Territoires palestiniens: le tombeau de Joseph incendié, Abbas condamne

  • Un Palestinien contrôlé par des forces de sécurité israéliennes le 16 octobre 2015 dans le quartier d'Issawiya dans la banlieue de Jérusalem-est
    Un Palestinien contrôlé par des forces de sécurité israéliennes le 16 octobre 2015 dans le quartier d'Issawiya dans la banlieue de Jérusalem-est AFP - AHMAD GHARABLI
  • Capture d'écran de la TV palestinienne de Mahmoud Abbas lors d'un discours le 14 octobre 2015 à Ramallah
    Capture d'écran de la TV palestinienne de Mahmoud Abbas lors d'un discours le 14 octobre 2015 à Ramallah PALESTINIAN TV/AFP - --
  • Le tombeau de Joseph incendié à Naplouse Le tombeau de Joseph incendié à Naplouse
    Le tombeau de Joseph incendié à Naplouse AFP - L.Saubadu/V.Lefai, VL
  • Funérailles le 11 octobre 2015 à Khan Yunis d'un adolescent palestinien de 13 ans tué lors de violences
    Funérailles le 11 octobre 2015 à Khan Yunis d'un adolescent palestinien de 13 ans tué lors de violences AFP - SAID KHATIB
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Centre Presse Aveyron

Des dizaines de Palestiniens ont attaqué le tombeau de Joseph à Naplouse dans le nord de la Cisjordanie occupée et incendié ce site révéré par les juifs, vendredi à l'aube d'une journée de mobilisation à travers les Territoires palestiniens.

Cet incendie risque de renforcer les inquiétudes que l'escalade ne prenne une dimension confessionnelle encore plus grave.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné cette attaque comme un acte "irresponsable", ordonné une enquête et promis de faire réparer les dégâts.

C'est la première fois que M. Abbas condamne l'un des actes de violence antijuifs depuis le début de l'escalade le 1er octobre. Il était soumis à une pression grandissante, y compris de la part du secrétaire d'Etat américain John Kerry, pour condamner les attentats contre des Israéliens.

"Incendier le tombeau de Joseph est une tentative dangereuse d'exacerber des tensions déjà fortes. Les responsables politiques doivent collaborer pour faire redescendre la température", a dit l'envoyé de l'ONU au Proche-Orient Nickolay Mladenov sur Twitter.

Les groupes palestiniens ont tous appelé à faire de cette journée un "vendredi de la révolution" en Cisjordanie et à Gaza. Les Palestiniens devraient aller manifester face aux forces israéliennes après la grande prière hebdomadaire musulmane en début d'après-midi.

Après deux semaines de violences qui font craindre une nouvelle intifada, les forces israéliennes se préparaient à de nouveaux heurts. La police, déployée en masse, a interdit aux hommes de moins de 40 ans l'accès à l'ultrasensible esplanade des Mosquées à Jérusalem.

- Cocktails Molotov -

Au même moment, la diplomatie, qui a paru impuissante jusqu'alors, cherchait toujours le moyen d'apaiser les esprits. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira à 15H00 GMT à New York à l'instigation des pays arabes. M. Kerry compte venir dans les "prochains jours" dans la région.

La Cisjordanie et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, sont secouées depuis le meurtre le 1er octobre d'un couple de colons israéliens, par des heurts entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, des agressions entre Palestiniens et colons et des attentats, principalement à l'arme blanche.

Les violences ont fait 33 morts, dont plusieurs auteurs d'attentats, et des centaines de blessés côté palestinien, sept morts et des dizaines de blessés côté israélien.

Elles se sont étendues le 9 octobre, après la prière hebdomadaire précisément, à Gaza, enclave coupée géographiquement de la Cisjordanie par le territoire israélien, et cadenassée par les blocus israélien et égyptien. Un Gazaoui blessé cette semaine par des tirs israéliens le long de la barrière de sécurité a succombé vendredi.

Les troubles ont semblé marquer une pause jeudi, pour la première fois depuis plusieurs jours.

Mais vendredi, des dizaines de Palestiniens ont mis le feu au tombeau de Joseph, en lançant des cocktails Molotov sur le site, source de vives tensions entre Israéliens et Palestiniens par le passé, selon la police palestinienne.

Pour les juifs, le tombeau abrite la dépouille de Joseph, l'un des douze fils de Jacob, vendu par ses frères et conduit en Egypte, d'où son corps a été ramené selon la tradition biblique.

- Kerry presse Abbas -

Le site, où les Palestiniens affirment que se trouve la tombe d'un cheikh local, avait été le théâtre d'affrontements meurtriers notamment durant la deuxième Intifada (2000-2005).

Policiers et garde-frontières ont été déployés en masse à Jérusalem. Trois cents soldats viendront dimanche à Jérusalem pour prêter main forte aux policiers.

L'appel à l'armée est supposé contribuer à endiguer les violences, mais aussi à rassurer la population, dont les nerfs sont mis à l'épreuve par plus d'une vingtaine d'attaques à l'arme blanche depuis le 3 octobre et, pour la première fois mardi, un attentat à l'arme à feu dans un bus à Jérusalem.

Les tensions poussent les Israéliens à s'armer et attisent les haines réciproques sur les réseaux sociaux.

Difficile de discerner quelle part peut revenir à la diplomatie. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est redit prêt jeudi soir à rencontrer le président palestinien, y compris en présence du roi Abdallah II de Jordanie.

Il a de nouveau accusé M. Abbas d'incitations à la violence. Pour la première fois, il a reçu un soutien ferme de la part du secrétaire d'Etat américain.

M. Abbas "doit condamner (la violence) haut et fort", a dit M. Kerry à la radio NPR News, "et il ne doit pas se livrer à une incitation dans le registre de ce qu'il a parfois été entendu dire".

Source : AFP

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