Attentat en Isère: le suspect avoue l'assassinat et est transféré à Paris

  • Le grillage sur lequel aurait été accroché la tête du chef d'entreprise Hervé Cornara, sur le site industriel français de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), le 28 juin 2015
    Le grillage sur lequel aurait été accroché la tête du chef d'entreprise Hervé Cornara, sur le site industriel français de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), le 28 juin 2015 AFP - Philippe Desmazes
  • La police française contrôle les lieux où a été retrouvé un corps décapité le 26 juin 2015 à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère
    La police française contrôle les lieux où a été retrouvé un corps décapité le 26 juin 2015 à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère AFP - PHILIPPE DESMAZES
  • Photo fournie le 27 juin 2015 par l'association Les Marronniers-Les Voisins d'en haut d'Hervé Cornara retrouvé décapité près du site de la société américaine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier en Isère
    Photo fournie le 27 juin 2015 par l'association Les Marronniers-Les Voisins d'en haut d'Hervé Cornara retrouvé décapité près du site de la société américaine Air Products de Saint-Quentin-Fallavier en Isère Les marronniers-Voisins d'en haut/AFP/Archives
  • Carte de localisation de l'attentat à Saint-Quentin-Fallavier dans l'Isère et déroulé des évènements
    Carte de localisation de l'attentat à Saint-Quentin-Fallavier dans l'Isère et déroulé des évènements AFP - JM.Cornu/V.Lefai
Publié le
Centre Presse Aveyron

Yassin Salhi, le suspect de l'attentat en Isère, a avoué avoir assassiné la victime décapitée et était dimanche après-midi en route pour le siège de la police antiterroriste près de Paris, dans le cadre d'une enquête qui s'annonce longue, sur fond de menace durable d'attaques jihadistes.

Interrogé dimanche matin sur cette attaque et les deux autres attentats de vendredi, en Tunisie et au Koweït, le Premier ministre, Manuel Valls, a parlé de "guerre de civilisation" et a mis en garde contre une "menace terroriste majeure" qu'il faudra combattre "dans la durée".

"Ce combat sera long" et "on ne peut pas réclamer immédiatement des résultats", a-t-il insisté lors de l'émission "Grand Rendez-vous" Europe 1-iTÉLÉ-Le Monde, tout en affirmant que les moyens de renseignement et de sécurité mis en œuvre par son gouvernement étaient "à la hauteur de la menace".

À Lyon, Yassin Sahli, d'abord mutique, a commencé "à s'expliquer sur le déroulé des faits" samedi soir, avant d'avouer l'assassinat de son patron, Hervé Cornara, 54 ans, selon des sources proches du dossier.

Les premiers éléments de l'enquête ont permis d'établir qu'il avait envoyé vers un numéro canadien un selfie macabre avec la tête de sa victime décapitée. La localisation de son contact n'est pas pour autant établie.

Le Canada collabore à l'enquête française pour tenter de retrouver le destinataire. Aucune précision n'a été donnée sur le type d'assistance fournie aux enquêteurs français, mais la police peut tracer les appels ou localiser un téléphone par son numéro.

Les enquêteurs français vont évidemment étudier une éventuelle connexion syrienne, alors que, selon les tous derniers chiffres, 473 personnes parties de France se trouvent actuellement dans les zones de jihad en Irak et en Syrie.

La garde à vue de Yassin Salhi, débutée vendredi soir à Lyon, peut durer jusqu'à 96 heures avant qu'il ne soit présenté à un juge d'instruction.

- "Calme, silence et dignité" -

Les premiers résultats de l'autopsie de sa victime n'ont pas permis de déterminer les causes exactes de la mort, et notamment s'il était décédé au moment de la décapitation. Des examens complémentaires sont en cours.

La tête avait été retrouvée accrochée à un grillage d'enceinte d'une usine de Saint-Quentin-Fallavier, entourée de drapeaux où était écrite la profession de foi islamique rappelant les mises en scène macabres du groupe État islamique (EI).

L'épouse d'Hervé Cornara avait vu son mari pour la dernière fois peu après 07H30 dans leur société de transport de Chassieu (Rhône). L'attentat a eu lieu deux heures plus tard. Après une première explosion dans l'usine de Saint-Quentin-Fallavier, Yassin Salhi a été rapidement interpellé par des pompiers, alors qu'il tentait apparemment de déclencher une seconde explosion.

Deux jours plus tôt, Yassin Salhi avait eu un différend d'ordre professionnel avec sa victime. Le ton était monté entre les deux hommes, après que l'employé avait fait tomber une palette de matériel de prix.

Dimanche, l'heure était sur place à l'émotion et à l'unité. Les principales autorités musulmanes de la région Rhône-Alpes ont appelé à un rassemblement silencieux à 18H00 devant la mosquée de Villefontaine (Isère), à quelques kilomètres du lieu de l'attentat. "Dans le calme, le silence et la dignité" pour condamner un "acte diabolique perpétré en plein mois de ramadan", temps sacré du calendrier musulman.

D'autres rassemblements en hommage à la victime ont eu lieu samedi, à Saint-Quentin et à Fontaines-sur-Saône, où vivait Hervé Cornara, père d'un fils d'une vingtaine d'années et décrit par tous comme un type "affectueux, généreux".

Le plan Vigipirate a été renforcé en région lyonnaise, où se trouvent de nombreuses usines et trois centrales nucléaires.

La menace terroriste en France est estimée "élevée" par 85% des Français, alors que 14% sont d'un avis contraire, selon un sondage Ifop publié dans Le JDD.

Fiché de 2006 à 2008 par les services de renseignement pour radicalisation, Yassin Salhi, originaire du Doubs et fraîchement arrivé à Saint-Priest, dans la métropole lyonnaise, avait de nouveau été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise.

Il s'était radicalisé à Pontarlier (Doubs) au début des années 2000 au contact d'un homme soupçonné d'avoir préparé des attentats en Indonésie avec des militants d'Al-Qaïda.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?