Le "référendum" du PS sur l'unité de la gauche mal parti

  • Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le 16 octobre 2015 vote à Paris au "référendum" sur l'unité de la gauche et des écologistes en vue des régionales
    Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, le 16 octobre 2015 vote à Paris au "référendum" sur l'unité de la gauche et des écologistes en vue des régionales AFP - FRANCOIS GUILLOT
  • Une femme vote au référendum organisé par le Parti socialiste le 16 octobre 2015 à Anzin, dans la banlieue de Valenciennes (Nord)
    Une femme vote au référendum organisé par le Parti socialiste le 16 octobre 2015 à Anzin, dans la banlieue de Valenciennes (Nord) AFP - FRANCOIS LO PRESTI
  • Des badges "oui pour l"unité", le 16 octobre 2015, au siège du Parti socialiste (PS) à Paris
    Des badges "oui pour l"unité", le 16 octobre 2015, au siège du Parti socialiste (PS) à Paris AFP - FRANCOIS GUILLOT
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Centre Presse Aveyron

Le "référendum" sur l'unité de la gauche et des écologistes en vue des régionales organisé par le Parti socialiste s'est ouvert vendredi et semble déjà mal parti, en raison de gros doutes sur la fiabilité de la consultation et sur l'ampleur de la participation.

Le vote s'est ouvert vendredi à 8H00 et s'achèvera dimanche à 20H00 (18H00 pour les votes physiques). Les participants peuvent s'exprimer sur internet (www.referendum-unite.com), ou dans quelque 2.500 points de vote répartis sur la majeure partie du territoire.

Objectif affiché vendredi par le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis: "imposer l'unité" à EELV alors que le parti présente partout des listes indépendantes du PS, et s'est allié dans quatre régions avec un Parti de gauche en guerre contre le PS -notamment en Nord-Pas-de-Calais/Picardie et PACA, où le Front national pourrait l'emporter.

En réponse, Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche ont refusé de participer à la consultation, dénonçant de la "politicaillerie" ou une "comedia dell'arte".

Pour voter, inutile d'être inscrits sur les listes électorales ou d'avoir des codes confidentiels: les participants doivent certifier qu'ils se "retrouvent dans les valeurs de la gauche, de l'écologie et de la République", et fournir nom, prénom, adresse mail et date de naissance.

Des modalités peu sécurisées, qui ont rapidement conduit la presse à mettre à l'épreuve la sincérité du scrutin... Certains ont par exemple pu s'exprimer dix fois avec des adresses mails différentes ou fait voter... le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

La Haute autorité éthique (HAE) du PS a tenté vendredi de rassurer sur la fiabilité du scrutin. "Nous sommes vigilants sur le vote internet", a indiqué sa secrétaire générale, Flore Santistéban. Il sera par exemple possible à la HAE de "relever les anomalies telles que la génération de plusieurs adresses mails depuis une même adresse IP, et d'effectuer une rectification a posteriori si nécessaire".

Sur le terrain, 68 représentants départementaux de la HAE ont été déployés, qui effectueront des contrôles aléatoires sur les bureaux de vote de leur choix, en veillant prioritairement à ce que les prescriptions de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) soient respectées.

Dans un communiqué, le PS a fait valoir que sa démarche était "fondée sur la confiance", et cité en exemple la "votation citoyenne pour la poste en 2009", le "budget participatif parisien" ou la "pétition des journalistes contre la directive +Secret des affaires+".

- 'Nouvelle initiative' -

Très décrié par la gauche de la gauche, et jusque dans les rangs du PS, le scrutin a recueilli dans les fédérations un accueil mitigé. Douze d'entre elles n'annonçaient vendredi après-midi aucun bureau de vote physique sur la carte publiée sur le site de la consultation. A l'inverse, l'Essonne, où le Premier ministre Manuel Valls doit voter samedi, revendiquait un record de 212 bureaux.

A la mi-journée, seuls six militants sur les 1.200 que compte le Vaucluse étaient venus voter dans les locaux de la fédération socialiste d'Avignon, quinze dans ceux de la section PS de Bordeaux, quatre dans celle de Clermont-Ferrand... "Si on peut arriver à 50 votants par point de vote, ce sera pas mal", a expliqué un militant de Massy (Essonne) à l'AFP.

A la fédération du Nord, à Lille, la foule ne se bousculait pas non plus. "Beaucoup de camarades votent par internet (...) C'est tellement plus simple, et c'est l'image d'un parti moderne", a expliqué à l'AFP Laurent Guyot, secrétaire fédéral. Selon un sondage Odoxa pour l'émission CQFD sur iTELE et Paris-Match publié vendredi, 52% des sympathisants PS n'avaient "pas entendu parler" du "référendum".

Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui avait espéré dans un premier temps 300.000 votants, a revu lundi ses ambitions à la baisse en parlant de 200.000. Vendredi, il a promis "une nouvelle initiative" en faveur de "l'unité" dès dimanche soir, après la proclamation des résultats provisoires.

Un autre responsable du PS a annoncé qu'une dizaine de "mesures précises, par grandes thématiques" seraient annoncées au bureau national lundi, des mesures qui pourraient s'appliquer dans toutes les régions. Une manière pour le PS de tourner la page tactique, en abordant de front le volet programmatique?

Source : AFP

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