Afghanistan: Abdullah en tête de la présidentielle, selon des résultats partiels

  • Le candidat à la présidentielle afghane Ashraf Ghani dépose son bulletin dans l'urne, le 5 avril 2014 à Kaboul
    Le candidat à la présidentielle afghane Ashraf Ghani dépose son bulletin dans l'urne, le 5 avril 2014 à Kaboul AFP/Archives
  • Abdullah Abdullah le 5 avril 2014 à Kaboul après avoir voté
    Abdullah Abdullah le 5 avril 2014 à Kaboul après avoir voté AFP/Archives - Hashmatullah
  • Ahmad Yousuf Nuristani (c), à la tête de la commision électorale indépendante afghane, à Kaboul le 13 avril 2014
    Ahmad Yousuf Nuristani (c), à la tête de la commision électorale indépendante afghane, à Kaboul le 13 avril 2014 AFP - Wakil Kohsar
Publié le
AFP

L'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah arrivait en tête devant Ashraf Ghani à l'élection présidentielle qui s'est tenue en Afghanistan la semaine dernière, selon des résultats partiels annoncés dimanche par la Commission électorale indépendante (IEC).

"Aujourd'hui nous annonçons les résultats partiels de 26 provinces avec 10% des votes comptabilisés, qui incluent (des provinces) du nord, du sud, de l'est et de l'ouest de Kaboul", a déclaré Yousuf Nuristani, chef de l'IEC, qui a mis en garde contre l'annonce prématurée d'une victoire.

"Sur 500.000 bulletins de votes de 26 provinces, le Dr Abdullah arrive en tête avec 41,9% des voix. Ashraf Ghani a 37,6% et arrive en deuxième position et Zalmai Rassoul, avec 9,8%, arrive à la troisième place".

Plus de sept millions d'Afghans ont voté le 5 avril sans incident majeur, malgré les menaces d'attaques des talibans, pour désigner le successeur du président Hamid Karzaï à quelques mois du retrait des soldats de l'Otan.

Les favoris du scrutin, qui marquera la première passation de pouvoir d'un président afghan démocratiquement élu à un autre, étaient trois anciens ministres de M. Karzai : Zalmai Rassoul, considéré comme le candidat du président sortant, Ashraf Ghani, un économiste réputé, et Abdullah Abdullah, opposant arrivé en deuxième position à la présidentielle de 2009.

M. Ghani, lors d'une conférence de presse, a salué l'annonce accordant une avance à son rival tout en se déclarant confiant quant à sa victoire finale. "Nous sommes dans un jeu de 100 minutes, et nous n'avons terminé que les 10 premières minutes", a-t-il dit.

Cette élection est considérée comme un test majeur pour la stabilité du pays alors que le retrait des forces occidentales fait craindre qu'il ne retombe dans le chaos. La crédibilité du scrutin est en outre menacée par les fraudes, qui compromettraient la légitimité du vainqueur. Cependant, les fraudes et l'abstention semblent avoir été moins massives que celles qui ont terni la réelection de M. Karzaï en 2009.

Huit candidats au total étaient en lice pour succéder à M. Karzaï, seul homme à avoir dirigé ce pays pauvre de quelque 28 millions d'habitants depuis la chute des talibans en 2001 et à qui la Constitution interdisait de briguer un troisième mandat.

Un éventuel deuxième tour sera organisé pour départager les deux candidats arrivés en tête si aucun concurrent n'obtient plus de 50 % des voix au premier tour.

M. Nuristani a souligné que ces premiers résultats partiels pouvaient encore changer. "Aujourd'hui, un candidat est en tête, mais lorsque nous annoncerons d'autres résultats, un autre candidat peut se retrouver en tête", a-t-il relevé.

Les huit provinces dont les résultats n'ont pas été annoncés sont celles de Badakhchan et Baghlan (nord), du Nouristan et de Paktika (est), de Ghazni et Wardak (sud), Daykundi (centre) et celle de Ghor (ouest).

La mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (UNAMA) a salué l'annonce de ces premiers résultats. Toutefois, a averti Jan Kubis, représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, ils ne procurent qu'un "premier aperçu qui sera régulièrement actualisé par l'IEC". Aussi, M. Kubis a-t-il appelé "les candidats à la présidence et leurs partisans à faire preuve de patience" jusqu'à la fin du décompte des bulletins de vote.

La Commission des plaintes électorales a indiqué dimanche qu'il y avait eu "moins de fraudes" au cours de ce premier tour que lors de la réelection de M. Karzaï en 2009.

"Nous avons reçu 1.892 plaintes accompagnées de preuves, dont 1.382 par téléphone", a déclaré le porte-parole Nader Mohseni, soulignant que 870 des plaintes concernaient des cas graves.

"Nous examinerons toutes les plaintes. D'après les constatations et les chiffres fournis par les observateurs, il y a eu moins de fraudes au cours de cette élection que lors de la précédente", a-t-il relevé.

M. Ghani a exhorté les autorités électorales à ne pas inclure les bulletins de vote suspects dans les prochaines annonces de résultats.

M. Abdullah, ophtalmologue de formation, a été un combattant de la résistance pendant l'occupation soviétique dans les années 1980 et un ami proche d'Akhmad Shah Massoud, légendaire chef de guerre tadjik qui a combattu les talibans lorsqu'ils étaient au pouvoir (1996-2001) et qui fut assassiné deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

M. Ghani, ancien économiste à la Bnaque mondiale, est surtout le favori de la majorité pachtoune, alors que M. Abdullah est plutôt associé aux Tadjiks qui peuplent le nord du pays.

Les trois principaux candidats ont promis de protéger les droits des femmes, de faire la paix avec les talibans et de signer un pacte de sécurité avec les Etats-Unis qui permettrait à quelque 10.000 hommes de rester en Afghanistan au cours des dix prochaines années.

Source : AFP

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