Les abattoirs normands en difficulté AIM devant le tribunal

  • Des employés des abattoirs normands AIM manifestent le 6 janvier 2015 devant le tribunal de commerce de Coutances, dans la Manche
    Des employés des abattoirs normands AIM manifestent le 6 janvier 2015 devant le tribunal de commerce de Coutances, dans la Manche AFP - Charly Triballeau
  • Des employés des abattoirs normands AIM manifestent le 6 janvier 2015 devant le tribunal de commerce de Coutances, dans la Manche
    Des employés des abattoirs normands AIM manifestent le 6 janvier 2015 devant le tribunal de commerce de Coutances, dans la Manche AFP - Charly Triballeau
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Centre Presse Aveyron

La justice examine mardi à Coutances (Manche) le sort des abattoirs normands AIM qui emploient près de 600 personnes en France et dont les syndicats redoutent à moyen terme un scénario similaire à celui de leur concurrent breton GAD SAS dont les effectifs ont drastiquement chuté.

A l'appel des syndicats CGT, CFDT et CFE-CGC, entre 350 et 500 salariés (selon la police et selon la CFDT) se sont rassemblés mardi matin devant le tribunal de commerce de Coutances, où l'audience consacrée au dépôt de bilan de la société a débuté peu après 11h00.

Au son de cornes de brume, scandant "on veut du boulot" quelque 150 manifestants venus en car de l'établissement d'Antrain (179 salariés), en Ille-et-Vilaine, ont rejoints ceux du siège de Sainte-Cécile (Manche) qui regroupe l'essentiel des salariés des Abattoirs industriels de la Manche (AIM).

Un groupe d'une dizaine de fonctionnaires des services vétérinaires, appelés à intervenir régulièrement dans les établissements du groupe, participait également à la manifestation, de même que de nombreux élus locaux dont le président de la région Basse-Normandie Laurent Beauvais, craignant pour les emplois.

Les syndicats redoutent à moyen terme un scénario similaire à celui de leur concurrent breton GAD SAS dont les effectifs ont drastiquement chuté, passant de 1.700 salariés mi-2013 à la promesse en octobre 2014 d'en maintenir 530 sur 755 dans le seul abattoir restant du groupe, à Josselin (Morbihan) racheté par la SVA Jean Rozé, filiale d'Intermarché

"Un repreneur oui, mais à quelles conditions ? Nous ce qu'on ne veut pas, c'est un petit Gad", avait résumé lundi Johnny Poisnel, délégué CFDT d'AIM à la sortie d'un comité central d'entreprise (CCE).

Pour la direction, toutefois,"on n'en est pas du tout au stade de savoir s'il va y avoir une restructuration industrielle. Il s'agit de demander un redressement judiciaire, pour trouver un ou plusieurs investisseurs sur lesquels s'adosser", a-t-elle fait savoir précisant qu'elle espérait boucler son tour de table dans les "premiers mois" de 2015.

Mais pour Me Élise Bran, avocate du comité central d'entreprise, "on a déjà fait comprendre aux représentants du personnel que la messe était dite et que le repreneur était déjà trouvé, que la casse sociale serait énorme. C'est déplorable".

- 'Il a bon dos l'embargo russe' -

Comme chez Gad, la direction des AIM met en avant l'embargo russe sur le porc européen, mais aussi "la concurrence de l'Allemagne et de l'Espagne sur l'espèce porcine avec l'utilisation du dumping social", ou "la guerre des prix de la grande distribution" pour expliquer des "difficultés de trésorerie".

"Il a bon dos l'embargo russe", rétorque M. Poisnel qui, à l'instar des autres syndicalistes dénonce "la gestion de l'entreprise" depuis le rachat en 2003 par l'actionnaire principal actuel CAP 50.

"Cette direction, on n'en veut plus. On préfère un repreneur plutôt qu'une bande de truands qui a coulé le bateau", a déclaré mardi dans la manifestation Jean-François Monnereau, délégué CFDT de l'établissement d'Antrain.

Les salariés d'AIM ont particulièrement mal vécu d'avoir dû passer Noël en n'ayant perçu en décembre que 800 euros au lieu des 3.000 (salaire de décembre plus 13e mois) qu'ils auraient dû recevoir en moyenne, selon la CFDT.

Le conseil général de la Manche a partiellement compensé cette mauvaise nouvelle en faisant un don de 500 euros à la plupart des salariés normands.

La direction d'AIM explique qu'elle fait face à "une impasse de trésorerie" et précise que l’AGS (l'organisme qui garantit le paiement des salaires en cas de défaillance des entreprises), pourra verser le complément de salaire après l'ouverture du redressement judiciaire.

AIM est détenu à 64% par la coopérative Cap 50, son principal fournisseur, et à 34% par le groupe d'aliments pour bétail JDIS.

Source : AFP

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