Sarkozy promet une primaire ouverte à Fillon, Chirac soutient Juppé

  • Nicolas Sarkozy, le 2 octobre 2014 à Saint-Julien-les-Villas, dans la périphérie de Troyes
    Nicolas Sarkozy, le 2 octobre 2014 à Saint-Julien-les-Villas, dans la périphérie de Troyes AFP - François Nascimbeni
  • L'ex-président Jacques Chirac et l'ancien Premier ministre Alain Juppé, le 20 novembre 2009
    L'ex-président Jacques Chirac et l'ancien Premier ministre Alain Juppé, le 20 novembre 2009 AFP - Jean-Pierre Muller
Publié le
Centre Presse Aveyron

La compétition semble déjà lancée à droite pour la présidentielle de 2017: Nicolas Sarkozy a promis jeudi à François Fillon une primaire ouverte, tandis que Jacques Chirac a apporté son soutien à Alain Juppé.

"Il y aura des primaires, elles seront ouvertes", s'est engagé M. Sarkozy lors d'un meeting à Troyes jeudi soir. Cela "devra concerner toute l'opposition".

"J'ai eu une longue rencontre cet après-midi avec François Fillon et je lui ai dit naturellement que les choses se passeraient ainsi", a-t-il expliqué.

"On s'est vu, c'est tout à fait normal, il a été Premier ministre pendant cinq ans (...) j'aurai besoin de lui (...) il avait besoin d'avoir des précisions sur ce sujet", a-t-il ajouté.

Déjà candidat à cette primaire pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé a reçu le soutien spectaculaire de Jacques Chirac qui, affaibli, ne s'exprime plus publiquement et n'a, hormis son coup de pouce à Hollande, pas porté la moindre appréciation politique depuis son départ de l'Elysée en 2007.

"J'ai toujours su qu'Alain Juppé serait au rendez-vous de son destin et de celui de la France. Peu de choses pouvaient me faire plus plaisir, pour moi-même, pour lui et surtout pour notre pays", a-t-il dit au Figaro, ajoutant même, enthousiaste: "Si j'en avais l'énergie, j'aurais déjà réservé ma place, même petite, à son QG" de campagne.

Impossible de ne pas établir un lien avec la sortie assassine de son épouse Bernadette Chirac, fervent supporter de Nicolas Sarkozy, deux jours auparavant: Alain Juppé "est très, très froid et il n'attire pas les gens".

Elle a justifié cette pique jeudi soir sur Radio Classique: "Je crois que jusqu'à présent on a quand même le droit de préférer quelqu'un à quelqu'un d'autre, notamment pour cette fonction extrêmement difficile" de président de la République.

- Juppé rend coup pour coup -

Selon Le Canard Enchaîné, Nicolas Sarkozy aimerait que Bernadette Chirac lui organise une rencontre avec son époux. Il "veut absolument se réconcilier avec mon mari. Il fait le forcing (...) Il m'a même dit qu'il était prêt à le voir en cachette n'importe où", aurait-elle dit. Sans succès en raison du veto de leur fille Claude, selon l'hebdomadaire satirique.

Ce soutien tombe à point nommé pour Alain Juppé, invité jeudi soir sur France 2. Le maire de Bordeaux, qui a pris ses rivaux de court en annonçant sa candidature au mois d'août, rend coup pour coup au camp sarkozyste ("En matière d'ennuis judiciaires, vaut mieux pas se livrer à un match, hein") sans épargner François Fillon.

M. Juppé, qui peut compter sur des appuis au centre dont François Bayrou, peaufine son profil "apaisant" et "rassurant" quand ses rivaux Sarkozy, Fillon, voire Xavier Bertrand multiplient les propositions choc sur la fonction publique, la législation du travail et l'immigration.

Dans un entretien au Figaro Magazine à paraître vendredi, M. Sarkozy prône par exemple "un nouveau contrat de cinq ans dans la fonction publique", un "nouveau code du travail" et l'interdiction de la PMA pour les couples homosexuels dans la Constitution.

Premier sarkozyste à avoir réagi aux déclarations de M. Chirac, le co-fondateur du courant la droite forte Geoffroy Didier n'a pu dissimuler son agacement: "Si je me fie à l'humour corrézien dont (M. Chirac) a su faire preuve afin, dit-on, de faire élire François Hollande, je me dis que ce n'est pas une bonne chose".

Même agacement chez Bruno Le Maire, lui aussi en campagne pour le parti: "On se fiche de savoir qui aime qui et qui est avec qui". M. Le Maire, qui brigue lui aussi la présidence de l'UMP, était lui aussi en campagne jeudi soir à Saint-Quentin, la ville de Xavier Bertrand, où il s'est exprimé devant quelque 400 adhérents du parti rassemblés dans un théâtre.

François Fillon s'est montré plus mesuré: "Jacques Chirac a toujours considéré Alain Juppé comme son fils. Il n'y a rien d'anormal à cela, au contraire", a dit celui qui se prépare à défier MM. Juppé et Sarkozy, entre autres, lors des primaires de 2016.

"La fidélité, c'est important en politique", a également déclaré, en forme d'hommage, Hervé Mariton, lui aussi en campagne pour l'UMP.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?