Primaires dans cinq Etats samedi tandis que Trump divise les conservateurs

  • Le candidat républicain pour la Maison Blanche Donald Trump à Detroit (Michigan), le 3 mars 2016
    Le candidat républicain pour la Maison Blanche Donald Trump à Detroit (Michigan), le 3 mars 2016 AFP - Geoff Robins
  • Les candidats républicains Ted Cruz (D) et Donald Trump lors du onzième débat républicain en vue de l'élection américaine, à Détroit le 3 mars 2016
    Les candidats républicains Ted Cruz (D) et Donald Trump lors du onzième débat républicain en vue de l'élection américaine, à Détroit le 3 mars 2016 AFP - Geoff Robins
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Centre Presse Aveyron

Cinq Etats choisissaient samedi le candidat à la présidentielle de leur parti, au moment où le favori à l'investiture républicaine Donald Trump divisait comme jamais son propre camp.

Les premiers bureaux de vote ont ouvert samedi matin pour les quatre primaires républicaines (Louisiane, Kentucky, Kansas, Maine) et trois démocrates (Louisiane, Kansas, Nebraska).

Le gros lot de délégués viendra de la Louisiane, un Etat du Sud dans lequel Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton sont donnés gagnants. Ils sont sortis victorieux du "super mardi" le 1er mars, en remportant chacun 7 Etats.

A part en Louisiane, les autres Etats tenaient des "caucus", des réunions publiques alliant débats et votes.

Mme Clinton espère continuer sur sa lancée du "super mardi", tandis que son concurrent Bernie Sanders se concentre sur l'étape suivante et les Etats du nord du pays, qui lui sont plus favorables.

- 'Grosse erreur' -

Favori dans les sondages pour l'investiture républicaine et devançant largement ses trois rivaux avec dix primaires remportées sur quinze, il est la cible d'une campagne lancée jeudi par l'ancien candidat républicain à la présidentielle de 2012 Mitt Romney, suivi par d'autres barons du parti. Mais suffira-t-elle à enrayer l'avancée du milliardaire? Et à le faire à temps?

Car la journée cruciale du 15 mars, quand cinq Etats importants vont s'exprimer, approche à grand pas.

L'élite du parti et ses soutiens restent tétanisés par la rhétorique fleurie et scabreuse du milliardaire lors du onzième débat républicain jeudi soir.

Son ton outrancier --dès le début du débat, Trump a fait une allusion graveleuse à la taille de son pénis-- fait douter de son éligibilité, y compris parmi ses plus inféodés. Et l'idée que les barons du parti doivent redoubler d'efforts pour le faire dérailler progresse.

"C'est l'establishment. L'etablishment est contre nous", a lancé M. Trump samedi matin lors d'un meeting à Wichita, dans le Kansas.

"Nous allons tellement changer les choses et tellement rapidement, ça va aller tellement vite, et vous allez être si fiers", a-t-il ajouté.

Ce meeting est la raison pour laquelle, selon son équipe de campagne, il a annulé à la dernière minute sa participation samedi au CPAC, grand-messe annuelle des conservateurs américains près de Washington. Et pour aller ensuite en Floride, qui vote le 15 mars.

Les organisateurs de la conférence ont dit être "très déçus", relevant que "son choix envoie un message clair aux conservateurs".

Pour Matt Schlapp, patron de l'American Conservative Union qui organise le CPAC, "c'est une grosse erreur" de sa part d'avoir snobé ce rendez-vous, auquel il s'est rendu plusieurs fois.

Son équipe voulait "changer le format" mais "ce n'aurait pas été juste de changer les règles" pour lui, a indiqué M. Schlapp sur CNN samedi matin.

Réplique quasi-immédiate du candidat Trump sur Twitter: "Désolé CPAC (le format était bien!)".

"Je pense qu'il va probablement obtenir (la nomination républicaine). Je ne suis pas hostile à cette idée. Mais je pense qu'il aurait dû venir présenter ses hommages aux militants", a poursuivi M. Schlapp.

- Opportuniste -

Dans les allées de la conférence, le style Trump ne séduisait pas vraiment. Arrogance, impétuosité, vulgarité revenaient fréquemment pour le qualifier, avec des doutes sur le fait qu'il soit conservateur.

Pour Ben Williams, le milliardaire serait "un président désastreux".

"Je ne pense pas qu'il soit sur l'échiquier conservateur", a commenté Brent Tidwell, volontaire républicain de 29 ans. "Je pense qu'il a vu un besoin et un intérêt pour certaines idées conservatrices, et qu'il les a épousées parce qu'elles étaient opportunes".

Le sénateur de Floride Marco Rubio, candidat républicain à la Maison Blanche, a rebondi samedi sur cette idée devant le CPAC: "Etre conservateur ne pourra jamais être simplement une question d'attitude".

"Etre conservateur ce n'est pas simplement combien de temps vous criez, le niveau de votre colère, ou combien d'insultes vous proférez contre les gens. Ce n'est pas conservateur", a-t-il relevé, faisant implicitement référence au milliardaire.

Mais pour Roland Trevino, un concepteur de logiciel de 60 ans originaire de San Antonio (Texas, sud), Donald Trump est "suffisamment conservateur pour moi", appréciant notamment la réussite de l'homme d'affaires.

Ce qui est loin d'être assez pour Jenny Beth Martin. Cofondatrice du mouvement ultra-conservateur Tea Party, elle a supplié les participants au CPAC de soutenir le sénateur du Texas Ted Cruz, qui brigue lui aussi la Maison Blanche.

Des responsables du parti craignent qu'une investiture de Trump ne permette de faire élire Hillary Clinton en novembre.

L'homme d'affaires espère désormais récupérer les partisans du médecin à la retraite Ben Carson, qui a jeté l'éponge vendredi.

Ted Cruz a remporté quatre Etats jusqu'à présent. Marco Rubio, considéré par beaucoup comme une alternative logique, n'a vaincu que dans un Etat. Et le gouverneur de l'Ohio John Kasich est bredouille.

Source : AFP

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