Didier Estival livre sa vision artistique de la passion

  • L’artiste plasticien Didier Estival dans son vaste atelier ruthénois, où il passe de longs moments.
    L’artiste plasticien Didier Estival dans son vaste atelier ruthénois, où il passe de longs moments. Joël Born
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Joël Born

Exposition. L’Auzitain présente ses œuvres sur le thème de la passion, dans les locaux de la librairie Gil à Rodez. Rencontre avec cet artiste qui revendique sa totale liberté de création. Quitte à parfois déranger.

Il suffit de cliquer sur le site internet de Didier Estival pour se faire une première idée de la démarche de cet artiste plasticien, qui revendique, avant tout, une totale liberté de création. Une peinture libre, sans concession, qui s’affranchit des modes, des tendances et du politiquement correct. Et tant pis si cela peut déranger certaines consciences.

"Je peins, dessine, construis, ce qui me vient, tout simplement et en toute intégrité, sans obéir au diktat d’un art qui serait officiellement reconnu comme le “bon” art, séduisant, ludique, joli et suffisamment esthétique pour être décoratif et marchandable", clame l’artiste, diplômé d’art-thérapie. Autodidacte, Didier Estival a toujours dessiné. Enfant, il crayonnait déjà sur ses cahiers pour s’évader de la salle de classe. La peinture est venue plus tardivement. Académique à ses débuts, à travers quelques paysages et portraits, l’Auzitain a rapidement apporté sa vision personnelle et laissé libre cours à ses émotions, ses sensations.

Artiste polymorphe

"Petit à petit, des choses se sont imposées", explique l’artiste qui avoue être marqué par l’univers concentrationnaire et, plus généralement, la notion d’enfermement. Didier Estival, peintre de la souffrance humaine ? "Je suis quelqu’un de pas très tranquille, certainement tourmenté. La peinture, le dessin ça me nourrit, consent celui qui s’essaye, depuis quelque temps, à la photographie, avec un bonheur évident. Il y a des choses qui me touchent et je les traduis comme ça, sans me poser de questions, sans chercher à expliquer." Et peut importe, si certains ne voient dans ses œuvres que le côté sombre de l’existence. Peut importe aussi si certaines de ses créations choquent, interpellent. Interpeller, n’est-ce pas là d’ailleurs l’une des raisons premières de l’art ?

"Je ne vais pas faire du joli, pour faire du joli", remarque Didier Estival, qui se dit polymorphe. "Je ne veux pas m’enfermer dans quelque chose et, pour moi, tout se tient. C’est toujours la même histoire." Depuis une vingtaine d’années, il a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives. Depuis quelques jours et jusqu’au 27 septembre, Didier Estival occupe la librairie Gil, au 24 du boulevard Denys-Puech, à Rodez, où l’artiste aborde le thème de la passion. Cette passion qui peut vous dévorer de l’intérieur et tout ce qui va avec : la perversion, la destruction, l’illusion, la manipulation, la dépersonnalisation...

Outre plusieurs dessins (l’un de ces dessins jugé trop sulfureux pour quelques regards peut être montré à la discrétion...) et peintures, l’artiste présente son premier bronze ainsi qu’une installation, en parfaite adéquation avec les lieux, puisqu’il s’agit d’une bibliothèque dégoulinante de livres revisités par l’artiste. Didier Estival le reconnaît volontiers. "Je ne peux pas concevoir un simple accrochage. Il me faut habiter un peu l’espace." On ne se refait pas...

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