Rodez : une année "à oublier au plus vite" pour la fête foraine

Après trois semaines de présence au Val de Bourran, la fête foraine va tirer sa révérence dimanche 22 juin, au soir. Sans attendre la fin des festivités, certains forains ont déjà plié bagages. Toutefois, à la lecture d’un premier bilan dressé à chaud, il paraît difficile de leur en vouloir tant ces trois semaines de présence ont été catastrophiques en terme de fréquentation et donc par extension en termes purement comptables.

"Au Val de Bourran, on ne nous voit pas. Sur la durée de la fête, on a constaté une baisse de 80% de la fréquentation par rapport à l’époque où l’on était installé en centre-ville", constate Stéphane Dubief avec beaucoup de lucidité. L’homme qui parle au nom de nombreux forains, estime que l’édition 2014 de la fête "est à oublier au plus vite". "En termes d’accompagnement et de promotion, la mairie n’a pas vraiment été à la hauteur, analyse-t-il calmement. Mais le principal aujourd’hui, c’est qu’elle l’a reconnue. Désormais, on peut aller de l’avant."

Une fête plus attractive en 2015 ?

Également conscients de leurs lacunes (tarifs parfois trop élevés, manque d’attractions à sensations pour les adolescents, etc.), les forains ont par conséquent pris la décision de se remobiliser pour "tenter de sauver le rendez-vous ruthénois". "Cette fête, c’est notre gagne-pain. On a énormément de charges, on doit aussi payer les emplacements. On ne donc peut pas se permettre de venir pour rien. Or, cela fait déjà deux ans que c’est pratiquement le cas", précise Stéphane Dubief. Consciente de cela, la municipalité a décidé de ne pas faire payer l’emplacement aux forains 3 jours par semaine.

"C’est un bon geste, estime le forain. Pour monter notre bonne volonté, l’argent ainsi économisé a été mis dans une cagnotte. Il servira l’an prochain à organiser des manifestations en marge de la fête". Histoire de la redynamiser davantage, représentants de forains et élus ont organisé plusieurs tours de table récemment.

Les deux parties également conscientes qu’un retour en centre-ville n’est plus du tout envisageable en l’état actuel des choses, ont avancé plusieurs idées propres à booster l’attractivité de la fête et lui donner plus de visibilité à Bourran. Ces idées (défilés de peluches géantes, grands jeux, feu d’artifice, campagne de promotion…) seront débattues ces prochains mois en conseil municipal. "Reste à espérer que le conseil les adoptera toutes. Il en va de la survie de la fête. Car, si la tendance ne s’inverse pas en 2015, beaucoup de forains seront contraints d’aller tenter leur chance ailleurs", prévient Stéphane Dubief.