Sarkozy peaufine son image de "rassembleur" pour en finir avec les "haines"

  • Nicolas Sarkozy (D), élu à la tête de l'UMP, et l'ancien ministre Bruno Le Maire (G) lors d'une rencontre du groupe UMP à l'Assemblée nationale, le 2 décembre 2014
    Nicolas Sarkozy (D), élu à la tête de l'UMP, et l'ancien ministre Bruno Le Maire (G) lors d'une rencontre du groupe UMP à l'Assemblée nationale, le 2 décembre 2014 AFP - Thomas Samson
  • Le député UMP Thierry Solère le 5 novembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris
    Le député UMP Thierry Solère le 5 novembre 2013 à l'Assemblée nationale à Paris AFP/Archives - Jacques Demarthon
  • Nicolas Sarkozy et François Fillon au siège de l'UMP à Paris, le 2 décembre 2014
    Nicolas Sarkozy et François Fillon au siège de l'UMP à Paris, le 2 décembre 2014 AFP - Lionel Bonaventure
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Centre Presse Aveyron

Nicolas Sarkozy a choisi mardi un proche de Bruno Le Maire, Thierry Solère, pour organiser la primaire en vue de 2017, une initiative qui lui permet d'espérer faire coup double: rassembler après tant de "haines", faire de l'ombre à Alain Juppé, son rival en chef, en valorisant le quadra normand devenu incontournable.

"Je vais mettre en place un groupe de parlementaires respecté avec, probablement, un proche de Bruno Le Maire pour l’animer. Je peux dire le nom, ce sera certainement Thierry Solère que je connais bien", a annoncé M. Sarkozy, mardi devant les députés UMP.

La nomination du député Solère doit encore être actée officiellement par le parti, tout comme la composition du groupe sous sa responsabilité.

Le choix de Solère n'est pas anodin. Sorte de trublion pour la sarkozie, il avait gagné en 2012 son siège de député des Hauts-de-Seine en s'imposant face au candidat estampillé UMP, Claude Guéant, proche de Sarkozy.

Réintégré à l'UMP après sa victoire, il s'est à nouveau distingué par des positions originales: vote de la loi limitant le cumul des mandats, soutien au candidat dissident pour la mairie de Boulogne, opposition à l'abrogation de la loi Taubira sur le mariage homosexuel. A ce propos, il n’hésite pas à pointer une "maladresse" de Sarkozy pour avoir promis le contraire.

Cette "primaire ouverte" permettra "de ne pas se déchirer au premier tour" en 2017, a affirmé M. Solère.

Bruno Le Maire, autoproclamé "candidat du renouveau" pendant sa campagne, a été le premier reçu par le nouveau patron de l'UMP, avant Xavier Bertrand, Bernard Accoyer, Hervé Mariton, troisième homme de l'élection à la présidence de l'UMP (plus de 6%), Jean-Pierre Raffarin, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet et bien sûr François Fillon et Alain Juppé, avec lequel il déjeunera mercredi.

Le député de l'Eure avait prévenu qu'il n'accepterait "ni titre ni poste" pour lui-même, demandant en revanche des responsabilités pour ses amis.

Dont acte, lui répond Sarkozy, soucieux de se poser en patron incontesté et de réussir ainsi la première séquence de sa présidence du parti, avant de passer aux suivantes: campagne pour les départementales de mars, refondation du parti avec un congrès début avril, régionales de décembre, primaire en vue de 2017.

- 'Il ringardise Juppé et Fillon' -

"Le niveau de haine, entre nous est stupéfiant, grotesque, consternant. Il faut crever l'abcès, on a tout à gagner. Si on est désuni, on sera derrière le FN (...) Nous avons un boulevard devant nous. Mais avec ce niveau de haine, nous pouvons tout perdre", a-t-il insisté devant les députés.

Nicolas Sarkozy a proposé à une autre proche de Le Maire, Delphine Burkli, d'être sa porte-parole. Mais la jeune maire du 9e arrondissement de Paris devrait refuser pour se consacrer à sa mairie.

"En cherchant ainsi à intégrer le +renouveau+ dans la sarkozie, il ringardise Juppé et Fillon", affirme une source UMP. "Le Maire devient un facteur d'unité pour Sarkozy. Ca sera maintenant plus compliqué pour eux deux. Sarkozy veut montrer qu'il peut faire l'unité avec d'autres, plus jeunes", dit un autre.

Outre trouver un porte-parole pour son parti, Sarkozy affronte une autre difficulté, bien plus importante: le choix d'un secrétaire général et d'un vice-président délégué. Laurent Wauquiez? Nathalie Kosciusko-Morizet? Ces deux-là se détestent cordialement, le premier reprochant à l'autre son côté "bobo", la seconde dénonçant la ligne "buissonnienne" du premier.

Sarkozy pencherait pour Wauquiez à ce poste mais NKM prévient que, dans ce cas-là, elle ne fera pas partie de l'équipe.

Equation compliquée donc, d'autant que les femmes se font rares autour de lui, Nadine Morano et Rachida Dati semblant pour le moment écartées.

Tout à sa volonté de rassembler, Nicolas Sarkozy a même réussi à ramener dans ses filets son ex-ennemi juré, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, qu'il avait promis de "suspendre à un croc de boucher" lors de l'affaire Clearstream.

Source : AFP

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