Denis Masseglia : « Le sport est la clé d’un enjeu de société »

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    Denis Masseglia : « Le sport est la clé d’un enjeu de société » Maxime Raynaud / Centre Presse Aveyron
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Maxime Raynaud

Entretien. Invité par le Cdos à rencontrer des chefs d’entreprise aveyronnais, il y a peu à Sébazac, le président du CNOSF a livré sa vision du sport français et ses ambitions pour « Sentez-vous sport ».

Vous êtes en Aveyron pour évoquer le sport en entreprise. Pourquoi avoir choisi avec le CNOSF de mettre cette année le curseur sur cet aspect ?

Au-delà du sport en entreprise, c’est aussi pour promouvoir le concept général de «Sentez-vous sport» que je suis venu. La philosophie de cette manifestation est d’inciter à la pratique sportive. C’est un concept général. Quant au sport en entreprise, c’est un enjeu de performance sociale pour celles-ci. Et l’investissement est rentable pour elles. Car développer la pratique sportive permet une baisse de l’absentéisme et des troubles musculo-squelettiques sans oublier bien d’autres gains sociaux ou psychologiques.

Vous semblez nourrir de grandes ambitions pour ce concept ?

On mise sur le nombre. Le club a démarré il y a six mois. Mais je suis convaincu que le sport est la clé d’un enjeu de société. Et le mouvement sportif doit s’en emparer.

Vous évoquez le sport comme enjeu de société et donc pour tous. Est-ce là la preuve de ce virage pris par le CNOSF, de la performance au sport global ?

Non, la performance, c’est la locomotive. Et plus elle raccroche de wagons derrière elle, mieux c’est.

Vous évoquez régulièrement la transversalité du sport. Qu’entendez-vous par cela ?

On ne doit pas dire à un jeune : « Viens faire du sport parce que ça va t’apporter telle chose et telle chose ». Non, il doit y venir pour le plaisir. Mais il y a tout ce que cela va lui apporter. À commencer par l’épanouissement.

Quel bref état des lieux faites-vous du sport français ?

La France est un pays de sportifs. C’est indéniable. Mais ce n’est pas une nation sportive, qui met le sport au centre de la société. Dans les quartiers sensibles, 1 jeune sur 3 ne fait pas de sport. Et on dit que la jeunesse est en perte de repères. Mais c’est bien là que nous devons avoir une politique incitative. Je rêve d’une société où faire du sport soit promu par tous les décideurs. Et que l’on dise : «Faites du sport, c’est bon pour vous». Maintenant, nous avons des résultats comme les obtentions de grands événements, on l’a vu avec l’Euro de basket en 2015 ou l’Euro de foot en 2016. Mais ce n’est pas gravé dans le marbre. Cela doit se concrétiser par autre chose qu’un regard condescendant pour le sport. Car il apporte dans tous les domaines. Je dis souvent qu’il faut prendre le sport comme un investissement, pas une charge. Aujourd’hui, avec 180 000 clubs, on a de quoi faire.

Le CNOSF est apparu régulièrement cet été dans le feuilleton du club de football de Luzenac. Quel regard portez-vous sur l’épilogue et la dissolution du LAP ?

Il est difficile de me prononcer sur la procédure car l’organe du CNOSF évoqué ici est la conférence des conciliateurs, par essence indépendante. Et puis, je n’ai pas tous les tenants et les aboutissants. Mais qu’il n’y ait pas les structures pour la Ligue 2, je peux le concevoir. En revanche, pour le National... Il y a sûrement dans ce cas des responsabilités partagées.

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