Ukraine: la trêve des combats globalement respectée

  • Des soldats ukrainiens en patrouille le 20 septembre 2014 près de Donetsk
    Des soldats ukrainiens en patrouille le 20 septembre 2014 près de Donetsk AFP - Anatolii Stepanov
  • L'émissaire russe Mikhail Zurabov et l'ancien président ukrainien Leondi Kuchma face à la presse le 20 septembre 2014 à Minsk
    L'émissaire russe Mikhail Zurabov et l'ancien président ukrainien Leondi Kuchma face à la presse le 20 septembre 2014 à Minsk AFP - Sergei Gapon
  • Des soldats ukrainiens le 20 septembre 2014 près de Donetsk pour un échange de prisonniers amenés par bus
    Des soldats ukrainiens le 20 septembre 2014 près de Donetsk pour un échange de prisonniers amenés par bus AFP - Anatolii Stepanov
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Centre Presse Aveyron

La trêve des combats semblait globalement respectée lundi par l'armée ukrainienne et la rébellion prorusse après les efforts des derniers jours pour instaurer un cessez-le-feu durable, avant d'attaquer les très ardues négociations politiques sur l'avenir des régions russophones de l'Est.

L'arrêt des combats n'est pas total, le fief rebelle de Donetsk connaissant encore lundi matin des échanges de tirs localisés, mais la situation sur le terrain s'est nettement apaisée et le nombre de civils tués dans des bombardements a diminué ces derniers jours.

Après la signature samedi à Minsk d'un plan de paix en neuf points gelant la ligne de front et décrétant la mise en œuvre d'une zone tampon de 30 km de large le long de celle-ci, les belligérants semblent faire preuve de retenue.

Un sentiment résumé à Kiev par le président Petro Porochenko dimanche soir se félicitant d'une "désescalade". Il a également souligné que le règlement du conflit ne passait pas uniquement par une solution militaire, rappelant que "plus il y aurait de groupes tactiques ou de bataillons de l'armée ukrainienne (dans les régions séparatistes), plus il y aurait de troupes russes sur place".

Du côté russe, Sergueï Ivanov, chef de l'administration présidentielle et proche de Vladimir Poutine souligne que "le président Porochenko a commencé à comprendre qu'il n'avait pas besoin d'une guerre jusqu'au bout, jusqu'au dernier ukrainien".

"Les accords conclus ont permis d'interrompre les actions militaires, même si la paix est encore très fragile", a souligné M. Ivanov dans une interview au quotidien russe Rossiïsskaïa Gazeta.

- Plan de paix difficile à mettre en œuvre -

Mais après cinq mois d'un conflit qui a fait près de 2.900 morts et a mené à une crispation sans précédent depuis la fin de la Guerre froide entre Russes et Occidentaux, nul ne parie avec certitude sur un règlement rapide de la crise déclenchée en novembre 2013 par un mouvement de protestation pro-européen à Kiev conduisant à la chute du président Viktor Ianoukovitch, suivie d'une annexion de facto de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie et le réveil des séparatismes prorusses dans l'Est.

Dimanche soir, le chef de l'Etat ukrainien, conscient de l'ampleur de la tâche, a prévenu les séparatistes et la Russie que son pays serait prêt à se défendre militairement si le processus de paix amorcé ces derniers jours échouait. Il a également évoqué l'acquisition auprès des Occidentaux d'équipements de surveillance, de radars, mais pas d'armes.

La mise en œuvre des dispositions définies à Minsk samedi pour un cessez-le-feu durable est en soi compliquée.

L'armée ukrainienne a déjà prévenu qu'elle n'estimait pas devoir appliquer toutes les dispositions de Minsk, notamment le respect d'une zone démilitarisée et le recul de ses pièces d'artillerie, tant que la trêve ne serait pas totale.

S'ajoute par ailleurs la difficulté pour la "direction" séparatiste de contrôler tous les groupes qui se réclament de la cause indépendantiste.

Reste enfin l'épineuse question de la présence militaire russe, démentie par Moscou malgré les accusations de Kiev et de l'Otan. L'Alliance atlantique estimait ce week-end que des soldats russes se trouvaient toujours en territoire ukrainien même si leur nombre a baissé.

- Ni indépendance ni fédéralisme dans l'Est -

Et après le volet militaire, restera le problème du statut des régions séparatistes qui devait être négocié à Minsk mais n'a pas été évoqué.

Les rebelles ont pour l'instant ignoré les propositions de Kiev pour une plus grande autonomie durant trois ans dans les zones sous leur contrôle, l'organisation d'élections locales le 7 décembre et une amnistie sous conditions pour les combattants.

Le "dirigeant" de la République autoproclamée de Lougansk, Igor Plotnitskiï, a estimé lundi que les autorités de Kiev reconnaissaient de facto l'indépendance de la République.

"Qu'ils (les autorités de Kiev) appellent cela un statut spécial s'ils veulent, mais si les lois ukrainiennes ne s'appliquent pas dans une région, c'est de facto une reconnaissance de notre indépendance, simplement avec d'autres mots", a-t-il ajouté. Pour sa part, Kiev rappelle son rejet de toute "indépendance" et de tout "fédéralisme".

Source : AFP

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