Le juge Olivier en quête de vérités cathares

  • Josiane Trouche-Rouquet et Hervé Olivier posent derrière une des œuvres du juge. Il n’a de cesse de peindre les scènes qui ont marqué l’histoire de l’hérésie cathare.
    Josiane Trouche-Rouquet et Hervé Olivier posent derrière une des œuvres du juge. Il n’a de cesse de peindre les scènes qui ont marqué l’histoire de l’hérésie cathare. Philippe Henry
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Philippe Henry

Membre de cette association, le magistrat ruthénois fait revivre la légende à travers ses tableaux.

De véritables fresques, démesurées, peintes avec force détail sur des panneaux de bois, retraçant la croisade albigeoise et d’autres épisodes marquants du «drame» cathare. Ces tableaux entreposés dans son atelier ruthénois ou son bureau du palais de justice témoignent du sacerdoce que le juge Hervé Olivier s’est imposé pour retracer l’histoire des Cathares dans son ensemble. Les Citadelles du vertige. Ce livre de Michel Roquebert -tirant son titre de ces forteresses perchées au sommet de pic rocheux, sur les cimes de l’Ariège, des Corbières et de la Montagne noire, fers de lance de la résistance à l’église de Rome-a été sa première rencontre avec cette hérésie née au milieu du XIIIe dans le sud de la France.

«Quel titre pour un livre!, s’enthousiasme aujourd’hui encore Hervé Olivier qui a découvert l’ouvrage à l’âge de douze ans. Un nom tellement évocateur qu’il m’a poussé à m’intéresser de près à l’histoire des Cathares.» Au XIIe et XIIIe siècle, apparaissent ceux que l’église catholique va qualifier «d’hérétiques». Vaudois, principalement dans le Vaucluse, et Cathares vont prospérer dans un sud de la France plutôt tolérant vis-à-vis des autres religions, des nombreux juifs présents et de la proximité avec l’Espagne islamique. Sauf que pour le juge Olivier, l’approche du catharisme faite aujourd’hui est «trop caricaturale».

«On résume trop souvent le catharisme à son aspect moral, sans s’intéresser à la philosophie de cette croyance», déplore-t-il. De conférences en exposition de ses tableaux, le juge Olivier n’a de cesse de transmettre son savoir sur le sujet. L’association du souvenir Occitan organise tout au long de l’année, à Béziers, Toulouse, Rodez et ailleurs, des conférences sur l’inquisition, les contes et légendes du Languedoc, etc.

Cette «recherche de la vérité» qui a animé les Cathares dès leurs origines fait écho à certaines «valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui : liberté, égalité, fraternité», assure Hervé Olivier. Autre exemple, «les communautés cathares se sont très tôt penchées sur le bien-être animal». Finalement, la philosophie cathare «était en avance sur son temps et la question qui se pose aujourd’hui c’est quel héritage nous ont-ils légué ? Et comment se l’approprier ?» Cette quête incessante des Cathares dans la recherche de la vérité semble être aujourd’hui celle du juge Olivier et du souvenir Occitan.

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