Venezuela: l'opposition dit avoir assez de signatures pour un référendum anti Maduro

  • Des Vénézuéliens devant une centre électoral le 24 juin 2016 à Caracas
    Des Vénézuéliens devant une centre électoral le 24 juin 2016 à Caracas AFP - FEDERICO PARRA
  • Des Vénézuéliens font la queue devant les centres électoraux le 24 juin 2016 à Caracas
    Des Vénézuéliens font la queue devant les centres électoraux le 24 juin 2016 à Caracas AFP - FEDERICO PARRA
  • L'opposant Henrique Capriles Radonski lors d'une conférence de presse le 24 juin 2016 à Caracas
    L'opposant Henrique Capriles Radonski lors d'une conférence de presse le 24 juin 2016 à Caracas AFP - JUAN BARRETO
  • Le président Nicolas Maduro lors d'un meeting à Caracas le 22 juin 2016
    Le président Nicolas Maduro lors d'un meeting à Caracas le 22 juin 2016 AFP/Archives - FEDERICO PARRA
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Centre Presse Aveyron

L'opposition vénézuélienne a annoncé vendredi avoir obtenu la validation des signatures nécessaires pour demander la convocation d'un référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro.

Il appartient à présent au Conseil national électoral (CNE), que l'opposition accuse d'être contrôlé par le camp Maduro, de décider d'ici le 26 juillet si le référendum peut être convoqué.

"La quantité minimale de signatures nécessaire a été clairement dépassée", a déclaré Vicente Bello, coordinateur pour les affaires électorales de la Table de l'unité démocratique (MUD), la coalition de l'opposition vénézuélienne.

Il parlait à l'issue de la dernière des cinq journées au cours desquelles 200.000 signatures devaient être validées par les autorités électorales pour que l'opposition puisse demander officiellement la convocation du référendum.

De lundi à vendredi, des milliers de Vénézuéliens se sont rendus dans les centres électoraux pour faire valider leurs signatures avec leurs empreintes digitales.

Henrique Capriles, principal dirigeant de l'opposition, a annoncé qu'à la date de vendredi 409.313 personnes étaient ainsi venues faire valider leurs signatures dans tout le Venezuela.

"Nous parlons de plus du double" du nombre requis, a souligné M. Capriles au cours d'une conférence de presse. "Tous les Etats du pays sont bien au-dessus de ce qui est requis".

"Le grand perdant de la journée d'aujourd'hui est Nicolas Maduro, que nous allons révoquer cette année", a lancé M. Capriles, qui est l'un des animateurs de la MUD.

- 'Mission accomplie' -

"Mission accomplie, cher Venezuela", a déclaré l'opposant sur son compte Twitter. "Nous allons maintenant nous préparer pour la prochaine étape", a-t-il dit.

Au terme d'un processus complexe, les adversaires de M. Maduro doivent réunir quelque 4 millions de signatures pour que le CNE les valide et qu'il soit alors possible de convoquer le référendum révocatoire.

Au cours de la semaine, la MUD a accusé le pouvoir de M. Maduro de tenter de saboter le processus de validation des signatures par des retards, des obstacles logistiques et des menaces voilées de suspension du processus.

Le principe d'un référendum reste en outre suspendu à l'issue d'un recours judiciaire déposé par le camp présidentiel, qui demande une annulation pour "fraude" aux signatures.

Les opposants motivent entre autres leur demande de départ de M. Maduro du pouvoir par la sévère crise économique que connaît le Venezuela.

Le pays, dont l'économie s'est effondrée avec la chute des prix du pétrole, est en ébullition. Pillages et lynchages se font plus nombreux, les habitants étant las d'une pénurie qui frappe 80% des aliments, d'une criminalité en hausse et de la pire inflation au monde (180,9% en 2015). Ces troubles ont fait au moins cinq morts ces dernières semaines.

M. Maduro, successeur du président Hugo Chavez, le leader de la gauche radicale latino-américaine décédé en 2013, n'a plus que 25% de soutien populaire, selon un sondage de l'institut Datanalisis.

Confronté, outre l'opposition intérieure, à la pression de l'Organisation des Etats américains (OEA), dont le secrétaire général Luis Almagro soutient la demande d'un référendum révocatoire, M. Maduro exclut que ce référendum, s'il a lieu, puisse se tenir cette année comme le demandent ses adversaires. Il estime que les délais légaux ne le permettent pas.

Pour l'opposition, en revanche, il est crucial que le référendum ait lieu avant le 10 janvier 2017, car si M. Maduro est révoqué avant cette date, il y aura des élections anticipées. Si au contraire le référendum se tient après cette date et que M. Maduro le perd, il pourra désigner son successeur.

Malgré son impopularité, M. Maduro, fort du soutien de l'armée, de la majorité des institutions et d'un noyau dur de chavistes, reste serein. "S'il y a un référendum, nous irons et nous gagnerons, s'il n'y en a pas, la vie politique du pays continuera", a-t-il déclaré jeudi.

Source : AFP

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