Villefranchois : Le Moulinet, un moulin à trois romances

  • Des grains à la farine avec une manivelle à tête de cheval.
    Des grains à la farine avec une manivelle à tête de cheval. Paulo Dos Santos
  • La meule pour concasser les noix et le pressoir pour l’huile.
    La meule pour concasser les noix et le pressoir pour l’huile. Paulo Dos Santos
  • À 54 ans, Jean-Pierre Rigal va s’investir de plus en plus dans le moulin.
    À 54 ans, Jean-Pierre Rigal va s’investir de plus en plus dans le moulin. Paulo Dos Santos
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Paulo Dos Santos

Visite. Au fil de la Serène, entre La Fouillade et Saint-André-de-Najac, au fond d’une route sens issue, Jean-Pierre Rigal vous fait découvrir un trésor qui n’a rien perdu de son authenticité.

La Serène est surtout connue pour être une joueuse de basket évoluant depuis les années 1970 dans le gymnase de Lunac. Pourtant, depuis sa source du côté de Morlhon jusqu’à son point d’arrivée, dans l’Aveyron tout au fond de Najac, le ruisseau, long de 32 kilomètres, cache bien des trésors.

Une longue, très longue histoire

Il en est un quelque peu caché, mais pas trop néanmoins, entre La Fouillade et Saint-André-de-Najac, où loin du bruit que peut faire un ballon sur le parquet, seule l’eau lâchée d’une vanne manuellement vient troubler sa quiétude. Là, au lieu-dit Le Moulinet, un moulin à trois romances permet de réaliser un grand saut dans le passé où le présent est également bien réel. Jean-Pierre Rigal en est le trait d’union.

Avec sa famille, il vit au- dessus de l’eau tout en faisant perdurer la tradition. Celle qui a débuté en 1880 lorsque son arrière-grand- père a acheté le moulin. Celui-ci était déjà utilisé vers 1600 et un historien du cru aurait même trouvé quelques traces de son labeur en 1259 très précisément. Bref, comme ont pu le réaliser ses aïeux, Jean-Pierre Rigal donne vie à son moulin avec ses trois romances-une façon plus poétique pour parler de roudet. Il l’utilise pour son usage personnel mais il ouvre ses portes également à la visite tout au long de l’année pour des groupes scolaires par exemple, et plus particulièrement l’été.

"il tourne ainsi depuis 1880 et j’espère le plus longtemps possible..."

"C’est un moulin qui a toujours fonctionné, explique- t-il. C’est ce qui l’a sauvé d’ailleurs car dans les années 1980, on parlait plus de démolition que de patrimoine." En bon guide, le propriétaire des lieux ne laisse rien au hasard, expliquant, par les gestes et les paroles, les subtilités des trois romances, grâce à la force de l’eau: la scierie à bois (des troncs d’arbres aux planches), la fabrication d’huile (principalement de noix, le colza et le lin y ont également trouvé leur place) et la farine de blé. Tout cela en excellent état de marche et quasiment d’origine.

"Je vais me consacrer de plus en plus au moulin, lâche celui qui vient de fêter ses 54 ans. Quelques pièces sont à changer, mais dans l’ensemble, il tourne ainsi depuis 1880 et j’espère le plus longtemps possible..." Avec, plus tard, peut-être la cinquième génération des Rigal aux leviers ? "Mes deux enfants s’y intéressent mais ils ont encore le temps..."

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