Violentes manifestations à Istanbul, un homme tué d'une balle dans la tête

  • Des manifestants turcs s'abritent, derrière une bannière, des canons à eau que la police anti-émeute utilise pour les disperser , le 22 mai 2014, à Istanbul
    Des manifestants turcs s'abritent, derrière une bannière, des canons à eau que la police anti-émeute utilise pour les disperser , le 22 mai 2014, à Istanbul AFP - Bulent Kilic
  • Des manifestants turcs fuient les gaz lacrymogènes, les tirs de balles en caoutchouc et les canons à eau de la police anti-émeute, le 22 mai 2014, à Istanbul
    Des manifestants turcs fuient les gaz lacrymogènes, les tirs de balles en caoutchouc et les canons à eau de la police anti-émeute, le 22 mai 2014, à Istanbul AFP - Bulent Kilic
  • Une Turque fuit, dans les fumées des gaz lacrymogènes, les tirs de balles en caoutchouc et les canons à eau de la police anti-émeute pour disperser les manifestants, le 22 mai 2014, à Istanbul
    Une Turque fuit, dans les fumées des gaz lacrymogènes, les tirs de balles en caoutchouc et les canons à eau de la police anti-émeute pour disperser les manifestants, le 22 mai 2014, à Istanbul AFP - Bulent Kilic
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AFP

De violents heurts ont opposé des manifestants à la police jeudi à Istanbul, où un homme atteint d'une balle dans la tête est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures, tandis que les affrontements se poursuivaient.

"Nous n'avons pas pu sauver Ugur Kurt", a déclaré le gouverneur d'Istanbul, Huseyin Avni Mutlu, sur son compte Twitter.

Le vice-Premier ministre Bulent Arinc avait indiqué plus tôt que le jeune homme de 30 ans assistait à une cérémonie funéraire lorsque la police a fait usage de gaz lacrymogène, d'un canon à eau et tiré en l'air à balles réelles afin de disperser la foule de manifestants.

Une semaine après la catastrophe minière de Soma (ouest de la Turquie), dans laquelle 301 mineurs sont morts, plusieurs centaines de personnes manifestaient dans la soirée à Istanbul contre le gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir depuis 2002), accusé d'avoir négligé la sécurité des mineurs et d'avoir manqué d'empathie pour les victimes du drame.

Les manifestants, qui ont réussi à converger dans le quartier de Kadiköy malgré une forte présence policière, ont demandé des "comptes à l'AKP" et la "démission du gouvernement" du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusé d'être des "assassins", a constaté un photographe de l'AFP.

Plus tôt dans la journée, en marge d'un rassemblement, un homme de 30 ans qui se trouvait dans un Cemevi, temple religieux des alévis, dans le quartier d'Okmeydani, a reçu une balle en pleine tête. Il a été transporté à l'hôpital dans un état critique, où il est décédé dans la soirée.

Les manifestants dans ce quartier se sont violemment opposés aux forces de l'ordre, qui ont riposté avec des cocktails Molotov, des gaz lacrymogène, des balles en caoutchouc et des canons à eau.

"Des armes à feu ont été utilisées", a déclaré à la presse le gouverneur d'Istanbul, sans plus de précisions.

Le vice-Premier ministre Bulent Arinc a déclaré que la balle qui a frappé l'homme hospitalisé et les armes utilisées par la police seraient examinées par des enquêteurs désignés pour élucider ces faits.

"Vous êtes des assassins", ont scandé des centaines de manifestants massés à proximité de l'hôpital.

L'agence de presse privée Dogan a diffusé une photo d'un homme gisant sur le sol avec une mare de sang autour de la tête dans le quartier d'Okmeydani.

La police a utilisé des gaz lacrymogène et un canon à eau et a également tiré en l'air, d'après l'agence Dogan. Selon un témoin anonyme, la police aurait aussi tiré à balles réelles sur la foule, mais ce témoignage n'était pas confirmé d'une autre source.

La police est intervenue à deux reprises pour empêcher les manifestants de se diriger vers l'hôpital où l'homme avait été emmené, a témoigné un photographe de l'AFP.

Quelque 400 protestataires se sont toutefois regroupés devant l'établissement, scandant: "l'Etat meurtrier a pris une autre vie !"

Alors que M. Erdogan doit annoncer dans les prochains jours sa candidature à l'élection présidentielle, les autorités tentent de contenir tout mouvement contestataire.

La police, en grand nombre dans les rues d'Istanbul, dresse un peu partout des barrages pour empêcher tout rassemblement et procède à de nombreuses interpellations.

A quelques jours du premier anniversaire du mouvement de la place Gezi, la colère de la population a été ravivée par l'accident de Soma, la pire catastrophe industrielle du pays.

Le propriétaire de la maison mère Soma Holding, Alp Gürkan, est mis en cause pour avoir privilégié le rendement de l'entreprise au détriment des conditions de sécurité des mineurs.

Huit personnes ont été inculpées et écrouées, dont le PDG de la mine de Soma.

Source : AFP

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