Valls à Londres pour redorer le blason de la France

  • Le Premier ministre français Manuel Valls, le 4 octobre 2014 à Paris
    Le Premier ministre français Manuel Valls, le 4 octobre 2014 à Paris AFP/Archives - Alain Jocard
  • Le Premier ministre français Manuel Valls (d) et son homologue espagnol  Mariano Rajoy à Madrid le 23 juillet 2014
    Le Premier ministre français Manuel Valls (d) et son homologue espagnol Mariano Rajoy à Madrid le 23 juillet 2014 AFP/Archives - Javier Soriano
  • Andy Street, directeur de la chaîne britannique de grands magasins John Lewis, photographié à Londres le 20 mai 2010 Andy Street, directeur de la chaîne britannique de grands magasins John Lewis, photographié à Londres le 20 mai 2010
    Andy Street, directeur de la chaîne britannique de grands magasins John Lewis, photographié à Londres le 20 mai 2010 AFP/Archives - Will Oliver
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Centre Presse Aveyron

Le Premier ministre français, Manuel Valls, poursuit lundi à Londres sa série de déplacements européens pour convaincre sur les réformes et la ligne de Paris sur la relance économique, mais aussi redorer l'image de la France dans ce qui reste un des fiefs du "French bashing".

Le chef du gouvernement rencontre dans la matinée (09H00 GMT) son homologue, le conservateur David Cameron, pour un entretien au 10 Downing Street, deux semaines après un exercice similaire auprès de la chancelière Angela Merkel à Berlin.

Du chemin a été parcouru depuis juin 2012, lorsque M. Cameron avait fait grincer des dents à Paris en se disant prêt à "dérouler le tapis rouge" aux Français qui souhaiteraient s'exiler de l'autre côté de la Manche après l'élection d'un François Hollande qui avait fait de la finance "son ennemi".

Dans la foulée de la "clarification" de la ligne économique du gouvernement, Manuel Valls a embrayé sur un discours proentreprises fin août lors de l'université d'été du Medef, marqué par un très commenté "j'aime l'entreprise". Un discours qui avait été globalement bien accueilli de l'autre côté de la Manche.

Le Premier ministre français, arrivé à Londres dimanche soir, commence son déplacement par une rencontre avec la communauté d'affaires française de Londres, où vivent plus de 350.000 Français.

Après la rencontre avec M. Cameron, l'autre temps fort de son déplacement aura lieu en fin de matinée au dans la grande bibliothèque médiévale du Guildhall, avec un discours devant les milieux économiques et financiers britanniques, en plein cœur de la City.

- 'J'aime l'entreprise' -

Même si M. Valls s'exprimera en français, glissera-t-il un "j'aime l'entreprise" dans la langue de Shakespeare, à l'image du "Ich mag die Unternehmen" prononcé dans celle de Goethe devant le patronat allemand?

Avec M. Cameron et devant les hommes d'affaires, le Premier ministre français aura une double mission, selon Matignon. Vanter "la politique de réformes mise en oeuvre par le gouvernement français pour rétablir la compétitivité, la croissance et les comptes publics" et "souligner la nécessité d’une action concertée, à l’échelon européen, pour relancer la croissance et l’emploi à travers des politiques d’investissement dynamiques".

Soit le même agenda que celui porté auprès de Mme Merkel en septembre. Le Premier ministre, qui s'était déjà rendu en juillet auprès de Mariano Rajoy à Madrid et en meeting commun avec son homologue italien Matteo Renzi début septembre, poursuivra cette tournée aux Pays-Bas et au Luxembourg le 20 octobre.

L'hebdomadaire britannique The Economist a souligné dans sa dernière livraison avec une dose de circonspection l'ambition des réformes de "Vallenzi", une contraction de MM. Valls et Renzi.

"Il y a une volonté très claire du Premier ministre de faire un travail de conviction de tous nos partenaires européens de ce qui se passe actuellement en France. On est assez lucides, on voit la presse européenne, le regard porté sur nous. Il y a une phase d'interrogation sur ce qui se passe en France. D'où la nécessité de faire ce travail d'explication et de conviction", résume une source diplomatique française.

Déjà délicate face à une Angela Merkel soucieuse de budgets publics bien tenus, la mission s'annonce toutefois un cran plus difficile avec David Cameron, pris en tenaille entre les eurosceptiques de son camp conservateur et le parti europhobe Ukip. Et qui a promis la tenue d'un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne en 2017 ou au contaire sa sortie, une perspective qui inquiète les milieux d'affaires britanniques.

La rencontre intervient alors que la France se voit reprocher de ne pas faire assez pour réduire ses déficits -le budget 2015 du gouvernement Valls risque d'ailleurs d'être rejeté par Bruxelles, a indiqué vendredi une source européenne à l'AFP. David Cameron a conduit pour sa part une politique d'austérité budgétaire qui s'accompagne cette année d'une prévision de forte croissance de 3,5%.

Quant au "France bashing" auquel Manuel Valls tente de s'attaquer chaque jour ou presque, il reste vigoureux du côté nord du "Channel".

Le directeur de la chaîne britannique de grands magasins à succès John Lewis, Andy Street, a ainsi jugé la semaine passée que la France, où "rien ne marche", était "finie", avant de s'excuser. Manuel Valls aura l'occasion de s'attaquer à cette image auprès du grand public britannique lors d'un entretien diffusé lundi soir dans l'émission de la BBC Newsnight.

Dans l'après-midi, M. Valls devrait également trouver une oreille plus amicale lors de sa rencontre avec Ed Miliband, le chef travailliste de l'opposition.

Source : AFP

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