Crash en Egypte: les Britanniques attendent d'être rapatriés de Charm el-Cheikh

  • Des touristes attendent à l'aéroport de Charm el-Cheikh le 6 novembre 2015
    Des touristes attendent à l'aéroport de Charm el-Cheikh le 6 novembre 2015 AFP - MOHAMED EL-SHAHED
  • Un officier de sécurité égyptien vérifie les bagages d'une touriste britannique à l'aéroport de Charm el-Cheikh le 6 novembre 2015
    Un officier de sécurité égyptien vérifie les bagages d'une touriste britannique à l'aéroport de Charm el-Cheikh le 6 novembre 2015 AFP - MOHAMED EL-SHAHED
  • Des touristes attendent à l'aéroport de Charm El-Cheikh le 5 novembre 2015
    Des touristes attendent à l'aéroport de Charm El-Cheikh le 5 novembre 2015 AFP - STR
  • Crash de l'avion russe : probablement une bombe
    Crash de l'avion russe : probablement une bombe AFP - INFOGRAPHIE, js/pld/sc
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Centre Presse Aveyron

Des milliers de touristes britanniques attendaient vendredi de pouvoir quitter Charm el-Cheikh par des vols spéciaux, six jours après le crash d'un avion russe en Egypte pour lequel la thèse de l'attentat à la bombe semble de plus en plus probable.

Illustrant la nervosité des compagnies aériennes, la néerlandaise KLM a interdit "par précaution" les bagages en soute sur son vol Le Caire-Amsterdam vendredi, après que Londres et Washington ont ouvertement évoqué la piste d'une bombe à bord de l'Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet qui a explosé en vol avec ses 224 occupants dans le Sinaï le 31 octobre.

Selon l'aviation civile égyptienne, 29 vols étaient prévus dans la journée pour rapatrier les touristes britanniques de Charm el-Cheikh, la station balnéaire de l'est de l'Egypte d'où avait décollé l'avion avant le crash dont le groupe jihadiste Etat islamique (EI) s'est dit responsable.

Néanmoins, l'une des compagnies britanniques censées ramener les quelque 20.000 vacanciers, EasyJet, a affirmé que les autorités égyptiennes avaient suspendu les atterrissages de ces compagnies à Charm el-Cheikh. "Cela veut dire que 8 des 10 vols d'EasyJet prévus (vendredi) ne vont plus pouvoir opérer", a-t-elle dit dans un communiqué sans préciser les raisons de cette interdiction.

Elle a ajouté "travailler avec le gouvernement britannique pour trouver une solution" ainsi que sur "un plan d'urgence" lui permettant d'opérer une fois obtenue la permission de voler.

En fin de matinée, les voyageurs britanniques embarquaient à bord deux avions d'EasyJet qui devaient décoller incessamment, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Une foule de ces touristes affluaient à l'aéroport de Charm el-Cheikh cherchant un vol. Ils transportaient pour la plupart des bagages normaux et non pas seulement des bagages à main, les seuls qui seront autorisés selon Londres, sur les vols des compagnies britanniques.

- "Sécurité déplorable" -

"Nous n'avons aucune idée quand nous allons pouvoir partir mais on est venu pour voir", explique Donna Conway, 49 ans, qui devait quitter Charm el-Cheikh mercredi. "On était venu hier déjà mais il n'y avait pas de vol, nous n'avons aucune communication de l'ambassade", se plaint-elle, reconnaissant toutefois que son ambassade l'avait logée dans un hôtel.

"C'est certain, le Premier ministre David Cameron a pris la bonne décision, je suis ravie que la sécurité des citoyens soit la priorité. Quand on est arrivé à Charm, la sécurité était déplorable", ajoute Mme Conway.

Des centaines de touristes russes patientaient pour leur part dans des files d'attente au milieu de leurs bagages devant les comptoirs d'embarquement des compagnies charter russes.

Un premier vol en provenance de Charm el-Cheikh est attendu vers 14H45 GMT à l'aéroport londonien de Gatwick, et un autre est prévu à Luton à la même heure.

"Je pense que la plupart des passagers qui s'attendaient à revenir chez eux ce soir seront chez eux ce soir", a assuré vendredi le ministre britannique des Transports Patrick McLoughlin, sur la télévision ITV.

Plusieurs compagnies étrangères ont suspendu leurs vols vers et en provenance de Charm el-Cheikh alors que la France et la Belgique ont "déconseillé" à leurs ressortissants de s'y rendre, après les déclarations jugeant probable la thèse de l'attentat.

- Thèse de l'attentat -

"Je pense qu'il existe une possibilité qu'il y ait eu une bombe à bord (de l'avion russe) et nous prenons cette piste très au sérieux", a déclaré jeudi le président américain Barack Obama, tout en soulignant qu'il n'y avait à ce stade aucune certitude.

A Londres, où le président égyptien Al-Sissi achève vendredi une visite officielle, M. Cameron a quant à lui évoqué des renseignements indiquant qu'il était "plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste".

Selon la presse britannique, des conversations électroniques ont été examinées par des agents de renseignements britanniques et américains qui laissent entendre qu'une bombe a pu être placée dans l'appareil.

"Les enquêteurs britanniques cherchant la cause du crash de l'avion de ligne russe croient qu'une bombe a été mise dans la soute avant le décollage", avance la BBC.

Mais Le Caire a mis en garde contre des conclusions prématurées sur les raisons du crash, les enquêteurs n'ayant "pas encore de preuve ni de données confirmant l'hypothèse" d'une bombe. Les données de l'une des deux boîtes noires, celle des paramètres de vol, ont été extraites mais celle contenant les conversations de l'équipage, endommagée, demandera beaucoup de travail.

A Moscou, le porte-parole du Kremlin a affirmé que Londres ne leur avait pas communiqué les données lui permettant de conclure à un attentat. "Nous ne savons pas sur quelles données nos collègues britanniques se basent".

L'Airbus A321 s'était écrasé 23 minutes après avoir décollé. Les recherches se poursuivent pour retrouver les derniers corps et des indices éparpillés sur une vaste zone du désert du Sinaï.

Source : AFP

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