La Finlande vote pour sortir de la crise, l'opposition favorite

  • Juha Sipilä en campagne le 18 avril 2015 à Espoo
    Juha Sipilä en campagne le 18 avril 2015 à Espoo LEHTIKUVA/AFP - VESA MOILANEN
  • Timo Soini en campagne le 18 avril 2012 à Vantaa
    Timo Soini en campagne le 18 avril 2012 à Vantaa LEHTIKUVA/AFP - VESA MOILANEN
  • Le Premier ministre finlandais Alexander Stubb en campagne le 18 avril 2015 à Espoo
    Le Premier ministre finlandais Alexander Stubb en campagne le 18 avril 2015 à Espoo LEHTIKUVA/AFP - VESA MOILANEN
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Centre Presse Aveyron

La Finlande a commencé à voter dimanche aux législatives, et devrait porter au pouvoir le Centre, parti d'opposition qui veut rompre avec l'immobilisme du gouvernement droite-gauche.

Le scrutin s'est ouvert à 6H00 GMT et doit s'achever à 17H00 GMT, heure à laquelle sont attendus les premiers résultats.

Le favori des sondeurs au poste de Premier ministre est le député Juha Sipilä, 53 ans, ancien homme d'affaires et néophyte en politique.

Sa campagne sobre a donné une idée de son futur style de dirigeant: la prime à l'efficacité pour sortir de la crise, après trois ans d'un cercle infernal entre récession économique, rigueur budgétaire, réformes manquées et pessimisme des ménages. "Notre pays mérite mieux", écrivait M. Sipilä sur son blog samedi. "La politique doit retrouver un climat de confiance".

Sa première tâche sera de décider avec quels partis gouverner. Il aura le choix entre probablement sept formations, dans un pays où les 200 sièges du Parlement sont répartis à la proportionnelle. La composition de la nouvelle coalition gouvernementale ne devrait pas être connue avant plusieurs semaines.

Devant la gravité des problèmes économiques, "le programme gouvernemental sera assez difficile à définir", prédit déjà Juhana Aunesluoma, professeur d'histoire politique de l'université d'Helsinki.

Derrière le Centre, crédité d'environ 24% des intentions de vote, trois partis luttent pour la deuxième place, qui ont fluctué chacun entre 14 et 17% lors de la campagne. Il s'agit des conservateurs du Premier ministre Alexander Stubb, des sociaux-démocrates du ministre des Finances Antti Rinne et des Vrais Finlandais emmenés par Timo Soini (droite eurosceptique, opposition).

Dans l'attente du scrutin, M. Sipilä a gardé pour lui ses préférences en matière de partenaires gouvernementaux.

Il a insisté sur la capacité du prochain exécutif à imposer ses projets. "Nous avons besoin d'une nouvelle capacité à entreprendre et de nouveaux emplois dans toute la Finlande. Il nous faut des solutions courageuses, des dirigeants concentrés sur leur objectif", a-t-il souligné. Le sien est la création de 200.000 emplois en 10 ans, alors que le chômage est au plus haut depuis 2003, à 9,2%.

- Moindre expérience internationale -

Le vote des Finlandais pèsera sur la politique européenne de leur pays, les conservateurs étant les plus europhiles, tandis que les Vrais Finlandais ont fait du rejet des ingérences de Bruxelles le coeur de leur programme.

"La zone euro en ce moment est une catastrophe", a dit à l'AFP M. Soini, populiste qui saisit toutes les occasions pour dire le mal qu'il pense de l'idéologie libérale de la Commission européenne. "La Grèce devrait sortir de l'euro et dévaluer la drachme, pour pouvoir remettre son économie sur pied et peut-être réadhérer plus tard", pense-t-il.

M. Stubb, Premier ministre depuis juin, espère récolter à l'inverse les voix des électeurs qui veulent rapprocher la Finlande du coeur de l'Europe, voire de l'Otan dont elle n'est pas membre. Pour la sécurité de ce pays voisin de la Russie, "le plus important est que nous n'excluions pas une adhésion à l'Otan lors du prochain mandat gouvernemental", écrivait-il samedi, s'accrochant à cette idée qui est minoritaire dans l'opinion.

Selon les dernières projections publiées samedi par le quotidien Iisalmen Sanomat, les conservateurs ont une avance de quelques dixièmes de point dans la course à la deuxième place.

"Moi je crois au sondage de la rue. Il se présente bien. Je crois toujours à la médaille d'or", assurait-il samedi encore.

Polyglotte, ancien ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre sortant a une expérience internationale qui fait défaut à M. Sipilä. Mais cela compte peu pour l'électorat du Centre, plutôt rural et traditionnaliste.

La participation est vue en hausse. Lors du vote anticipé, ouvert du 8 au 14 avril, 31,9% des inscrits se sont déplacés, soit 0,7 point de plus qu'en 2011.

Source : AFP

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