Le Loft 89 réveille les nuits ruthénoises... et ses riverains

Dans une ville, il est souvent difficile de concilier vie nocturne et tranquillité des habitants. L’ouverture tardive des établissements de nuit va souvent de pair avec les plaintes pour nuisances ou tapage.

Et si Rodez n’est pas vraiment renommée pour le foisonnement de sa vie nocturne, certains établissements cristallisent cependant les critiques. Après ceux du quartier Saint-Cyrice, clairement désignés dans des plaintes de riverains voilà quelques mois, de nouvelles critiques se font jour dans le centre-ville. Les plus virulentes étant associées au Loft 89.

"Franchement dérangeant"

Ouvert il y a tout juste cinq mois sous le multiplexe du foirail, le nouvel endroit à la mode des nuits ruthénoises ne fait visiblement pas l’unanimité dans le quartier. "Lorsque l’on habite juste à-côté, que l’on veut regarder un film ou tout simplement dormir, c’est franchement dérangeant", réagit un riverain. De quoi agacer Tristan Barès, directeur du Loft 89. "Je conçois que lorsque nous étions au Faubourg, au milieu des habitations, on dérangeait du monde, mais aujourd’hui, à cet endroit, il ne faut pas exagérer", explique le jeune chef d’entreprise en précisant n’avoir eu vent d’aucune plainte officielle pour l’instant. 

"Dépoussiérer Rodez"

"Cet espace dédié aux loisirs a été voulu ici car c’est ici qu’il gêne le moins de monde, analyse-t-il. La municipalité a dépoussiéré Rodez. C’est bien. Mais visiblement, cela ne plaît pas à tout le monde. Et plus particulièrement à quelques-uns de nos rares voisins. Mais d’après ce que l’on m’a raconté, ils râlaient déjà bien avant que le Loft n’ouvre ses portes. Comme, lors de la venue de la fête foraine, ou plus récemment lors d’événements à la salle des fêtes", explique-t-il en désignant ouvertement les militaires voisins. "Pourtant on fait très attention. L’endroit est bien isolé. Il y a même une salle pour fumer, donc les gens ne sortent pas, sauf pour partir."

Loi anti-tabac, un facteur de bruit

Si le phénomène n'est pas nouveau, il s’est encore accru ces dernières années avec le durcissement de la loi anti-tabac. "Les gens sortent à plusieurs pour fumer, parfois avec leur verre. Les discussions s’engagent. On parle fort, on rigole, c’est la fête", concède une jeune noctambule. "Si on veut attirer des jeunes à Rodez, il faut des endroits pour qu’ils puissent sortir. Dès qu’il y a un peu de monde, c’est plus bruyant, c’est normal. Mais, il n’y a là, bien sûr, aucune volonté de nuire", ajoute-t-elle aussitôt.

L’homme, qui emploie une douzaine de personnes, concède néanmoins que "le seul jour" où il peut y avoir un peu de bruit à l’extérieur c’est le jeudi lors des soirées étudiantes. "Les jeunes arrivent en nombre. Tous ne peuvent pas rentrer, ils insistent un peu, puis finissent par repartir. Un jour dans la semaine, ce n’est pas la mort. Il faut bien que les gens s’amusent."