Des médecins fiers de l'être, mais qui déplorent trop de contraintes

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    Des médecins fiers de l'être, mais qui déplorent trop de contraintes
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Centre Presse Aveyron

Pessimistes sur l'avenir de la profession, 97% des médecins libéraux estiment subir trop de contraintes réglementaires, économiques et administratives, selon un sondage du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM) révélé jeudi, jour d'adoption définitive de la loi Santé.

Le sondage auquel 35.000 médecins ont répondu en ligne totalement ou partiellement en plein débat sur la loi santé (de mi-octobre à fin novembre) souligne que si la majorité d'entre eux se disent heureux d'être médecin (88%) et fiers, 57% sont insatisfaits de leur charge de travail. 74% sont pessimistes quant à l'avenir de leur métier. Leur mécontentement concerne principalement les tâches administratives : 97% sont d'accord pour dire qu'il y en a trop. 91% jugent aussi que leur mission de service public est mal reconnue en France et 58% que "les médecins sont isolés et qu'il n'y a plus de solidarité dans la profession".

Ainsi, 76% des médecins interrogés sont d'accord avec le fait que l'exercice du métier au quotidien est plus difficile qu'il y a dix ans. Plus précisément, les médecins se déclarent insatisfaits de leurs relations avec les pouvoirs publics à 74%, envers l'Assurance maladie de même qu'avec l'Agence régionale de santé (ARS) à 55%. Concernant le système de santé actuel, le pilotage par les pouvoirs publics est jugé à 93% insatisfaisant. Un score qui, selon Patrick Romestaing, vice-président du CNOM, "cristallise l'opposition à la loi santé".

"82% estiment que depuis ces dix dernières années, le système de santé français actuel a plutôt tendance à se détériorer", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. Pour autant, 61% sont plutôt favorables à ce que le système de santé soit piloté par l'État et les pouvoirs publics contre 20% pour qu'il soit ouvert aux acteurs privés. Pour Patrick Bouet, le président du conseil national de l'ordre des médecins, la profession "n'est pas rétive au changement" mais "il ne peut y avoir de réforme que si elle est partagée par les acteurs de santé".

Le conseil de l'ordre fera des propositions sur l'évolution du système de santé et la profession dans un livre blanc attendu en janvier, avant la conférence santé organisée par le gouvernement le 11 février, a précisé M. Bouet. Interrogés sur les priorités des actions à mener pour faire évoluer le système de santé, 86% jugent prioritaire d'augmenter le temps médical en réduisant la complexité administrative. 

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