Rares évacuations dans la Syrie en guerre, attentats meurtriers à Homs

  • Attentat suicide dans le quartier Al-Zahraa dans la ville de Homs, le 28 décembre 2015
    Attentat suicide dans le quartier Al-Zahraa dans la ville de Homs, le 28 décembre 2015 AFP - STR
  • Photo fournie par l'agence Sana montrant des ambulances de la Croix rouge syrienne et des bus au poste frontière de Zabadani pour évacuer des civils, le 28 décembre 2015
    Photo fournie par l'agence Sana montrant des ambulances de la Croix rouge syrienne et des bus au poste frontière de Zabadani pour évacuer des civils, le 28 décembre 2015 SANA/AFP - -
  • Syrie : évacuation de combattants et civils
    Syrie : évacuation de combattants et civils AFP - AFP
  • Photo fournie par l'agence Sana montrant des ambulances de la Croix rouge syrienne et des bus au poste frontière de Zabadani pour évacuer des civils, le 28 décembre 2015
    Photo fournie par l'agence Sana montrant des ambulances de la Croix rouge syrienne et des bus au poste frontière de Zabadani pour évacuer des civils, le 28 décembre 2015 SANA/AFP - -
  • Attentat suicide dans le quartier de Zahra le 28 décembre 2015 à Homs
    Attentat suicide dans le quartier de Zahra le 28 décembre 2015 à Homs AFP - STR
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Centre Presse Aveyron

Plus de 450 combattants et civils ont été évacués lundi de trois localités en Syrie, dans le cadre d'un rare et complexe accord d'échange entre le régime et les rebelles, conclu sous l'égide de l'ONU.

Parallèlement, des attentats ont visé un quartier favorable au président syrien Bachar al-Assad à Homs dans le centre de la Syrie faisant au moins 19 morts.

Dans le passé, le régime a conclu plusieurs trêves ponctuelles avec des groupes rebelles, mais l'évacuation de lundi est le fruit d'un des accords les plus complexes dans cette guerre qui a fait plus de 250.000 morts depuis mars 2011.

Conclu en septembre, l'accord prévoit une trêve à Zabadani, dernière ville tenue par les rebelles à la frontière syro-libanaise et assiégée depuis des mois par l'armée, ainsi qu'à Koua et Kafraya, les derniers villages chiites encore contrôlés par l'armée dans la province d'Idleb (nord-ouest).

Après le cessez-le-feu dans ces trois secteurs et des livraisons d'aides humanitaires, l'opération plus sensible d'évacuation de civils et de combattants, dont des blessés, a commencé le matin.

Ainsi plus de 120 rebelles et civils, dont des blessés, ont quitté Zabadani pour se rendre, via le Liban puis la Turquie, dans d'autres zones contrôlées par la rébellion en Syrie, a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le groupe a traversé le poste-frontière libanais de Masnaa, avant de prendre la route de l'aéroport de Beyrouth à bord de 22 ambulances et sept bus, a constaté un journaliste de l'AFP. De là, il devait s'envoler pour la Turquie afin de gagner des zones rebelles en Syrie.

- 'Succès' -

Parallèlement, 335 rebelles et civils ont quitté les localités de Foua et Kafraya et sont entrés en Turquie par le poste-frontière de Bab al-Hawa. Le groupe devait s'envoler pour Beyrouth afin de revenir par voie terrestre à Damas, fief du régime, selon M. Abdel Rahmane.

Interrogé par la chaîne de télévision arabe Al-Mayadeen, le coordinateur résident en Syrie de l'ONU Yaacoub Helou a estimé que l'opération "s'était déroulée avec succès".

Al-Manar, la chaîne du Hezbollah chiite libanais, un mouvement qui soutient militairement le régime Assad, a diffusé des images de dizaines de rebelles, la plupart en habit militaire, massés devant des bus à Zabadani. Des blessés, certains marchant à l'aide de béquilles, ont également été évacués par ambulance.

La chaîne a diffusé des images similaires de Foua et Kafraya, montrant des dizaines de personnes, dont des femmes et des enfants, rassemblées près de bus et d'ambulances.

L'évacuation se fait sous la supervision de l'ONU, du Croissant rouge et du Comité international de la Croix Rouge.

Selon M. Abdel Rahmane, l'objectif de ces accords de "réconciliation locale" pour le régime syrien est de "sécuriser" les zones proches de la capitale Damas.

Mais certains de ces accords ont volé en éclat ou ont été retardés.

Ainsi, un accord inédit qui prévoyait le départ samedi de trois quartiers sud de Damas de quelque 4.000 civils et jihadistes appartenant au groupe Etat islamique (EI) et au Front al-Nosra, a été suspendu, un jour après la mort du puissant chef rebelle Zahrane Allouche tué par un raid du régime syrien.

- Attentats meurtriers à Homs -

Déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec une multiplication d'acteurs, dont des grandes puissances, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Ailleurs en Syrie, au moins 19 personnes ont été tuées lundi et des dizaines blessées dans des attentats qui ont frappé une place centrale du quartier prorégime de Zahra à Homs, selon l'agence officielle Sana.

Deux voitures piégées ont explosé et un kamikaze a fait détoner sa ceinture d'explosifs dans ce quartier à forte population alaouite, la confession de M. Assad, selon la télévision officielle.

L'OSDH a confirmé les attentats, parlant de 32 morts.

Le 12 décembre, un attentat contre le quartier de Zahra (16 morts) a été revendiqué par l'EI.

"Ces attaques terroristes lâches interviennent en réaction à l'esprit de réconciliation nationale se développant à travers la Syrie", a estimé le Premier ministre Waël al-Halqi, selon Sana.

Enfin à Alep (nord), 11 personnes ont été tuées dans des tirs d'obus par des rebelles, a annoncé la télévision officielle.

Source : AFP

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