Préhistoire. La première réplique intégrale de la grotte de Lascaux sera installée au Centre international d’art pariétal de Montignac, un bâtiment de 8 500 m² conçu pour faire entrer Lascaux dans une nouvelle dimension, à la fois scientifique, artistique et touristique.
Première révolution, alors que «Lascaux 2» présente actuellement un fac-similé de 80% des fresques, «Lascaux 4» reproduit la grotte originelle à 100%, à échelle réelle et dans ses moindres détails : «Ses dimensions, le relief du sol, ses pentes... tout est à l’identique», souligne David Lambert, qui suit la construction du bâtiment pour le conseil départemental de Dordogne. «Température de 15 °C, humidité, odeurs», le Lascaux du XXIe siècle utilisera toutes les techniques modernes pour immerger le visiteur et lui faire revivre «les mêmes sensations» que les quatre adolescents qui ont découvert la grotte en 1940, ajoute-t-il.
Le début de la visite simule l’extérieur de la colline de Lascaux, jusqu’aux aboiements du chien qui avait trouvé l’ouverture éboulée de la grotte. Une fois à l’intérieur, c’est l’obscurité totale, puis le parcours commence avec un éclairage discret, qui s’allume et s’éteint au passage des touristes, guidés par les explications volontairement minimales d’une tablette. Après une trentaine de minutes, le visiteur retrouve «l’air libre» et une scénographie de 700 m² qui met en perspective les fresques, ainsi qu’un film en 3D, une salle illustrant les liens entre art pariétal et art contemporain, etc.
«Depuis la découverte de la grotte, on montrait Lascaux: “regardez comme c’est beau!” Même à Lascaux 2, les explications sont limitées... Ici, on touche à un niveau supérieur, faire comprendre aux gens ce que représente Lascaux dans la science, l’histoire de l’art, la préhistoire», relève Guillaume Colombo, directeur d’exploitation du centre pour la société Semitour Périgord, qui gère déjà Lascaux 2.
150 m de long, 70 m de profondeur et 9 m de haut: conçu par le cabinet d’architectes norvégien Snohetta -auteur du Pavillon du Musée du 11 septembre à New York- le bâtiment, littéralement ancré dans la colline de Lascaux, permet aussi de «sanctuariser» le site historique que le flux de touristes et de véhicules visitant «Lascaux 2» finissait par endommager. «Aucun arbre n’a été coupé lors du chantier!», annonce fièrement David Lambert. Le coût global du projet est de 57 millions d’euros, financé principalement par le département et la Région (16,6 millions chacun), l’Union européenne (12 millions) et l’État (4 millions).
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