Des centaines de migrants stoppés net à la frontière serbo-hongroise

  • Des migrants bloqués par la police le 15 septembre 2015 près de Röszke à la frontière de la Hongrie et de la Serbie
    Des migrants bloqués par la police le 15 septembre 2015 près de Röszke à la frontière de la Hongrie et de la Serbie AFP - ATTILA KISBENEDEK
  • Migrants et réfugiés bloqués à la frontière de la Hongrie et de la Serbie le 15 septembre 2015 près de Röszke
    Migrants et réfugiés bloqués à la frontière de la Hongrie et de la Serbie le 15 septembre 2015 près de Röszke AFP - ATTILA KISBENEDEK
  • Des migrants sous des tentes le 15 septembre 2015 à Horgos à la frontière entre la Hongrie et la Serbie
    Des migrants sous des tentes le 15 septembre 2015 à Horgos à la frontière entre la Hongrie et la Serbie AFP - ARMEND NIMANI
  • Crise des migrants en Europe
    Crise des migrants en Europe AFP - jgd/smi/jj, jj/sim
  • Des familles de migrants à leur arrivée le 15 septembre 2015 à la gare de Röszke près de la frontière de la Hongrie et de la Serbie
    Des familles de migrants à leur arrivée le 15 septembre 2015 à la gare de Röszke près de la frontière de la Hongrie et de la Serbie AFP - ATTILA KISBENEDEK
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Centre Presse Aveyron

Des centaines de migrants étaient bloqués mardi matin à la frontière serbo-hongroise, fermée par Budapest pour stopper le flot de réfugiés, image de la discorde entre les Européens sur une politique commune d'asile qui a provoqué la colère de l'Allemagne.

"L'Europe s'est une nouvelle fois couverte de honte", a jugé mardi le vice-chancelier allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, au lendemain de l'échec d'une réunion d'urgence à Bruxelles sur la répartition des réfugiés au sein de l'UE.

Cette crise migratoire, la plus grave pour l'Europe depuis 1945 avec l'afflux de plus de 430.000 migrants depuis le début de l'année, a connu mardi un nouveau drame avec la mort d'au moins 22 migrants, dont quatre enfants, dans le naufrage de leur embarcation entre la Turquie et la Grèce.

Malgré l'émotion et l'élan de solidarité suscités ces dernières semaines par l'exode de ces dizaines de milliers de réfugiés, en majorité des Syriens fuyant la guerre, les 28 de l'Union européenne ont échoué lundi à s'entendre sur une répartition contraignante des 120.000 réfugiés supplémentaires, en plus des 40.000 déjà acceptés en juillet.

Adepte d'une ligne dure à l'égard des migrants, la Hongrie, principal pays de transit pour ceux qui veulent gagner l'Allemagne, a mis en place mardi de nouvelles mesures avec l'entrée en vigueur d'une législation plus restrictive, prévoyant notamment une peine de trois ans de prison pour tout franchissement de la clôture barbelée érigée sur les 175 km de la frontière.

Dès lundi minuit, des policiers hongrois ont pris position au point de passage officiel de la frontière, près de Röszke, pour interdire l'entrée des migrants, jusqu'alors autorisée au compte-gouttes.

"On avait entendu que les Hongrois voulaient fermer leur frontière mais on nous disait que ça allait se passer mardi", s'étonnait Hassan, un Syrien d'une trentaine d'années, au milieu d'autres migrants en pleurs.

Mardi matin, environ 300 d'entre eux, parmi lesquels des enfants, attendaient en espérant une réouverture de ce point de passage, qui sera envisagée, selon un porte-parole de la police des frontières, "si les conditions sont réunies".

Certains migrants ont passé la nuit dans une cinquantaine de tentes, distribuées par des humanitaires et dressées à même l'asphalte sur les deux voies habituellement empruntées par les voitures pour franchir la frontière.

La veille, un nombre record de 9.380 migrants avaient réussi à franchir la frontière, portant à 200.000 le nombre de migrants entrés en Hongrie depuis le début de l'année, selon la police.

- 'Moyens de pression' -

Après l'échec lundi de la réunion ministérielle, l'Allemagne, qui s'attend à recevoir entre 800.000 et un million de réfugiés d'ici la fin de l'année, a évoqué la possibilité de réduire les fonds structurels versés par l'UE aux pays -- Hongrie, Pologne, Slovaquie et République tchèque --, qui rejettent l'idée des quotas.

"Nous devons parler de moyens de pression", a dit le ministre allemand de l'Intérieur Thomas de Maizière à la chaîne publique allemande ZDF. Les pays qui refusent la répartition par quotas "sont souvent des pays qui reçoivent beaucoup de fonds structurels" européens, a-t-il ajouté, regrettant le "manque de solidarité d'une minorité".

Débordée par l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés, parfois contraints de dormir dehors faute de structures d'accueil, notamment à Münich (sud), l'Allemagne avait annoncé dimanche soir le rétablissement des contrôles à la frontière, entraînant dans son sillage, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, et la Pologne se disant prête elle aussi à le faire.

Cette suspension "provisoire" de l'accord de libre-circulation européen devrait durer "au moins plusieurs semaines", selon Berlin.

A la frontière germano-autrichienne, sur le pont reliant Freilassing à Salzbourg, le retour des contrôles des passeports et des véhicules a provoqué des bouchons monstres, les réfugiés étant orientés vers des centres d'accueil.

L'Autriche a aussi décidé de déployer des militaires à sa frontière hongroise, où le flux de migrants a pris des proportions sans précédent.

- 'Hotspots' -

Lundi, l'Italie et la Grèce ont néanmoins accepté la mise en oeuvre à leurs frontières de "hotspots", des centres d'accueil chargés d'enregistrer les migrants à leur arrivée en Europe et de distinguer en amont s'ils relèvent du droit d'asile ou de la migration illégale.

Car la crise migratoire, portée par les guerres et la misère au Moyen-Orient et en Afrique, ne donne aucun signe de ralentissement.

Le bateau qui a fait naufrage mardi au large des côtes du sud-ouest de la Turquie était surchargé. 211 personnes ont été secourues et les recherches de survivants se poursuivaient mardi.

Ce naufrage survient moins de deux semaines après celui qui avait coûté la vie au petit Aylan, 3 ans, dont la photo du corps échoué sur une plage a suscité une vague d'indignation planétaire, contraignant l'UE à entrouvrir ses frontières.

Source : AFP

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