Famille: passes d'armes à l'Assemblée sur la double résidence des enfants

  • Le président du groupe UMP à l'Assemblé Nationale dans l'hémicycle, le 8 avril 2014
    Le président du groupe UMP à l'Assemblé Nationale dans l'hémicycle, le 8 avril 2014 AFP/Archives - Patrick Kovarik
  • Francois de Rugy le 8 avril  2014 à l'Assemblée nationale à Paris
    Francois de Rugy le 8 avril 2014 à l'Assemblée nationale à Paris AFP/Archives - Patrick Kovarik
Publié le
AFP

Les députés ont entamé mardi soir les passes d'armes sur une double domiciliation de l'enfant d'un couple séparé, l'une des dispositions les plus controversées de la proposition de loi sur l'autorité parentale.

La discussion des amendements ne commencera que mercredi après-midi.

L'article 7 de la proposition de loi socialiste et écologiste sur l'autorité parentale et l'intérêt de l'enfant pose le principe d'une résidence de l'enfant au domicile de chacun des parents après une séparation et dans le cas d'un exercice conjoint de l'autorité parentale, sans préjuger du temps passé chez l'un et l'autre (50/50 ou 70/30 etc.).

Les modalités de fréquence et de durée sont déterminées d’un commun accord entre les parents ou, à défaut, par le juge.

Une quinzaine de députés UMP, y compris le président du groupe Christian Jacob, se sont relayé pour accuser la majorité et le gouvernement de vouloir instaurer le principe de la garde alternée de l'enfant et d'ouvrir "une boîte de Pandore" et de préparer "un cauchemar pour les familles".

"Un faux procès", a clamé la rapporteure du texte, la socialiste Marie-Anne Chapdelaine, soulignant que ce n'était "pas écrit". "L'intérêt de l'enfant doit primer" de sorte qu'il est possible que "pour un tout petit la meilleure solution soit 90% du temps chez un parent et 10% chez l'autre ou que pour un plus grand ce soit 50/50", a-t-elle insisté.

L'objectif est d'instaurer "une égalité de considération" pour qu'il n'y ait pas "un parent gagnant et un perdant", a souligné Erwann Binet, porte-parole des députés PS sur ce texte. "De dire que celui qui accueille un enfant deux jours par semaine et un week-end par mois n'est pas moins parent que celui qui l'acueille plus longtemps", selon Dominique Nachury.

Vantant "une avancée importante" pour faire "progresser l'égalité réelle des droits", le coprésident des députés écologistes François de Rugy a aussi évoqué une "responsabilisation des parents".

Et "cela dispense le juge d'un choix binaire autour duquel les conflits se cristallisent", a renchéri l'UDI Yannick Favennec, avant de souligner son hostilité à un principe de résidence alternée paritaire.

Autant d'arguments balayés par les élus de l'UMP présents, notamment des membres de l'Entente parlementaire pour la famille, qui ont insisté sur les effets "délétères" de la garde alternée à 50/50 pour des enfants "échangés comme une balle de ping-pong" et perturbés par un "nomadisme" entre deux domiciles et deux familles.

Plusieurs d'entre eux, tels Philippe Gosselin, ont évoqué la pétition de plus de 5.500 psychiatres, psychologues ou professionnels de l'enfance soulignant le risque "pour le développement affectif" des jeunes enfants en cas de partage égal des temps entre parents.

"Vous répondez à des lobbies minoritaires", notamment de pères se sentant lésés, et vous développez un "droit dangereux à l'enfant", ont encore affirmé ces parlementaires.

L'absence d'intervention de la secrétaire d'Etat à la Famille Laurence Rossignol dans la discussion générale de l'article a été qualifiée de "repli autistique" par l'UMP Nicolas Dhuicq.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?