement des périodes d’interdiction d’épandages, une interdiction de labourer les sols à l’automne, une obligation d’implanter des cultures intermédiaires destinées à piéger les nitrates et une interdiction de fertiliser les terres en pente à plus de 15% ou 20%. Aucune de ces mesures ne trouvent grâce aux yeux des agriculteurs. Selon eux, elles mettent en péril l’avenir des exploitations.

"On sait ce que l’on fait !"

"Sur la fertilisation des terres en pente, cela concerne en moyenne 80% des terres de chacune des exploitations classées en zone vulnérable. Or, cette terre, si elle n’a pas d’apport, deviendra improductive et incultivable. Une perte considérable pour l’autonomie des exploitations" avertit Dominique Fayel. "Cela concerne 20 000 hectares en Midi-Pyrénées." Le syndicaliste souhaite aussi tordre le cou aux arguments liés à la qualité des eaux. "On sait ce que l’on fait ! Le département est passé de 50 communes en zone vulnérable à 10, avec de gros investissements pour les mises aux normes des exploitations. Et l’on épand dans ces zones à des taux très inférieurs aux taux autorisés" insiste Dominique Fayel. A Toulouse, les éleveurs espèrent faire bouger les lignes, la concertation pour l’élaboration de ce programme régional n’étant pas achevée.

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