Air France-KLM: la grève des pilotes plombe les résultats du 3e trimestre

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    Le logo de Air France-KLM AFP/Archives - Philipp Guelland
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Centre Presse Aveyron

Air France-KLM a dévoilé mercredi des résultats en forte baisse au troisième trimestre, conséquence de 14 jours de grève de ses pilotes français. Et, le groupe est "résolu" à réduire encore ses coûts dans un environnement morose.

Dans un mouvement sans précédent depuis la naissance d'Air France-KLM, la majorité des pilotes d'Air France s'était mise en grève du 15 au 28 septembre pour s'opposer à un projet de développement de la filiale à bas coût Transavia France.

La moitié des avions de la compagnie française avaient été cloués au sol entraînant une chute du trafic de 15,9% pour les passagers et de 17,7% pour le cargo pour le seul mois de septembre. Les pilotes n'avaient repris le travail que sous la pression du gouvernement et d'une opinion hostile.

L'impact du conflit social de septembre est estimé à 330 millions d'euros sur le résultat d'exploitation. Ce dernier s'élève à 247 millions contre 641 un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a, lui, été réduit de 416 millions par la grève, à 6,69 milliards (-6,7%). Le résultat net a chuté de 32% à 100 millions, a détaillé le groupe aérien franco-néerlandais.

Air France-KLM, numéro 2 européen derrière l'allemand Lufthansa, souligne toutefois qu'à données comparables, c'est-à-dire à taux de change constants et hors impact de la grève, le chiffre d'affaires est quasiment stable (+0,2%) et le résultat d'exploitation ne diminue que de 18 millions. Cumulé sur neuf mois, le résultat d'exploitation augmente même de 267 millions.

Le directeur financier, Pierre-François Riolacci, relève également que pour le dixième trimestre d'affilée, le coût unitaire diminue (-1,2% hors grève, hors change et hors kérosène), preuve que le plan de restructurations Transform 2015, initié depuis janvier 2012, continue de produire ses effets.

Pour autant, outre la grève, le groupe pâtit d'un contexte difficile.

"L'économie de la zone euro n'a pas montré au cours du troisième trimestre les signes de vitalité que certains lui prêtaient en début d'année. Nous sommes toujours dans une économie +sluggish+ (molle)", a résumé Pierre-François Riolacci, lors d'une conférence téléphonique.

"L'environnement n'a pas été simple pour le transport aérien avec des surcapacités sur certaines zones en particulier, sur l'Asie et, dans une moindre mesure, sur l'Amérique du Nord", poursuit-il. Ces surcapacités, liées à la concurrence, font pression sur les prix et donc sur les recettes unitaires.

Le directeur financier a prévenu que les effets de la grève allaient se poursuivre au dernier trimestre avec un retard des réservations.

Combiné à un marché, qui "restera assez atone", le groupe rappelle qu'il prévoit un impact négatif de l'ordre de 500 millions d'euros sur l'excédent brut d'exploitation 2014, qui sera ainsi ramené dans une fourchette comprise entre 1,7 et 1,8 milliard d'euros.

"Le groupe est par ailleurs résolu, sans mettre en cause les fondements du plan Perform 2020 (plan de croissance), à limiter les conséquences de la grève et de la détérioration des recettes unitaires intervenues au cours de l'été, en adaptant les programmes d'investissement, en accélérant la réduction des coûts unitaires et en gérant de façon dynamique son portefeuille d'actifs", commente le groupe.

Perform 2020 est un plan de croissance ambitieux reposant notamment sur le développement de Transavia pour contrer la concurrence des compagnies à bas coûts en Europe.

Parallèlement, Pierre-François Riolacci a souligné la nécessité d'une "gestion rigoureuse".

Il a toutefois fermement démenti les informations de la presse néerlandaise qui évoquait mardi la suppression de 7.500 emplois.

Les mesures porteront sur 2015, a-t-il dit, citant notamment la possibilité de céder des parts encore détenues dans le numéro un mondial de la réservation de voyages Amadeus.

"Le pilotage fin de la flotte fait aussi partie d'une flexibilité d'une compagnie aérienne", a-t-il encore expliqué, excluant toutefois des opérations de cession-bail. Il s'agit d'"adapter au mieux la flotte à l'environnement économique", a-t-il précisé. L'une des options est enfin de transformer la commande d'Airbus A380 en A350, moins onéreux.

Le groupe Air France-KLM exploite 552 avions.

Source : AFP

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